Prisma a écrit :
Plutôt que « maladie » ne devrait-on pas dire « différence génétique » ?
Non, la
drépanocytose aussi appelée anémie falciforme est bien une maladie qui handicape pas mal ceux qui en sont atteints. Mais, les généticiens ont toujours été frappés du nombre élevés de cas. La carte des lieux où le nombre de porteurs sains de cette anomalie génétique est élevé correspond exactement à la carte des régions où sévit le paludisme. C’est un phénomène qu’on appelle le
polymorphisme génétique.
Il y a eu plusieurs études pour trouver le lien entre ces 2 faits. On pense que le fait d’avoir un seul allèle atteint empêche d’être infecté par le
Plasmodium. Ce qui confère un avantage aux personnes qui sont dans ce cas. La maladie est handicapante, mais moins que le paludisme. Si un jour on arrive à éradiquer le paludisme, on devrait voir sa prévalence dans la population diminuer.
En allant voir sous wiki les mots en bleu clair, on peut mieux comprendre tout cela.
Mais un petit exemple numérique peut aider à mieux comprendre. Admettons que dans un village isolé où il y a 24 couples, arrive un 25ème couple. Le hasard a fait que chacun des 2 parents est porteur d'un allèle de la même maladie génétique. Théoriquement, 1/4 des enfants sera atteint par l'affection, 2/4 auront, comme leurs parents, 1 allèle sain et 1 allèle malade et 1/4 n'auront pas d'allèle de la maladie.
Admettons que chacun des couples de ce village aura 8 enfants pour la génération concernée (ce qui me facilite les calculs) et que la maladie est moyennement handicapante, la moitié des adultes atteints pourra se reproduire.
Donc, la famille aura 8 enfants. Deux d'entre eux ne porteront pas d'allèles de la maladie. 4 porteront 1 seul allèle. Et 2 seront atteints par la maladie, mais 1 d'entre eux aura des enfants. Si on fait la moyenne, il y a 8x25, soit 200 enfants dans la génération X+1. Parmi ces 200 enfants, il y a 2% de porteurs sains, 1% de malades, dont 0,5% qui auront une descendance.
Admettons que la génération X+1 a 4 enfants par couples. En fait, il y aura une certaine mortalité aussi dans les enfants sains. Pour arrondir les calculs mettons que 3 enfants sains meurent avant d'être en age de procréer. Il reste donc 196 enfants. Admettons que cela fasse 98 couples et qu'aucun enfant ne se reproduise avec quelqu'un de sa famille proche. Donc, à la génération suivante, s'il y a toujours 8 enfants, il y aura 784 enfants (je sais, c'est un village en croissance rapide ...). Les enfants du malade seront tous porteurs sains avec 1 seul allèle (l'autre parent du couple ne porte pas d'allèle de la maladie). Les enfants des porteurs sains, seront sains à 3/4 et 1/4 sera porteur d'un allèle. Nous auront donc 12 porteurs d'un seul allèle de la maladie et 772 enfants sains. En fait, nous voyons bien que la prégnance des porteurs sains a tendance à diminuer dans la population générale. Et là, on ne considère pas la fait que le malade de la génération X+1 pourrait avoir moins d'enfants que la moyenne à cause de sa maladie.
Mais, admettons que dans la région sévit une maladie qui touche les non-porteurs d'un allèle et qui restreint le nombre d'enfants qui peuvent procréer. Admettons qu'il touche 1 enfant sur 4. Seuls 6 enfants des familles non-porteuses du gène auront des enfants, tandis que 7 enfants des familles où les 2 membres portent chacun un des allèles pourront avoir des enfants. Les porteurs "sains" sont favorisés. C'est ce qui semble être le cas pour les porteurs sains du gène de la drépanocytose. La ponction sur la population générale du fait de la présence de malades atteints par l'anémie falciforme est moins importante que celle due au paludisme.