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Duc de Raguse a écrit :
c) le non-armistice aurait fragilisé la position de Hitler à l'intérieur
Je puis mon tromper mais je pense que tout est dans la/les raison.s. du "
non armistice".
Hitler avait prévu une campagne plus longue. L'Allemagne était au diapason. La propagande aux taquets.
Si la raison du non-armistice est que les militaires allemands pataugent : c'est impensable pour les Allemands et donc la propagande va pallier et les militaires ne vont pas se tirer une balle dans le pied en annonçant que décidément, l'armée française en a sous le pied.
La propagande va donc soutenir la trame du parti. A ce moment, au niveau du parti, on n'est pas dans une dynamique de "doute" mais d'ennemis à "écraser/écrabouiller/annihiler".
Ce qui a dû créer une légère vague fut que la France ploie si vite car ceci renvoyait à une visible incompétence des militaires allemands du premier conflit.
Mais dans la revanche face à Versailles et son traité, il a du être aisé pour la propagande de noyer le poisson.
Si le "non armistice" s'arrêtait à la résistance de quelques uns, résistance dont on serait venu à bout : après tout, on avait bien songé à un conflit plus long. Pas de problème.
La conclusion aurait été la même : défaite de la France, traité de Verdun effacé.
Ce n'est pas une question du "temps mis à" : Hitler se retrouve créditeur en temps. C'est le symbole d'un traité effacé. C'est ceci que voient les Allemands.
On ne peut imaginer l'armée allemande embourbée en France. Il faut raison garder tout de même.
A l'Est, rien de nouveau. Si déjà l'entrée des Allemands laisse Staline prostré pendant une bonne semaine, il y a de grandes chances qu'avec une armée allemande patinant à l'Ouest, il ne bouge pas plus quitte à donner un coup de pouce matériel.
Il aurait donc fallu des militaires capables de lui souffler à l'oreille qu'il serait un peut temps de se bouger mais aller susurrer à l'oreille de Staline, qui ? ? ?
Tout dépendait du temps que la France mettrait à tomber et il ne faut pas se leurrer, ceci n'aurait pas été très long. D'autant qu'en face, prévoyant une armée française au top, Hitler avait "mis la gomme".
Hitler n'avait pas donné de limite temporelle bien définie concernant la France, alors où est le problème au niveau des Allemands ? Ne pas méjuger le poids de la propagande allemande et le besoin de croire chez les Allemands. Ils n'en sont pas à manger du rat, les pertes ne sont pas hémorragiques, rien qui ne puisse renvoyer à un doute de plus en plus prégnant : on peut donc encore largement tirer sur la ficelle sans craindre à l'intérieur.
Le parti ne va pas se déliter, les tièdes ont été éliminés. Les cadres sont des universitaires déjà bien engagés contre le traité de Versailles. Ce ne sont pas des douteux ou alors il leur faut revoir tout leur cursus, leurs engagements, leur raison de vivre : c'est impossible. Ce parti, tous -quelque part- l'ont enfanté.
Le NS est une dynamique -pour ceux qui y sont- où le doute est impossible. Il frôle parfois mais y mettre des mots tient de l'impossible chez ces cadres. Un homme n'est pas -par essence- voué au suicide et se retourner sur de tels choix tient du suicide.
Il faut toute une construction -sur la longueur et ceci demande du temps- pour que le doute s'insinue au sein d'un régime totalitaire et plus encore s'exprimer ouvertement. Le tissu totalitaire est tel qu'au premier "mou du genou", hop ! La trappe s'ouvre. L'Allemagne est tout autant quadrillée de l'intérieur.
Nous ne sommes pas dans une génération où l'introspection est de mise. Il faudra que la souffrance soit présente, ressentie, intégrée, analysée pour que les premiers doutes "prennent" et que la fissure s'élargisse et il faudra tout simplement une autre terreur -celle des Russes- pour commencer, simplement commencer à comprendre.
Le plus d'un régime totalitaire est d'enlever tout choix. On pense pour le peuple. A l'arrivée de l'armée soviétique, on le voit : les Allemands sont incapables de "penser" et bien souvent le seul choix qui s'impose est de tomber ou de se suicider.
L'échec était tout simplement impensable : on le voit à la fin.
Mais au moment du conflit avec la France, la dynamique allemande en a sous le pied, au point qu'une ou deux claques peuvent être envisageables -la propagande sera là- avant d'entamer le crédit hitlérien. Maintenant, je puis me tromper mais posons-nous un instant et songeons en Allemands de l'époque...
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