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1) je pars du principe que le fait qu'Hitler déclenche "Barbarossa" en 1941 est une énorme erreur qui lui coûte son pouvoir en 1945.
Totalement d'accord, même si c'est bien parce que nous sommes en 2020 que nous pouvons écrire cela.
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2) partant de ce premier point, tout ce qui peut l'éloigner de cette décision est une mauvaise chose du point de vue moral
Là, je ne peux te suivre. Pour trois raisons :
- Pas grand monde en Europe n'avait compris la nature de l'hitlérisme et certainement pas les Français. Ils ont été peu à lire la version française de
Mein Kampf, malgré, en préface, les conseils de Lyautey de le faire... De plus, ils ont très peu compris le sens de la politique d'Hitler depuis 1933, avant qu'elle ne leur éclate à la figure à Munich.
- Les contemporains, en grande majorité, surpris et émerveillés par les victoires allemandes rapides (diplomatiques et surtout militaires) du printemps 1938 au printemps 1940, ne pensent pas un instant que la défaite puisse être au rendez-vous d'une armée qui semble être devenue invincible.
- Juger 1940 à la lumière de 1945 est impossible (c'est un anachronisme et une forme de déterminisme) - seuls des "ovnis" comme De Gaulle ou Churchill on été capables de faire ça, mais très peu de leurs contemporains "mortels" au final - et y placer le jugement moral ne tient pas.
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4) la décision française de ne pas signer l'armistice était clairement de nature à le forcer à retarder "Barbarossa"
Non, on ne peut écrire cela. Pétain et Weygand n'avaient aucune idée là-dessus au début du mois de juin 1940. Ils voient les Anglais partir à Dunkerque et la ligne de la Somme enfoncée, pas le front Est de l'hiver 1941-1942. Ils sont eux aussi subjugué par la tactique allemande (normal, vu qu'ils n'y entendaient pas grand chose...) et pensent que tout est fichu. Des esprits dépassés comme les leurs ne sont plus en mesure d'anticiper quoi que soit et de se projeter dans l'avenir.
C'est bien en cela qu'ils ressortent comme bien médiocres au yeux de l'Histoire.
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partant de ces postulats, il est donc logique d'estimer que l'armistice, très paradoxalement, a été un accélérateur de la déchéance hitlérienne en lui permettant de commettre l'erreur fatidique d'attaquer l'URSS.
Forcément, si nous divergeons à partir du point 2 de ton développement, je ne peux être d'accord avec ta conclusion.
Encore une fois nous nous situons ici au niveau de la spéculation sur le maintien de la France dans le conflit à partir de l'AFN et encore une fois nous ne savons pas ce qu'il en aurait découlé politiquement et militairement (même si sur ce point je te remercie encore pour tous tes apports sur la capacité de l'Axe à y projeter le
blitz)
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c) le non-armistice aurait fragilisé la position de Hitler à l'intérieur
Ce point me parait à développer d'urgence, à la fois d'un point de vue du pays, mais également du parti.
Il serait intéressant que le fil puisse aller dans cette direction.