Atlante a écrit :
Et il faut arrêter de tout centrer sur le Croissant Fertile également.
Certes, l'arrivée de l'agriculture en Europe procède de la culture des céréales au Proche-Orient et des mouvements de population des premiers agriculteurs en direction de l'Ouest.
Mais ce n'est pas le SEUL endroit dans le monde où l'agriculture s'est développée et, a priori, celle-ci n'est pas du tout due à un phénomène d'acculturation.
Le problème, c'est que c'est l'endroit du monde où on a pu le mieux étudier des populations d'avant la néolithisation, en cours de néolithisation et à divers stades en cours de néolithisation. Donc, les données étaient, pendant longtemps, les seules disponibles. Les archéologues ont eu tendance à en faire des généralités. Sauf que certains changements ne se seraient peut-être pas produits dans le même ordre ailleurs. Par exemple, dans le Croisant Fertile, avant la révolution néolithique, il semble y avoir une révolution symbolique et religieuse. Or, en Chine, elle ne semble pas avoir eu lieue. Je ne l'ai donc pas évoquée.
Atlante a écrit :
En réalité, elle s'est développée PARTOUT où les conditions et les nécessités l'ont permis : le Croissant Fertile pour les céréales, mais également l'extrême-orient pour le riz (on a des traces de culture primitive de riz en Corée remontant à 15 000 ans, j'ai lu ça il y a des années dans un Sciences-et-Avenir) et l'Amérique centrale pour les débuts du maïs même si c'est un peu moins ancien. En cherchant bien, on doit pouvoir en trouver d'autres.
Donc partout où les peuples sont confrontés à une expansion démographique qui dépasse les ressources alimentaires que constituent chasse et cueillette, dans un environnement qui permet d'expérimenter de nouvelles choses, ils inventent une autre manière de s'alimenter.
Effectivement, dès qu'assez d'humains se sont retrouvés regroupés au même endroits, ils se sont mis à cultiver les plantes locales qui s'adaptaient à la culture. Certains archéologues pensent qu'il y a eu des cultures vivrières ou potagères dès le milieu du néolithique. Mais, c'est très difficile à démontrer.
Atlante a écrit :
En ce qui concerne les Mésolithiques, ils étaient sans doute assez futés pour stocker de la viande séchée ou fumée durant l'hiver et pour ne pas se balader par monts et par vaux aux périodes les plus rudes de l'année. Ils sont nomades, certes, mais pas en mouvement continuel. Et rien ne dit qu'ils ne consommaient pas aussi des racines, des graines ou des plantes dont nous n'avons aucune idée. Déjà qu'on est loin d'imaginer ce qu'ils pouvaient manger au Moyen-Âge, alors à la Préhistoire !... Il y a certainement des consommations d'aliments qui ne laissent aucune trace archéologique.
Les analyses montreraient que le menu de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs était effectivement très varié. Les périodes glaciaires sont des exceptions, en temps normal, la part de la viande dans l'alimentation se réduit. On sait aussi qu'ils savaient conserver des aliments par divers moyens. Sauf erreur de ma part, on a parfois retrouvé des réserves de nourritures qui avaient été abandonné.
Dernière petite info, il semblerait qu'on a récemment trouvé des preuves de céréales cultivées il y a 23 000 ans, soit 13 000 ans avant la date communément admise :
http://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/20150728.OBS3273/l-agriculture-serait-elle-apparue-il-y-a-23-000-ans.html