satan a écrit :
La gauche était au pouvoir, mais c'est l'ensemble des hommes politiques français qui n'était pas à la hauteur
de mémoire, en 39 Daladier était de gauche et Reynaud centriste ou centre-droit
Narduccio a écrit :
C'est l'éternel "problème" des experts. Quand les hommes politiques doivent prendre des décisions dans un domaine technique, et ici il s'agit de la technique de la guerre, ils prennent conseil auprès d'experts ou de spécialistes. Les "experts" accrédités auprès du Ministère de la Guerre (que le ministre soit de droite ou de gauche) étaient ceux de l'Etat-Major. Il y avait donc peu de chances que l'on prenne des décisions qui ne convenaient pas à l'Etat-major....
Je pense que de 1920 à 1939, la gauche ne s'est pas intéressé à l'armée de terre parce que, contrairement à ce qui se passait en 14, son électorat été devenu pacifiste ou indifférent aux question militaires et que les hommes politiques de gauche n'avaient rien à gagner électoralement à s'intéresser à ce type de dossier pendant cette période.
Par contre la droite s'est intéressé à l'armée, mais la plupart des politiciens de droite on été, en fait, complice d'une réaction d'un groupe d'officiers généraux pour "bétonner" les postes d'état major et éviter la nomination d'officiers généraux qui ne leur plaisent pas, comme çà avait été le cas avant 14. Ce faisant, les politiciens de droite ne pouvaient pas ignorer le risque qu'ils prenaient de scléroser la doctrine et les techniques militaire.
Le front populaire n'a rien fait pour essayer de reprendre en main cette dérive de l'armée de terre et a enfoncé le clou par des mesures irresponsables et démagogiques (nationalisation des fabricants d'avions...), qui ont été interprètés par la plupart des politiciens de droite comme un encouragement à "bétonner" l'armée de terre, puisque, là aussi, c'était ce qui était le plus facile pour plaire à leur électorat. En 1939, avec la nomination de Gamelin par Daladier (et Blum ?...), on a l'impression d'un échange de bon procédés entre gauche et droite (Daladier et Taittinger) pour se débarasser du centre (Reynaud).
Maintenant, dans le débat de savoir quelle est la responsabilité des politiques et ceux de l'état-major, j'ai tendance à dire que parfois, les hommes politiques ont les généraux qu'ils mérite et les électeurs ont les hommes politiques qu'ils méritents
Ceci dit, cette vision est probablement un peu trop pessimiste, puisque Reynaud était apparement clairvoyant et décidé, mais pas suffisament libre de ses mouvements, et puisque l'état-major de la marine ne pose apparemment pas de problèmes pour la période considérée. Il faut donc croire à l'"effet papillon" i.e. quelques erreurs ou fautes ponctuelles de politiques et de militaires, qui auraient pu (du) être évitées et qui auraient amené cette dérive...