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20 septembre 1792 : victoire de Valmy
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Auteur :  Liber censualis [ 20 Sep 2022 11:13 ]
Sujet du message :  20 septembre 1792 : victoire de Valmy

Valmy ? Une simple canonnade face à laquelle les armées prussiennes et autrichiennes ont curieusement pris la fuite. Pourtant, ce 20 septembre 1792 reste le symbole du peuple héroïque en armes, défendant la patrie en danger. Austerlitz républicain, dont
Edgar Quinet écrit qu'elle fut remportée par celle des deux armées qui était « la plus forte... par le cœur », la canonnade du moulin de Valmy a produit des effets incommensurables par rapport à ce qu'elle fut,car au-delà des faits eux-mêmes l'idée que les hommes s'en firent l'emporta sur les réalités...

Auteur :  Narduccio [ 20 Sep 2022 12:13 ]
Sujet du message :  Re: 20 septembre 1792 : victoire de Valmy

Liber censualis a écrit :
Valmy ? Une simple canonnade face à laquelle les armées prussiennes et autrichiennes ont curieusement pris la fuite. Pourtant, ce 20 septembre 1792 reste le symbole du peuple héroïque en armes, défendant la patrie en danger. Austerlitz républicain, dont
Edgar Quinet écrit qu'elle fut remportée par celle des deux armées qui était « la plus forte... par le cœur », la canonnade du moulin de Valmy a produit des effets incommensurables par rapport à ce qu'elle fut,car au-delà des faits eux-mêmes l'idée que les hommes s'en firent l'emporta sur les réalités...


Voici ce qu'en dit LCL_511 dans la discussion suivante : Valmy, victoire achetée ?
LCL_511 a écrit :
Moui, je crois que des arguments militaires suffisent à expliquer la retraite prussienne. L'armée de Brunswick n'avait pour seule ligne de communication que les défilés de l'Argonne ; l'étirement de celle-ci compliquait d'ailleurs grandement l'approvisionnement d'une armée encore auréolée de ses victoires passées mais dépendante d'une logistique très lourde ; les premiers combats, certes victorieux, la maladie et les carences du ravitaillement avaient affaibli les forces prussiennes dans des proportions non négligeables.

Surtout, il semble que Brunswick ait souhaité éviter le combat et qu'il ne l'a engagé qu'à la demande de son roi. Il espérait que les Français de Dumouriez retraiteraient sur Châlons une fois le verrou de l'Argonne sauté, et la présence de l'armée française à Sainte-Menehould constituait une très mauvaise nouvelle : elle empêchait les Prussiens de déboucher dans la verte Champagne et la cantonnait à un terrain ingrat et difficile où sa masse n'était guère employable, pas plus que sa cavalerie, et son ravitaillement compromis.

Le combat n'a semble-t-il été engagé que pour tâter la détermination française. Celle-ci ayant été prouvée, les Prussiens ne se sont pas sentis capables de vaincre l'armée française pour pousser ensuite sur Paris et la soumettre à un siège probable sans avoir auparavant assuré leur ligne d'opérations.

En gros, Valmy est le point final d'une offensive prussienne mal conçue et mal exécutée, où l'assaillant s'est retrouvé dans une situation stratégique défavorable par sa seule faute et ce en dépit des nombreuses erreurs de son adversaire (un des défilés de l'Argonne était mal tenu ; la résistance de Longwy et de Verdun a été symbolique, etc). La vraisemblable supériorité prussienne sur le champ de bataille n'a pu jouer puisque même si la victoire avait sanctionné le combat, qu'en aurait fait Brunswick ? Il aurait toujours été extrêmement exposé, en doigt-de-gant, avec des liaisons très aléatoires alors même que son armée - contrairement à l'armée républicaine et impériale française des premiers temps - ne savait pas vivre sur le pays.
La précipitation avec laquelle les Prussiens évacuent le camp de la lune après Valmy est d'ailleurs significative : la logistique n'avait pas suivi, et quand elle ne suit pas, le moral est en berne.

Pas besoin de crier à la corruption, il me semble. Qu'ensuite les affiliations des uns et des autres aient pu faciliter le manque de pugnacité de Brunswick, c'est possible. M'enfin, sa campagne était mal partie...

LB


J'ajouterais à cela que dans d'autres discussions, on revient sur le fait que l'artillerie français avait été réformée par Gribeauval, et que lors des Guerres de la Révolution, et lors de la première période napoléonienne, elle démontrera sa supériorité sur les artilleries des autres pays (qui copieront ou amélioreront les réformes de Gribeauval)...

Auteur :  bourbilly21 [ 20 Sep 2022 15:13 ]
Sujet du message :  Re: 20 septembre 1792 : victoire de Valmy

et n'oublions pas Goethe comme témoin célèbre de la bataille !

Auteur :  Liber censualis [ 20 Sep 2022 15:48 ]
Sujet du message :  Re: 20 septembre 1792 : victoire de Valmy

bourbilly21 a écrit :
et n'oublions pas Goethe comme témoin célèbre de la bataille !

Petite cause, grand effet, que cette canonnade de Valmy qui laissa sur le terrain 184 Prussiens et 300 Français morts ou blessés, pertes faibles eu égard aux concentrations humaines (90 000 hommes), mais dont Goethe, compagnon poétique d une armée prussienne méditant sous la pluie battante sur les causes de son insuccès au soir de la bataille, put écrire : « De ce lieu et de ce jour date une nouvelle ère dans l'histoire du monde » (La Campagne de France, 1822)

Auteur :  Duc de Raguse [ 21 Sep 2022 8:05 ]
Sujet du message :  Re: 20 septembre 1792 : victoire de Valmy

C'est surtout le synonyme d'un coup d'arrêt pour une campagne, jusque là victorieuse, menée par les austro-prussiens depuis le mois d'avril 1792.
Le spectre d'une prise rapide de Paris - et de la libération de Louis XVI - par les coalisés s'éloigne alors pour les révolutionnaires français.
Un impact psychologique tel que lorsque cette victoire est connue, la Convention n'hésite plus à abolir "définitivement" la royauté en France le 21 septembre, faisant entrer de facto la France en République à partir du 22 septembre.

Auteur :  Dupleix [ 24 Sep 2022 18:43 ]
Sujet du message :  Re: 20 septembre 1792 : victoire de Valmy

Parmi les troupes françaises à Valmy, un certain Louis-Philippe duc de Chartres, qui deviendra duc d'Orléans l'année suivante après l'exécution de son père.

Cela fera partie des griefs que lui opposeront les émigrés, jusqu'en 1830.

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