Tolan a écrit :
Dire que les Européens descendraient des chasseurs-cueilleurs africains, est pour moi une énormité: soit c'est juste une erreur, soit une total incompréhension.
Je pense que l'incompréhension est de votre coté, lisez exactement ce que j'ai écrit et arrêtez donc de transformer ce que j'ai écrit pour en tirer une vision caricaturale. Le chasseur-cueilleur "européen" a continué à être en contact avec ses voisins, et part eux, avec l'ensemble des autres chasseurs-cueilleurs, dont les africains. Effectivement, chez le chasseur-cueilleur européen ont ne retrouve pas la richesse génétique des chasseurs-cueilleurs africains. Si c'est cela qui a vos yeux qualifie la chasseur-cueilleur européen, oui, nous en sommes les descendants. Avec l'effet fondateur, les petits groupes de personnes qui se déplanaient sur des distances plus ou moins longues n'ont pas emportées avec eux tout le pool génétique de leurs ancêtres.
Ensuite, il semble qu'il y a eu une sélection naturelle, et certains gènes des néandertaliens qui permettaient une meilleure adaptation aux basses températures ont été sélectionnées, aux dépends des gènes "africains" qui occupaient des fonctions similaires. Mais, les liens génétiques ayant toujours été maintenus, il n'y a, ni apparition d'une nouvelle espèce, ni même d'une sous-espèce particulière. D'ailleurs, pour la plupart des généticiens actuels, vu la durée des séparations, la sélection naturelle n'a pas pu jouer à fond, et donc, les différences génétiques sont minimes et ne valent pas la peine qu'on en fasse la distinction.
J'ai beaucoup de mal à comprendre pourquoi vous vous acharnez tellement avec cette histoire de chasseur-cueilleur européen ou africain. Pourquoi vouloir appauvrir l'histoire humaine en voulant imposer une classification particulière là où il n'y a pas de raisons d'en introduire.
Hier soir, je lisais un passage du livre de Richard Dawkins "Il était une fois nos ancêtres". Et par hasard, il se trouve que le passage que je lisais porte exactement sur cette volonté, par lui attribuée aux non-généticiens, de vouloir sans cesse créer des catégorisations en essayant de une frontière, une limite entre diverses catégories. Il cite plusieurs exemples, les goélands argentés / goélands bruns, les salamandres de la Vallée Centrale en Amérique du Nord, ... Pour montrer combien il est souvent vain de créer ces limites qu'il juge artificielles et qui ne correspondent pas avec ce qu'il perçoit du vivant. SI j'ai bien compris ce qu'il explique de la page 368 à la page 381 de son livre, la distinction que vous faites entre chasseurs-cueilleurs européens et chasseurs-cueilleurs africains est superfétatoire, et n'a aucune réalité biologique, car il y a une continuité continue des populations entre l'Afrique et le bout de la péninsule européenne, chacun ressemblant un peu à son voisin. Aux 2 bouts de la chaine, on peut trouver des différences plus ou moins significatives, mais ces différences n'existent que pour ceux qui regardent les choses de loin. Plus ou prend la loupe et plus on se rapproche, et plus on voit les similitudes.
Comme je l'ai déjà écrit à plusieurs reprises, vous vous acharnez à essayer de voir l'histoire de groupes entiers, alors que tout cela se passe au niveau des individus. D'ailleurs, la sélection naturelle se joue entre individus d'une même espèce, et c'est celui qui est favorisé par les conditions d'où il vit qui va prospérer. Vous figer trop les choses, et cela va à l'encontre de tout ce que nous démontrent les généticiens.