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Autrefois, c'était simple et carré. Un docte professeur décrivait un "type" qui devenait la référence obligée de l'espèce , sous-espèce, ou "race" ainsi définie.
Et encore. Même sans faire intervenir la génétique, on est constamment confronté aux limites de la notion d'espèce, parce que la spéciation est un phénomène continu et qu'en théorie, nous pouvons faire face à tous les intermédiaires possibles qui jalonnent l'émergence d'une nouvelle espèce à partir de l'existant...
Sans génétique, la taxonomie des fauvettes, des goélands, des pies-grièches, par exemple, est déjà un casse-tête en constante évolution.
La génétique vient encore complexifier cette équation, car contrairement à ce qu'on pouvait espérer, elle n'apporte pas toujours "le rapport définitif sur la question".
Comme l'ont dit certains intervenants, les pourcentages de différences varient d'un groupe animal à l'autre (homme inclus) et il n'est pas question de dire, par exemple, "à partir de 5% de différence on a deux espèces, à partir de 3 deux sous-espèces ou races", etc.
Le revers est que la génétique pourrait se faire enrôler à son corps défendant par des racistes comme les autres outils de la taxonomie.
Fut un temps où il n'y avait pas besoin d'être psychorigide pour penser que ces questions seraient tranchées. Il suffisait de ne pas connaître l'évolution ! Et les scientifiques continuent à classer, tout en ayant conscience du caractère mouvant du vivant, et des limites de leurs vieilles catégories, mais il faut bien le faire, car derrière, il y a la généalogie de toutes les espèces, la quête des origines. Rien de psychorigide là-dedans.
Quand la science triomphante pensait enfermer le monde dans ses petites boîtes, tout naturellement certains voulurent l'appliquer à l'homme avec les arrière-pensées que nous savons...
Aujourd'hui certains continuent, et je ne pense même pas qu'on puisse leur donner l'excuse d'être des psychorigides. Ils feront flèche de tout bois et usage de toute nouvelle discipline pour la plier à leurs délires malsains. La rançon, c'est l'extrême difficulté, pour les scientifiques sérieux et intègres, à oser travailler sérieusement sur le thème de la diversité humaine sans but infect de hiérarchisation : ils seront illico suspects et contraints à des conclusions bien sages...
Peut-être sommes-nous ainsi privés de recherches plus approfondies sur des sous-populations qui par exemple, nous donneraient des informations nouvelles sur le peuplement du monde par Sapiens. Ou peut-être pas. Mais la première victoire des racistes, c'est d'entraver un travail scientifique normal sur un objet qu'ils ont su pervertir.