Narduccio a écrit :
Atlante a écrit :
Je ne pense pas qu'un enfant puisse survivre jusqu'à six ans avec seulement l'apport du lait maternel. Ça me paraît très insuffisant...
Je sais que j'ai lu a de nombreuses reprises que le régime alimentaire de certaines périodes ne pouvait pas être accepté par des enfants de moins de 6-7 ans. En fait, pendant les périodes glaciaires, le régime alimentaire est un régime carné à environ 95%, comme chez les inuits. Il faudrait trouver des écrits des ethnologues qui les ont fréquentés pour savoir comment ceux-ci s'y prenaient.
En fait, d'après mes souvenirs de lectures piochées à droite et à gauche, il faut tenir compte de plusieurs époques.
- Premièrement : avant l'invention du feu. Là, les humains ne mangent que de la viande crue et des légumes pas cuisinés. Pour être mangeable, on pense que certaines viandes devaient être faisandées. Je ne suis pas sûr que cela convienne à l'estomac d'un jeune enfant.
- Deuxièmement : après l'invention du feu. Les viandes deviennent plus digestes et petit à petit on a du apprendre à cuisiner (même si on n'a pas retrouvé de récipients. Donc, les jeunes enfants ont pu être sevrés plus jeunes.
- Troisièmement : avec l'introduction des céréales et du lait animal dans l'alimentation. En fait, c'est équivalent à la situation actuelle. On peut commencer à introduire des bouillies vers 6-7 mois et le sevrage se termine entre 12 et 18 mois.
Je voulais bien sûr parler à physiologie égale... Je ne pense pas qu'on puisse comparer les humains avant et pendant la domestication du feu avec ceux du Paléolithique supérieur, et encore moins avec nous. Il semble me souvenir de l'
Odyssée de l'Espèce d'ailleurs, que les changements alimentaires induits par la découverte du feu avaient fortement contribué à développer le cerveau humain... mais c'est assez vague dans ma mémoire.
Citer :
Il y a des gens qui proposent de revenir à une durée d'allaitement "normale", ancestrale et qui proposent la fin de l’allaitement entre 3,5 ans et 7 ans ! (ne me frappez pas mesdames, je rapporte des propos de gens qui pensent que nous sommes toujours des gens du paléolithique égaré dans la modernité) :
http://www.lllfrance.org/Allaiter-Aujourd-hui/AA-37-L-allaitement-long-un-age-naturel-pour-le-sevrage.htmlMoui... Il y a toujours des gens pour prétendre "qu'avant, c'était mieux et plus sain", mais en vérité, ils ne supporteraient pas trois minutes de vivre dans cet environnement-là. Les gens du Paléolithique vivaient ainsi... parce que c'était comme ça et qu'ils ne connaissaient pas autre chose, de même que ceux du Moyen Âge ou du XIXe siècle.
Citer :
C'est ainsi que la paléoanthropologue Estelle Herrscher, étudiant des squelettes d'enfants enterrés dans la nécropole Saint-Laurent de Grenoble, a montré, grâce à l'analyse de certains isotopes qui signent la consommation de lait maternel, qu'à la fin du Moyen Age, le sevrage débutait vers 2,6 à 3,3 ans, alors qu'au 18 e siècle, l'allaitement durait moins longtemps, avec des conséquences sur la santé : un état sanitaire plus déficient à l'époque moderne qu'au Moyen Age, et une croissance meilleure des 5-9 ans au Moyen Age.
Ça, je l'ai déjà lu aussi. Effectivement, l'alimentation paraît nettement meilleure au Moyen Âge (tout au moins durant ce qu'on appelle "l'optimum médiéval" que du XIVe au XIXe. Il est vrai qu'à consommer essentiellement du pain dur, de la soupe épaisse, de la piquette et, éventuellement, du lard rance les jours de bombance, la majorité de la population était en piteux état (c'est d'ailleurs confirmé par pas mal d'études paléopathologiques) et offrait peu de résistance aux épidémies. Tout au moins en Europe de l'Ouest.
Citer :
Au Guatemala, d'autres archéologues, s'appuyant eux aussi sur l'étude des isotopes dans l'émail dentaire de squelettes dont l'âge allait de 500 ans avant JC à 1500 de notre ère, avaient conclu que les enfants de ces époques commençaient à consommer des aliments solides avant l'âge de 2 ans, et continuaient à être allaités pendant la majeure partie de la période de minéralisation des prémolaires (2 à 6 ans)5.
Je pense plutôt à ça pour le paléolithique. L'allaitement, certes, mais pas seul. Et dans ce cas, la contraception naturelle de la femme n'est plus efficace.
Citer :
Atlante a écrit :
Par contre, la mortalité infantile à l'époque des chasseurs-cueilleurs, compte-tenu des conditions de vie et du climat, devait être effroyablement élevée, de même que celle des femmes en couches. Ces deux facteurs réunis devaient sérieusement limiter l'importance de la natalité.
Il y a eu quelques études sur la répartition en âge des fossiles qu'on retrouve. Toutes celles que j'ai lu rappellent que les fossiles des fœtus ou des tous jeunes enfants disparaissent facilement du fait de la légèreté des os. Ils seraient donc naturellement sous représentés. Il ne semble pourtant pas y avoir sur-représentation de fossiles de femmes en couches ou enceintes.
Je parlais des femmes mourant pendant ou après l'après l'accouchement : accouchements prématurés, hémorragies, fièvres puerpérales, infections... qui ne sont pas des maladies contagieuses. Comment savoir si une femme du Paléolithique est morte en couches ? Le pelvis d'une femme ayant eu des enfants est marqué de stries, je crois, mais ne dit pas comment l'accouchement s'est déroulé et encore moins s'il y a eu des complications post-natales.
Citer :
Ce que l'on sait de manière sure, c'est que la plupart de nos maladies contagieuses qui donnent lieu a des épidémies proviennent de nos contacts prolongés avec les animaux. Et surtout, des animaux vivants qui respirent, j'insiste sur ce point. Les animaux morts, contrairement à ce qu'on croit sont nettement moins contaminants.
Il y avait eu un numéro spécial de La recherche qui parlait de la santé de nos ancêtres et il y avait un article d'un spécialiste, dont je ne retrouve plus le nom, qui portait spécifiquement sur la question. La conclusion de l'article était que de ce point de vue, l'élevage ne fut pas une bonne affaire pour l'humanité.
Certes. Cependant, il n'y a pas que les maladies contagieuses. Le froid, l'hygiène, les soins, les accidents "domestiques"... les enfants du Paléolithique, et surtout les enfants en bas-âge y étaient aussi sensibles que ceux qui leur ont succédé, d'autant plus qu'ils vivaient en pleine glaciation (climat peut-être plus sain, remarquez, car véhiculant moins de miasmes). Nous ne savons pas avec exactitude à quand remonte des maladies infectieuses telles que le tétanos (Wiki parle de l'Antiquité, mais elle est sûrement plus ancienne). Mais a priori une plaie mal soignée au Paléolithique pouvait être tout aussi fatale qu'au Néolithique, non ?