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Message Publié : 24 Août 2022 15:31 
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Duc de Raguse a écrit :
Un doute subsiste toutefois : le degré de compréhension de tout ceci par Louis XVI.
N'avait-il vraiment rien vu ni rien compris de ce qu'il se passait depuis l'hiver 1788-1789 dans son royaume ou bien, plus cyniquement, avait-il fait semblant de ne rien comprendre, voire avait très bien compris mais n'en avait cure (on était là pour discuter impôt et un point c'est tout !) ?

Je trouve très intéressante la mention par Barbetorte que ni avant ni depuis, 8-| on n'a vu en France un exercice aussi complet et aussi patient de "démocratie populaire".

D'où naturellement un espoir de changement très présent (dans le royaume et parmi les délégués) au moment de l'ouverture des Etats Généraux.

Je crois possible que Louis XVI n'ait pas pris conscience - ou trop peu - des espoirs qu'il avait fait naître. Je pense en effet que depuis Louis XV au moins il y a un "effet Versailles" : c'est un microcosme situé à l'écart, où l'on ne rentre que dûment accrédité, et qui filtre la vision que le roi peut avoir de son royaume.
(On pourrait en donner mille exemple. Henri III le jour des Barricades ne risquait pas d'ignorer les sentiments des Parisiens qui voulaient "le prendre en son Louvre". Louis XVI, lui, n'apprend la prise de la Bastille que le lendemain.
Il a d'ailleurs inauguré son règne en redonnant leur pouvoir politique aux Parlements, pensant faire plaisir à son peuple, ce qui est un terrible malentendu : ce sont les nobles qui l'y poussent, eux qui savent bien que les Parlements se battent pour eux - que ce soit de robe ou d'épée - et en aucune façon pour le menu peuple.)

Louis XIV après la Fronde n'avait rien de plus urgent que de domestiquer enfin la noblesse, et Versailles avait fait partie du dispositif. Mais en mettant ainsi la noblesse "au plus près" il s'en assurait le contrôle, mais en revanche le "menu peuple" disparaissait des écrans. Si ce n'était pas un problème durant son règne, cela allait le devenir de plus en plus.

Au point que Louis XVI méconnaisse la clameur qui montait des cahiers de doléance ? Je le crois. (Je serais d'ailleurs curieux de savoir quelle synthèse il en a eu sous les yeux - ou selon quel dispositif on lui en a fait rapport - si cela n'a pas déjà été dit sur ce fil.)

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Message Publié : 24 Août 2022 15:48 
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Après l'échec de Calonne et de son assemblée des notables en 1787, le monarque, aux prises avec les représentants intransigeants des ordres privilégiés, en appelle au peuple : « En 1788, le roi veut construire une alliance avec le peuple afin de faire plier les élites. »

Certes - on peut rappeler également l'épisode avec un Turgot, finalement désavoué, quelques années auparavant -, mais pourquoi diable n'a-t-il rien fait de tangible dans cette direction en avril-mai 1789 ?

Citer :
Au point que Louis XVI méconnaisse la clameur qui montait des cahiers de doléance ? Je le crois.

La coupure avec la population est un fait indéniable dans la perception des monarques français depuis la fin du règne de Louis XIV de leur "bon peuple". Cela semble être à son comble avec un Louis XVI qui vit pratiquement comme un bourgeois, s'isolant encore plus que ce que l'étiquette lui imposait déjà.
Je n'ai jamais rien lu sur la réception par le monarque des (certains du moins, il ne pouvait tout lire) cahiers de doléances.
Quelqu'un a-t-il trouvé quelque chose là-dessus ?

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Message Publié : 24 Août 2022 19:10 
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Jean Froissart
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Pierma a écrit :
Rebecca, à vous lire, on a l'impression d'une confiscation de la rédaction proprement dite par les métiers juridiques de base.

Une confiscation, non. Le fait que ce soit un peu toujours chez les juristes me rend méfiante. Ils ont souvent été présents auprès des rois pour préparer et/ou valider des actes assez discutables.
Le mot « manipulation » n'était pas approprié. Sans doute y-a-t-il eu des projections d'autant plus adoptées par les « doléants » que les mots étaient trouvés par des « notables ».
Duc de Raguse a écrit :
Un doute subsiste toutefois : le degré de compréhension de tout ceci par Louis XVI.

Il ne peut pas comprendre. Il se voit sans doute toujours en « père » de ses sujets. Des sujets remuants mais rien de plus. Un sermon suffira et chacun reprendra sa place.
Il ne perçoit pas même que tout est plié après Turgot. Depuis, il est balloté à hue et dia sans se refaire. Il se focalise sur « l'absolutisme ». Des réformes ? Oui. Mais rien qui ne puisse entamer le vieil ordre des personnes. En face l'opinion est tout aussi étonnante : Turgot est conspué, on se pâme devant Necker.
Louis XIV avait retenu les forces à la Cour ; avec Louis XVI, c'est la Cour qui tient le roi par la force.
Je n'ai pas souvenir que Petitfils évoque une lecture de quelques cahiers par le roi. Aurait-il lu, il aurait toujours vu ceci comme un enfantillage ou quelque chose de « subversif » : rien qui ne mérite un intérêt sérieux, rien qui ne puisse reprendra sa place, la bonne, la vraie, une place immobile dans un fond archaïque ; maintenant ceci n'est que mon avis.
Par ailleurs comment aurait-il pu faire autrement ? De nos jours encore, l'absolutisme louisquatorzien est vu comme une "grande chose". Allez comprendre.
.

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Message Publié : 24 Août 2022 19:24 
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Citer :
Louis XIV avait retenu les forces à la Cour ; avec Louis XVI, c'est la Cour qui tient le roi par la force.

Peut-être, dans ce cas ce serait un cruel aveu de faiblesse du seizième du nom.

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Message Publié : 24 Août 2022 20:22 
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J'ai toujours eu l'impression qu'il y a chez Louis XVI une incapacité à comprendre que le cadre absolutiste dans lequel il a été élevé puisse changer.

Pour tout arranger, là où il aurait fallu un politique froid et calculateur, c'est au fond un brave homme. Le bon roi aimé de son bon peuple, il y croit. Ce qui ferait de lui un participant impossible à exclure du jeu. (Ce qui peut comporter une part de vrai, mais pas au niveau où il le situe.)

Et donc il est toujours en retard d'un coup sur des adversaires qui avancent sans lui. Et chaque fois il essaie de jouer le coup qui ramènerait les choses au statu quo ante... et le rate.

Faire expulser le Tiers de la salle du Jeu de Paume, pourquoi pas, mais il y faut des troupes sûres et des ordres impératifs. Et on va ainsi doucement, d'échec en échec, jusqu'à Varennes, le coup pour tout effacer et revenir au point de départ, et c'est un échec de trop.

Par la suite il persiste encore sur des positions folles : opposer, après Varennes, son veto à la saisie des bien de Provence et Artois, c'est insensé. (A ce stade sa seule chance de sauver sa tête est de proposer une nouvelle constitution dans laquelle il ne jouerait que le rôle décoratif de l'actuelle reine d'Angleterre, ce qui peut constituer une porte de sortie républicaine, mais sans conflit civil, c'est à dire avec la chose mais pas le mot.)

Il dira à Malesherbes, avant son procès : "Vous allez y laisser votre tête sans pouvoir sauver la mienne." A quel moment le malheureux a-t-il enfin pris conscience de cela ?

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Message Publié : 25 Août 2022 7:52 
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Philippe de Commines
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Pierma a écrit :
Au point que Louis XVI méconnaisse la clameur qui montait des cahiers de doléance ? Je le crois. (Je serais d'ailleurs curieux de savoir quelle synthèse il en a eu sous les yeux - ou selon quel dispositif on lui en a fait rapport - si cela n'a pas déjà été dit sur ce fil.)


Précisément, je n'ai rien trouvé sur ce sujet... Une synthèse à t'elle d'ailleurs été faite des cahiers ? Qui les a lu à Versailles ou ailleurs entre mars et mai 1789 ? Qu'en attendait le gouvernement ? Que comptait-il en faire ?

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Message Publié : 25 Août 2022 8:01 
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Philippe de Commines
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Rebecca West a écrit :
Je n'ai pas souvenir que Petitfils évoque une lecture de quelques cahiers par le roi.
.


Je confirme, rien dans la bio de Petitfils. Je regarde ce soir dans celle d'E. LEVER... La plupart des ouvrages sur la révolutions ne parle pas du sort fait aux cahiers de doléances, au niveau du gouvernement royal... On passe de leur rédaction à l'ouverture des Etats Généraux et on embraye sur la Révolution, et sur les réponses qui sont leur sont données par l'Assemblée notamment la nuit du 4 août.

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Message Publié : 25 Août 2022 18:40 
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Jean Froissart
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Pierma a écrit :
J'ai toujours eu l'impression qu'il y a chez Louis XVI une incapacité à comprendre que le cadre absolutiste dans lequel il a été élevé puisse changer.

Le roi se trouve l'héritier/dépositaire d'une charge qu'il va transmettre ; laisser un royaume dans un état meilleur que celui trouvé, là est son devoir.
Chez Louis XVI, le côté « droit divin » est très présent, surtout l'adjectif "divin". Ceci donne une toute autre dimension à la fonction. Les comptes à rendre seront à Dieu. On le voit lors du sacre, l'homme est changé ensuite. Le livre "Les deux corps du roi" de Kantorowictz est très intéressant pour aborder ceci.

Je n'ai pas fini la biographie, j'ai donc lu la fin en diagonale. Une chose a attiré mon attention : il ne semble pas être question du décès du Dauphin Louis. Ce décès a dû initier chez le roi de grandes questions. S'il venait à décéder : qui autour du petit duc de Normandie ? Si Louis-Charles décédait, la main passait à Provence : sans enfant. Restait Artois.

Il est à remarquer que chez les souverains les plus endurcis, l'absence de descendance marque souvent une coupure. Le retour aux affaires ne semble plus semblable. Il existe une sorte de démission.
La comparaison avec Louis XIV est souvent présente, au débit de Louis XVI. Cependant, lorsque Louis XIV voit sa descendance s'éteindre, il faut avouer qu'il va y avoir du mou dans la corde. Déjà, en amont, il y a eu la légitimation de ses enfants naturels, ce qui met un peu à mal le lignage (chez les princes, c'est le choc), il y aura le fameux testament qui montre que Louis le Grand avait un peu perdu.

Petitfils évoque un conseiller discutant avec le roi du sort de Charles Ier d'Angleterre et le roi ne tilte pas. Il déplore la chose. Il déplore le décès de ce roi mais reconnaît que le positif ait été que les sujets se soient trouvés plus heureux ainsi. C'est dire son aveuglement.

Vous évoquez l'échec, les échecs. Le problème est qu'un échec est toujours un deuil et, pour se remettre, positiver, analyser lucidement, il faut un certain temps. Louis XVI va en manquer cruellement.

Un roi ne songe pas à « sauver sa tête » (je songe au véritable traumatisme que fut l'abdication de Charles Quint). Il doit transmettre. La recommandation de Louis à son fils : ne pas chercher à le venger. Il reste certain que cet épisode de chaos va cesser et que les choses reprendront leur fil. Une tradition pluri-séculaire ne s'efface pas facilement. Il a dû avoir quelques retours au Temple, retours qui doivent l'ancrer dans sa vision : plus de roi, des nouveautés et rien ne fonctionne. Il faudra un coupable : il est là. Son rapport à Dieu lui fait peut-être appréhender tout ceci comme un dessein divin qui lui échappe.
Ce ne sont que des pistes ; elles restent très discutables.
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Message Publié : 26 Août 2022 13:16 
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Philippe de Commines
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Entendu sur un podcast ancien de l'émission "le vif de l'histoire" sur France Culture, l'historienne Sophie Wahnich évoquer le fait que les mineurs orphelins pouvaient participer aux élections des représentants aux États Généraux...

https://www.radiofrance.fr/franceinter/ ... le-7260599

C'est autour de la 11e minute.

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Message Publié : 26 Août 2022 16:04 
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Jean Froissart
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Inscription : 13 Juin 2017 15:04
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Un grand merci pour ce lien, Liber.
Je viens de commander "Que demande le peuple ?" de Serna.
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Message Publié : 28 Août 2022 11:25 
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Jean Froissart
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Inscription : 13 Juin 2017 15:04
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Il est légitime de se demander : pourquoi Vovelle ? En quoi l'analyse de Michel Vovelle -concernant les cahiers de doléances- est-elle incontournable ? Pourquoi Soboul ? On peut décliner.

Je n'ai pas su où poster aussi les modérateurs peuvent effacer ou encore déplacer le lien donné ci-dessous.

- https://www.persee.fr/doc/rhmc_0048-8003_1973_num_20_3_2261_t1_0489_0000_1

Ce lien peut donner un début de réponse et inciter à continuer la lecture de cette période avec Bouloiseau et autres.
M. Eude ajoute des pistes de réflexions qui ne sont pas négligeables, pistes qui peuvent initier, chez les intéressé(e)s, des réflexions encore différentes, plus larges, plus restrictives. Ceci devient la démarche de chacun.
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Message Publié : 02 Sep 2022 18:13 
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Polybe
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Marc Ferro, dans "Histoire de France" aux éditions Odile Jacob :
Citer :
Aux Etats Généraux, le roi devait entendre les doléances de ses sujets. Ce fut une « bonne nouvelle ». En 1789, des Cahiers furent ainsi rédigés qui exprimaient les voeux des trois ordres : la noblesse, le clergé, le tiers-état. Le Cahier d'une petite paroisse, près de Saintes, exprime l'espérance que suscite cet appel du roi : « on ne dira plus si le roi savait, si le roi savait ! Le roi, le meilleur des rois, le père d'une grande et sage famille, saura. Tous les vices seront détruits. L'heureuse, la vertueuse industrie, la probité, la pudeur, l'honneur, la vertu, le patriotisme, la douceur, l'amitié, l'égalité, la concorde, le travail, la pitié, l'économie, toutes ces belles vertus seront honorées, la sagesse enfin régnera seule. L'amour réciproque des Princes et des sujets va élever ce trône seul digne du roi des Français. ».


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Message Publié : 02 Sep 2022 19:33 
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Citer :
Le roi, le meilleur des rois, le père d'une grande et sage famille, saura.

Sauf qu'on s'est demandé sur ce fil dans quelle mesure Louis XVI avait pris connaissance des Cahiers de Doléance, sans trouver aucune référence historiographique à ce sujet.

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Message Publié : 02 Sep 2022 20:39 
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Philippe de Commines
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Localisation : région de Meaux
Pierma a écrit :
Citer :
Le roi, le meilleur des rois, le père d'une grande et sage famille, saura.

Sauf qu'on s'est demandé sur ce fil dans quelle mesure Louis XVI avait pris connaissance des Cahiers de Doléance, sans trouver aucune référence historiographique à ce sujet.

Peut-être chez Pierre Serna, je crois que Rebecca West en a fait l'acquisition...

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Message Publié : 03 Sep 2022 10:40 
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Jean Froissart
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Non, ceci n'apparait pas chez Serna.

[ ... Chaque ordre a bénéficié d'un ratio de deux députés pour cent personnes, désignés pour se rendre dans les 1 200 bailliages secondaires, et y collecter les premières versions des cahiers. Ces doléances, une fois réécrites, ont été portées aux bailliages principaux, au nombre de 400, où se sont réunies les assemblées des trois ordres qui, séparément, ont réalisé des synthèses des cahiers à confier enfin aux députés aux députés élus pour porter l'ensemble des doléances au roi. Dans un cérémonial respecté de Versailles, chaque ordre a présenté 12 cahiers, soit 36 volumes, et les a déposés aux pieds du souverain. ]

- "Que demande le peuple ? Les cahiers de doléances de 1789" - P. Serna (p. 9)

Cette question n'a pas été soulevée, j'ignore pourquoi.
Il existe un cloisonnement au niveau des assemblées des différents ordres. Il était assez dans la normalité que ce cloisonnement se retrouve à Versailles, pour les délibérations, sans y voir une volonté d'humiliation ou autre.
La volonté d'obtention de "doléances" a mené le Tiers à un constat mathématique : en mutualisant avec une frange de la noblesse "éclairées" ou "peu nanties" (cadets etc.) et avec une frange du clergé partageant la difficulté au quotidien de la sustention par exemple, on pouvait faire bouger les choses et obtenir des retours conséquents du pouvoir royal.
Il est évident pour le pouvoir que ceci va aboutir à des débats initiant non plus un geste de celui-ci qui accorde réponse à quelques "doléances" mais une "exigence" devant des "demandes" qui vont vite devenir non négociables.
Sans doute le refus royal nait de ceci. On ne "force" pas la main à un souverain absolu.

Eviter aussi ce qui avait sans doute été éprouvé avec le temps : les paroles (qui s'oublient vite). Dans un souci de pragmatisme, écrire -s'engager donc, il y avait "trace"- était demandé. Exiger déjà un engagement écrit du pouvoir était vu comme quelque chose d'inconcevable, y transpire le sentiment de "défiance" : peut-on se défier d'un père qui vous veut du bien ? Et bien oui.
Le pouvoir doit acter de ceci et c'est difficile. On ne peut se "défier" des engagements d'un monarque absolu.
Le reste fut une sorte d'enchainements de blocages d'un côté et de "défiance" (on peut décliner) de l'autre. On partait déjà sur un incontournable rapport de force.

Il manque aussi -pour les non initié(e)s dont je suis- une idée de la valeur. Par exemple le prix d'un journal considéré comme "lu" par une grande majorité par rapport au prix d'une miche de pain. On peut ainsi évaluer ce qui est vu comme "grande majorité" et autres (le prix du pain, les "priorités"etc.).
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