à vu de nez ... je sais pas trop. Mais je vais essayer d'amorcer les réponses.
les Romains tardifs connaissaient l'arbalète, mais il n'est pas du tout sûr qu'ils l'utilisaient au combat. On connait deux représentations romaines de l'arbalète. D'autre part, la mention de "manubaliste" que l'on trouve également est incertaine. S'agit-il d'un type allégé de machine de guerre dans le style scorpio ou onagre, ou s'agit-il d'arbalète ? les spécialistes ne sont pas d'accord là-dessus.
elle apparait ou réapparait lors de la première croisade, Anne Comnène la décrit en détail en la qualifiant "d'arc barbare". Est-ce une arme nouvelle, oubliée ou perfectionnée par rapport aux modèles connues ? là encore, c'est énigmatique.
Je crois que certaines sources la mentionne dans les armées de guillaume le conquérant, mais pas dans toute et pas sur la tapisserie de Bayeux.
Ceci dit, ce n'est pas une invention romaine. Elle existe aussi en Chine. Ah oui, elle était maniée aussi par les Pictes (sans doute un modèle peu élaboré). On la trouve encore (je cite de tête) chez les indiens, les arabes, les turcs (pas pour la guerre). Mais j'ignore qui a la paternité de ce joujou.
par la suite les méthodes de recharge et de traction s'améliore. crochet à la ceinture pour bander l'arc, étrier permettant de maintenir par le pied, l'arbalète"cranequin" permettant de tendre avec un tourniquet pour recharger à cheval, arc en bois puis en métal.
l'avantage, c'est que le premier gueux venu peut foudroyer à distance un chevalier lourd, il suffit de viser et d'appuyer sur la détente. pas besoin d'un entrainement long ou complexe. On peut même la laisser chargée indéfiniment
son défaut c'est le temps nécessaire pour recharger. grosso modo, deux traits minutes contre une dizaine pour l'arc. il faut un pavois ou un creneau pour se protéger pendant ce temps là. C'est une arme de siège ou de marine. En campagne, on peut esperer briser l'élan d'une charge de chevaliers lourds (mais dans le doute, mieux vaut avoir un stock d'archers, de chevaliers et une bonne position défensive au cas où ...). A Byzance ou en Orient, on ne l'emploie pas en rase campagne. Elle trop longue à recharger face aux cavaliers légers décochant des pluies de flèches et multipliant les voltes-faces.
reste à retrouver sa disparition. La cause est simple. L'arme à feu individuelle ne cesse pas de se développer. Fabriquer en série, donc moins cher, elle ne cesse d'accroitre sa portée, sa puissance et sa légèreté. Le XVIe sonne la fin de l'arbalète. Je sais qu'elle fait encore du dégat dans les rangs suisses à Marignan Au-delà je ne sais pas précisement.
je termine en mentionnant les arbalétriers les plus réputés : les Catalans (notamment sur mer) et les Italiens du nord (notamment les Génois et les Pisans)
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