jimi a écrit :
Culchainn a écrit :
Il est probable que lorsque le climat se refroidit, sur les marges, les groupes humains qui vivaient jusque-là dans des environnements à la limite de l'exploitable tentent de descendre vers le sud. Encore faut-il le pouvoir car plus on se retrouve à des latitudes favorables, plus on va trouver, également, des concurrents.
Il y aurait donc bien une influence du climat sur les migrations des populations
Les zones les plus favorables climatologiquement parlant étant donc en permanence celles qui sont les plus densement peuplées.
Evidemment qu'il y a une influence du climat sur la migration des populations (humaines ou animales d'ailleurs), d'une part, que la densité de population est proportionnelle aux ressources, d'autre part (là encore ce n'est pas propre à l'homme), et que la néolithisation apparaît dans des zones où le climat est tel que la culture est possible. On est dans le truisme, là.
Seulement, il y a de vastes zones où les populations n'ont pas à se déplacer à cause du climat - tout ce qui était, déjà à l'ère glaciaire, suffisamment méridional pour être tempéré ou plus chaud encore; d'autre part il y a de vastes zones où le climat au Mésolithique était parfaitement compatible avec l'agriculture, le peuplement humain assez dense, et qui ne sont absolument pas des foyers de néolithisation (cad des endroits où elle naît), mais qui vont au contraire l'importer, tardivement et par diffusion depuis les foyers en question. L'Europe par exemple...
Il y a même des parties du monde où l'agriculture est possible, l'homme présent, et où celui-ci reste chasseur-cueilleur jusqu'à l'époque contemporaine... La forêt le nourrissant convenablement, il n'a pas eu besoin de passer à l'étape suivante. La néolithisation n'est pas un phénomène inéluctable qui se produit tôt ou tard à partir du moment où elle est possible sur le plan climatique.
Je pense que vous faites fausse route à cause de ce concept vague de zone "plus favorable climatologiquement". Le Moyen-Orient n'était certainement pas le milieu le plus riche en ressources naturelles. On y chassait, on y collectait des graminées sauvages, ce dernier point ayant amené plus aisément vers l'idée de les domestiquer. Mais il était bien plus facile de se nourrir dans une forêt équatoriale, écosystème beaucoup plus productif, riche en gibier de toutes tailles et en fruits de toutes sortes. Peut-être aussi dans une forêt tempérée vu les chiffres donnés par Narduccio (à vérifier). C'était un milieu où le climat rendait l'agriculture possible. Un. Encore faut-il qu'on en ressentît le besoin. Les chasseurs-cueilleurs de notre époque, vivant dans des forêts équatoriales, sont là pour prouver que dans ces milieux, la table est servie toute l'année, sans se casser les reins à biner un champ. Objectivement, "le milieu le plus favorable", il est là, si on ne précise pas davantage "favorable à quoi".
PS : si vous pouviez grouper vos réponses dans un même long post, ce serait mieux que dans une rafale...