CEN_EMB a écrit :
Parce que si la seule raison de faire débuter la guerre est l'hommage que le roi d'Angleterre donne au roi de France, on peut tout aussi bien la faire commencer en 1154 voire en 1066...
Une cause seconde est l'aide apportée par la France à l’Écosse dans le cadre de la seconde guerre d'indépendance écossaise qui débute en 1333, ce qui pour des raisons stratégiques essentielles est insupportable aux Anglais.
CEN EMB
Il y avait eu confiscation de la Guyenne là encore pour un problème de féodalité -se traduisant par un hommage refusé d'Edward Ier- et puis là encore on avait arrondi les angles : hommage mais par un tiers représentant Edward Ier je crois.
Le problème de la Guyenne est tout de même "central" dans le symbole qui est loi à ce moment : la féodalité.
Un flou entretenu ainsi qu'une situation pas très bien établie (dons de Louis IX, grignotages, limites floues, interactions des fonctionnaires royaux français etc.) ; tout ceci ne pouvait aboutir qu'à un clash.
S'il est aisé pour le roi de France de mouvoir des troupes vers la Guyenne dans un court laps de temps, du côté anglais ceci est autre : il faut déjà l'aval pour lever des taxes ensuite si les taxes sont acceptées, il faut les centraliser et puis transporter hommes et matériel jusqu'à Bordeaux etc.
En soutenant les crises féodales du nord, l'Angleterre s'assure ainsi d'un lieu beaucoup plus proche pour débarquer des troupes.
Avec l'arrivée d'une nouvelle génération qui souhaite en découdre -Edward III et son entourage face à un Philippe VI dont la légitimité au trône est discutable et très discutée- ; les querelles vont être vidées.
Les sujets du comte de Flandre Louis de Nevers regimbent, le comte en appelle à son suzerain -le roi de France- : fin des révoltes de manière sanglante.
Les sujets récalcitrants ne sont pas tant les gros marchands drapiers mais le prolétariat urbain qui va se trouver un porte parole. Tous sont balayés en oubliant vite qu'ils sont les petites mains de l'économie. Ces petites gens se tournent alors vers l'Angleterre (rien à perdre en bas de chaîne).
Face au droit féodal "brut", de l'autre côté de la Manche un jeu autre va se jouer : l'asphyxie économique des gros marchands qui -tout comme leur représentant comte de Nevers- devront lâcher un peu de lest aux basses classes. Les taxes sont montées à tous niveaux concernant la laine et en face on paie jusqu'à un certain point. Cet argent est le bienvenu pour constituer une armée.
Le tout devient intolérable : les hausses pour les drapiers qui se tournent de nouveau vers le comte mais là, un pallier a été franchi.
Edward III ne va pas laisser passer une si belle occasion d'autant que -comme vous l'avez évoqué- les Ecossais ont un lien privilégié avec la France et ce lien joue à plein. Edward III jeune souverain doit pacifier les Marches écossaises et les Marches galloises qui sont remuantes.
Si les Marches écossaises demandent un déplacement lourd, le conflit franco-anglais sera une sorte d'exutoire pour les Gallois qui y trouveront matière à "remuer", en remerciement de larges reconnaissances royales etc.
Le plus étranges est que les deux protagonistes n'ont pas même anticipé les aboutissants d'où la longueur et le fractionné du conflit qui va aller de trêves en guerres larvées, d'essais à clore mais la situation leur a un peu échappé (Grandes Compagnies, Pragueries etc. en France et conflits politiques et intra-familiaux outre-Manche -Lords Opposants- etc.).
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