Milton a écrit :
Jean-Christian Petitfils décrit la situation ...
1- dissoudre les états [généraux].
2-De leur point de vue, le plus grand danger résidait dans une entente entre le roi et le Tiers, -
On ne peut dissoudre les EG : sous quel prétexte ? Comment dissoudre ? La troupe ? Cette occurrence/option est à écarter d'emblée.
On ne va pas renvoyer les représentants d'un peuple qui a trouvé -via les Cahiers de Doléances- une soupape à l'expression de son mécontentement ; c'est s'exposer à des révoltes et plus encore isoler le pouvoir monarchique et souligner une "volontaire" -surdité face à ses sujets.
Petitfils est loin d'être le seul à évoquer ce moment, cette occurrence vue comme « ratée » d'un pacte entre le Tiers et le souverain. Comprendre : si Louis XVI avait opté pour cette alliance, la monarchie eut été sauvée. J'ai lu ceci chez certains historiens (je n'ai qu'un livre de Petitfils et j'avais déjà l'option en tête avant que de la lire). Je n'arrive pas à comprendre pourquoi cette option.
Il faut revenir au mot « absolutisme ». C'est une forme de gouvernement que je vois comme «
exceptionnel ».
C'est un choix de gouvernement fait pour des moments exceptionnels cumulant bien souvent crise intérieure et crise extérieure.
Ceci s'inscrit dans une urgence pour maintes raisons : impossibilité aussi due à des crises internes (X comme Y sont en rébellion ouverte avec le souverain ou sont eux-mêmes divisés, division qui fragilise l'ensemble du royaume : sa construction donc sa pérennité), constatation que ce fonctionnement renforce le "royal" dans sa grandeur face aux voisins, position d'hégémonie renforcée etc.
Sous Louis XV, cette forme de gouvernement n'a plus lieu d'être -ou si peu- que l'on se questionne sur sa validité, de la validité à la légitimité, il n'y a qu'un pas (pas entamé -pour la noblesse- avec la légitimation des enfants naturels de Louis XIV entre autres choses).
Avec Louis XVI, ce fonctionnement visant à un effort doublé du silence d'une majorité, n'a plus lieu d'être. Les problèmes sont endémiques, constatation en est faite. Sous Louis XV, la validité des conflits est discutée (ceci commence sous Louis XIV mais on se tait : Vauban et le Palatinat entre autres épisodes), les traités appréciés.
Le pacte absolutisme/grandeur du pays/hégémonie etc. auquel le peuple se trouvait associé est rompu.
Cette question d'un mode de gouvernement initié ou souhaité par un pouvoir et celui qui l'incarne s'est posé ailleurs et antérieurement (Autriche, SERG, Espagne, Deux-Siciles, Angleterre, Russie). Il y a été remédié de manière consensuelle ou de manière violente.
En France, la rupture était inéluctable dès consultation. Les EG sont le plateau sur lequel vont s'entasser non plus des "
doléances" (je l'ai écris précédemment) mais des "
exigences" non négociables. La dette ? Elle attendra.
Faire appel à la frange « soutenant » pour l'
essentiel le système de « castes » (le Tiers) pour -au final- un arbitrage entre le souverain et ses privilégiés : politiquement, c'était risqué.
A partir du moment où cet
essentiel se tourne vers d'autres soleils, le système s'effondre.
Louis XVI est resté dans son rôle. Certains ont souhaité garder leurs acquis aussi longtemps que ceci était possible. On note tout de même une réflexion, l'abandon de certains privilèges sont négociables. Le roi a-t-il voulu/souhaité plus ?
le Tiers a pointé au doigt timidement d'abord puis avec la force que donne l'évidence les dysfonctionnements : la fiscalité et obligatoirement on devait aborder le système de "castes" et le
nec plus ultra « l'absolutisme ». L'accord, tacite jusque là, a bloqué : l'un des partenaires était totalement perdant.
Citer :
Pas à ce moment-là, mais d'autres souverains français, à d'autres époques s'étaient posés en "arbitres" entre leur bon peuple et les nobles. Mais, c'était au moins 50 ans trop tard.
Louis XVI ne pouvait pas ressouder le royaume puisque le "roi Louis XVI" -symbole via l'absolutisme- était le problème car garant/caution des privilèges. Il est l'huile essentielle aux rouages.
Je pense que ce système de fonctionnement s'est éteint avec Louis XIV ; ceci est une lecture
a posteriori et en comparaison avec les souverains voisins, je le reconnais.
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