Sur ce sujet déjà largement évoqué, je vous propose qu'on regarde le débarquement en Normandie sous l'angle de l'innovation du côté allié.
J'ouvrirais avec Pluto (Pipe-Line Under The Ocean) posé pratiquement sans navires câbliers, mais en déhalant de grosses bobines flottantes. Parce qu'il n'y avait pas assez de navires câbliers, il a fallu innover. Le terminal pétrolier en Normandie était une grosse ferme non camouflée, qui n'a pas spécialement attiré l'attention des Allemands au cours de la bataille des haies, ni par la suite. (Au passage pour se permettre cette simplicité, il faut être certain d'avoir "nettoyé" tous les espions allemands. C'était le cas.)
Ou même déjà avec cette idée simple : réaliser l'embarquement des hommes directement sur les plages, comme le débarquement. (L'habitude est une seconde nature : les planificateurs s'arrachaient les cheveux à l'idée qu'il n'y avait pas assez de quais dans la zone de départ, avant de réaliser que ce qui marchait dans un sens pouvait marcher dans l'autre. Source : Georges Blond, le débarquement.)
On peut aussi dire comment cette opération, où les Alliés étaient prêts à laisser 20000 hommes - elle en a coûté 10000 - contredit la loi de Murphy : "Tout ce qui est susceptible de "foirer" le fera effectivement". A part à Omaha, où rien n'a fonctionné comme prévu, on peut dire qu'ils ont eu de la chance.
Cela dit, je n'aurais pas aimé être dans la tête d'Eisenhower le 5 juin, aux prises avec un casse-tête météo et une décision qui engageait tant de milliers d'opérations planifiées.