Cher Romeo,
Votre question est immense. Elle pourrait se résumer à ceci: Quelqu'un pourrait-il me raconter l'histoire de la notation musicale? Je vais essayer d'en faire un bref (et incomplet) résumé.
Je commencerais par mentionner que le système que vous avez utilisé dans vos cours de solfège est le résultat d'une lente évolution de la notation musicale non pas mondiale mais occidentale. En effet, il existe d'autres notations qui ont mis l'accent sur différents paramètres de l'interprétation musicale (comme le timbre par exemple) alors notre tradition musicale a mis l'accent principalement sur la "hauteur" et "la durée".
Si mes souvenirs sont bons, la plus ancienne forme de notation musicale est une série de formes en coins (origine des neumes) attaché à des texte (du genre accents) en langue hébraïque mais je peux me tromper.
Puis, les grecs de l'époque classique ont aussi eu différents systèmes de notation (alphabetique et quelques formes de tablatures) dont nous ne pouvons être sûrs de l'interprétation. Quelques musicologues s'y sont essayé avec des résultâts intéressants. Je me rapelle avoir écouté un enregistrement d'une de ces tentatives... autant le Doryphore de Polyclète me touche, autant cette musique m'était désagréable
C'est la tradition neumatique qui cepandant est à l'origines de nos croches modernes. Pendant un certain temps on a développé toutes sortes de symboles neumatiques jusqu'au 9e siècle ou dans son
Musica enchiriadis un certain Hucbald invente les lignes parallèles qui deviendront notre portée moderne. Par contre, il peut dessiner jusqu'à dix-huit lignes parallèles alors imaginez le bordel! Il y apposent les nomes et du coup règle (en partie) le problème de la hauteur.
Tranquillement, les petits signes neumatiques se transforment en ce que l'on apelle la notation "carrée" nom donné d'après les formes des symboles. Si vous avez déjà vu une partition de chant grégorien, vous avez vu la notation carrée. Par contre il a fallu quelque temps pour la systématiser et donner les noms de "punctus" "podatudus" (pied) etc.
En 1025, Guido d'Arezzo invente les "clefs" ainsi que le nom des notes que nous utilisont aujourd'hui (avec le "ut" à la place du "do")
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UT queant fabris
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REsonare fibris
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Mira gestorum
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Famuli tuorum
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SOLve polluti
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LAbii reatum
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Sancte
Johannes (i pour J)
Il invente du même coups les "lignes de couleurs"... bien pensé mais trop compliqué à reproduire...bien essayé Guido!
À partir du 12e siècle apparait le bémol qui à l'origine ne sert qu'a marquer la sensible.
en 1320, Philippe de Vitry écrit son traité "Ars Nova" et du même coup s'attaque au problème de la duré (qui jusqu'a présent est assez vague) il invente les symboles "C" et "C" barré qui sont toujours utilisé de nos jours pour signifier: en quatre ou en deux. Par contre il ajoute un cerle à ces deux signes qui signifie "en trois" et sera progressivement oublié en cours de route.
Apparait aussi au même moment les concepts de valeur pointée ainsi que les rapports du genre : tel signe vaut la moitié de tel signe.
Au 15eme siècle apparait tranquilement les notes "arrondies". Ainsi que la portée à 5 lignes (alors qu'elle était à 4 ligne auparavant, désolé j'ai oublié de le mentionner).
Au début du 17eme siècle, sous l'influence des dances apparait ALLELUIA la barre de mesure!
Jusqu'au 20e siècle apparaitrons multitudes de signes toujours utilisés de nos jours du genre: tonalités indiquées par un ordre strict de bémols ou dièses. Mentions de tempo subjectives comme andante, allegro ou fixes à partir de l'invention du métronome.
De nos jours la notation est toujours en évolution. On a qu'a penser à la notation du quart de ton qui est toujours instable, aux "banques de notes", aux tracés linéaires improvisato-fixes (la j'invente car personne n'a donné de nom fixé pour le concept).
Bref la musique dite "contemporaine" invente toujours avec un fougue à s'arracher les cheveux (je suis musicien:).