Jean-Marc Labat a écrit :
Un certain nombre de communistes de l'ouest abandonnèrent les partis communistes, et ceux-ci reculèrent aux élections suivantes.
En France, en tous cas, le PCF s'aligna stupidement sur la thèse de Moscou (il s'agit d'un soulèvement fasciste) ce qui déclencha une baisse électorale, mais également la désertion de nombre d'intellectuels prestigieux, qui jusque-là faisaient figure de compagnons de route.
J'ignore si le nombre de morts cités ci-dessus inclut aussi les victimes de la répression et de l'épuration du parti communiste hongrois qui suivit.
La Hongrie allait dans les années suivantes s'aligner de façon systématique sur les positions officielles de Moscou, faisant figure d'allié sans faille. En revanche, après le retour au calme, la Hongrie allait suivre silencieusement (et surtout sans offrir la moindre libéralisation politique, Moscou pouvait dormir tranquille) une démarche d'ouverture économique, avec en particulier la privatisation des artisans, du petit commerce, de l'hôtellerie-restauration - au moins en partie pour ce que j'en sais - et peut-être des petites entreprises.
Bref, une ébauche d'économie concurrentielle ouverte, avec une certaine liberté d'entreprendre, si bien qu'avant la chute du communisme c'était devenu le pays de l'est avec le meilleur niveau de vie. ("La cellule la plus agréable du Bloc !"

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Au passage, c'est ce qu'aurait pu faire Gorbatchev, à pas comptés, pour faire évoluer le communisme en URSS. Il avait ce modèle hongrois sous les yeux, s'il manquait d'idées... Au lieu de quoi il a commis l'erreur de mener de front libéralisation économique et libertés politiques ce qui allait rapidement faire sauter le couvercle de la cocotte-minute. (Je pense qu'en bon apparatchik il se faisait des illusions sur le degré d'adhésion du peuple au communisme. Et puis franchement, un premier secrétaire du PCUS qui entame son mandat par un rationnement de la vodka, que sait-il du peuple ?

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