Liber censualis a écrit :
On a plutôt le sentiment que le retour ou la récupération de l'Alsace-Lorraine sont sortis des radars de la diplomatie française
C'est le vôtre, ouvrez n'importe quel recueil échanges diplomatiques de l'époque - publiés souvent après 1918 - et vous verrez que cela est totalement faux.
Ils abondent sur
gallica et dans des discussions ici-même.
Liber censualis a écrit :
De fait l'alliance russe est strictement défensive, le tsar ayant clairement précisé qu'il ne se battrait pas pour que la France récupère les provinces perdues.
Personne en dehors de vous ici n'a fait état d'une guerre offensive recherchée par la France.
Liber censualis a écrit :
On peut peut-être identifier cette "construction" a posteriori, mais je doute que les contemporains l'aient vécu consciemment
Franchement, c'est lassant. Allez-vous à chaque fois que j'écris A prendre le malin plaisir d'ouvrir un sujet pour me réponde B ?
Je crois savoir de quoi je parle.
Quelques extraits d'ouvrages solides pour l'étayer :
Citer :
« Chefs politiques, agents administratifs, opinion publique peuvent avoir leurs conceptions propres sur la politique extérieure de la France, élaborer ou improviser des tâches nouvelles, les poursuivre avec plus ou moins de talent, d'énergie et de succès, le problème national par excellence de la frontière de l'Est restera toujours présent à leurs esprits »
B. de Nolde, L'alliance franco-russe : les origines du système diplomatique d'avant-guerre, p. 165.
Citer :
« La France doit observer une grande réserve en Europe, jusqu'au moment où elle aura une armée très forte. Ensuite, appuyés sur Londres et Saint-Pétersbourg, nous serons invincibles ».
Gambetta cité par Ernest Daudet, Histoire diplomatique de l'alliance franco-russe, p. 151.
Citer :
« L'idée politique à poursuivre pendant cent ans, s'il le faut, c'est l'abaissement de la puissance allemande. Il faut donc faire une convention militaire qui fera que chacun des deux pays mobilisera si l'Allemagne engage la lutte. »
Lettre du général de Miribel au général de Boisdeffre, juillet 1892, cité par P. de Boisdeffre.
Citer :
« Il ne s’agit pas tant en effet de préparer l’armée à la Revanche, un thème qui, dans son acception offensive, relève plus de la rhétorique et du mythe que d’un programme d’action, même après le « recueillement » des années 1871-1880, que de la rendre suffisamment forte pour prévenir une nouvelle agression et ne plus subir la défaite. »
Xavier Boniface, La réforme de l’armée française après 1871, p.41
A citer également un article très intéressant sur l'aspect culturel pris par la "revanche" en France :
https://journals.openedition.org/rha/7994Voilà, il sera aisé d'observer comment certains contemporains ont bien vécu "consciemment" cette construction d'un contexte favorable à la revanche, l'alliance franco-russe en constituant un, bien évidemment.