b sonneck a écrit :
Je ne connais pas cet écrivain et n'ai pas lu son livre. A ce que vous en dites, Pierma, je vois une grande similitude entre les influences de la mère d'Andrei Makine et de celle de Romain Gary dont j'ai lu Les promesses de l'aube. Elles ont donc su insuffler à leurs rejetons un amour fantasmagorique pour la France.
Oui, mais avec toutefois une différence qui compte : la mère de Gary l'a réellement installé en France, alors que la grand-mère de Makine lui parlait d'un pays alors totalement inaccessible, qui aurait aussi bien pu se trouver sur Mars. Le seul lien réel avec la France, c'est sa malle de voyage, soigneusement planquée au grenier, qui contient des souvenirs de la France. De mémoire, des revues de mode et des numéros de l'Illustration, cent fois lus et relus, et assortis de récits toujours renouvelés de la vie parisienne.
Cela dit les deux romans témoignent effectivement de ce que fut, pour les pauvres de toute l'Europe et pour les peuples asservis, l'image et le rayonnement de la France.
Vous m'amenez à relire la notice Wiki de "la promesse de l'aube" dont le rédacteur insiste sur le fait que c'est un roman sur l'amour maternel. J'y relève cette citation née d'un amour maternel trop exclusif :
Citer :
« Avec l'amour maternel, la vie vous fait, à l'aube, une promesse qu'elle ne tient jamais. Chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont plus que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour et vous avez sur vous de la documentation. Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants. »
La mère de Makine, à en croire le roman, a eu droit à un séjour au goulag ou à une relégation au Kazakhstan, quelque chose dans ce genre. J'ai oublié, mais je ne suis même pas certain qu'il l'ait connue.