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Message Publié : 22 Sep 2022 6:22 
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Philippe de Commines
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La république française est proclamée le 22 septembre 1792. Sans pompe et sans solennité : simplement par un décret de la Convention qui stipule qu'à compter de ce jour les actes publics seront datés « de l'an un de la république ». La prudence des conventionnels s'explique aisément : depuis les premiers jours de la Révolution, l'idée d'un changement de régime a eu bien du mal à faire son chemin, même parmi les adversaires les plus acharnés du roi.

Lorsque les Français prennent la parole, en mars 1789, pour rédiger leurs cahiers de doléances, aucun de ceux-ci ne se fait l'écho de la volonté, ou même du souhait, de voir substituer en France la république à la monarchie. Au contraire, la plupart d'entre eux, tout en dénonçant mille abus qu'il est urgent de réformer, expriment l'attachement des Français à leur « bon roi» et la confiance qu'ils placent dans sa capacité à mener à bien ces réformes, à partir du moment où il sera mis au courant des tristes réalités de son royaume. Et pourtant, moins de quatre ans plus tard, en septembre 1792, la république est proclamée.

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Message Publié : 22 Sep 2022 6:36 
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Effectivement, entre les erreurs politiques répétées d'un monarque ,qui n'a jamais véritablement compris que le régime de monarchie constitutionnelle pouvait régénérer la France, Varennes, qui sonne comme le glas de la concorde obtenue lors de la Fête de la Fédération, et une guerre contre l'Autriche et la Prusse, qui débutait fort mal, la chaleur du 10 août 1792 emporte tout sur son passage. Cette dernière questionne souvent : la déposition future du roi était-elle prévisible dès le printemps 1789 ? Pouvait-on réformer ce qui ne parvenait à l'être depuis les années 1770 sans changer de régime politique ?
Le Manifeste de Brunswick a sans doute constitué la goutte qui a fait déborder le vase, le pire engrenage à apporter à une situation déjà bien délicate dans laquelle se trouvait Louis XVI, plaçant définitivement ce dernier (qui ne semble avoir rien demandé) dans le camp de la réaction et des partisans de l'absolutisme.
duc de Brunswick a écrit :
"[…] rendant personnellement responsables de tous les événements, sur leurs têtes, pour être jugés militairement, sans espoir de pardon, tous les membres de l’assemblée nationale, du département, du district, de la municipalité, et de la garde-nationale de Paris, juges de paix, et tous autres qu’il appartiendra ; déclarant en outre leurs dites majestés, sur leur foi et parole d’empereur et de roi, que si le château des Tuileries est forcé ou insulté ; que s’il est fait la moindre violence, le moindre outrage à LL. MM. le roi et la reine, et à la famille royale ; s’il n’est pas pourvu immédiatement à leur sûreté, à leur conservation et à leur liberté, elles en tireront une vengeance exemplaire et à jamais mémorable, en livrant la ville de Paris à une exécution militaire et à une subversion totale, et les révoltés, coupables d’attentats, au supplice qu’ils auront mérité."
Manifeste de Brunswick du 25 juillet 1792

La République inimaginable au départ, devient la seule solution pour la majorité des révolutionnaires.

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Message Publié : 22 Sep 2022 7:57 
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Philippe de Commines
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Duc de Raguse a écrit :
Effectivement, entre les erreurs politiques répétées d'un monarque ,qui n'a jamais véritablement compris que le régime de monarchie constitutionnelle pouvait régénérer la France,


L'homme était un conservateur invétéré, prisonnier d’une éducation traditionnelle qui l'a soigneusement préservé de toute connaissance des idées du temps. Néanmoins, instruisons à charge et à décharge ! Louis XVI ne fut pas exactement un réactionnaire borné. Marqué dans sa jeunesse par le courant dévot, il a su s’en dégager intelligemment, intégrant dans sa réflexion les éléments positifs des Lumières, sous l’influence notamment de deux de ses ministres, Turgot et Malesherbes. De son avènement en mai 1774 à la réunion des états généraux en mai 1789, conscient de la nécessité de réformer l’appareil de l’État, il n’a eu de cesse de vouloir moderniser son royaume, dont il voyait les faiblesses et les archaïsmes. Il a fait adopter un statut des protestants préparé par Malesherbes, a pris des mesures en faveur des juifs, a aboli la torture et le servage dans ses domaines. Il a multiplié les expériences politiques : l’absolutisme éclairé avec Turgot, la monarchie aristocratique avec Necker, la monarchie administrative rénovée avec Calonne. Cette dernière expérience était certainement la plus intéressante, la plus prometteuse, celle dans laquelle le roi s’était totalement investi : elle visait à promouvoir une révolution royale, basée sur l’égalité fiscale et conduisant, selon le mot de Louis Blanc, à une «nuit du 4-août avant la lettre » . C’était précisément ce dont ne voulaient à aucun prix les parlements et les éléments les plus rétrogrades de l’aristocratie et de la noblesse de robe. Les réformes audacieuses de Louis XVI se heurtèrent au front des privilégiés qui exigeaient, afin de mieux asseoir leurs droits, la convocation de cette vieille assemblée des corps et des ordres de la nation, les états généraux.
Car, malheusement, L’opinion publique naissante a cru bon de soutenir la fronde aristocratique, ne comprenant pas que le pouvoir royal tentait de refonder les institutions du royaume envers et contre tous les conservatismes nobiliaires. Le refus des privilégiés de toute réforme de leur statut, joint à leur habileté à persuader l’opinion qu’ils incarnaient le renouveau face à un pouvoir royal injustement qualifié de despotique, sont autant de facteurs qui ont conduit le roi a refuser tout partage de pouvoir...

Toute la question était de savoir si la monarchie, qui était intimement liée à la société de corps et d'ordres de l'Ancien Régime, aurait pu s’en dégager et survivre, comme l’avait fait l’Angleterre, lors de la Glorious Revolution de 1688. Louis XVI aspirait aux réformes, et d'une certaine manière voulait sincèrement le bonheur de son peuple, mais il était indécis et fut vite dépassé par les évènements...




Duc de Raguse a écrit :
Varennes, qui sonne comme le glas de la concorde obtenue lors de la Fête de la Fédération, et une guerre contre l'Autriche et la Prusse, qui débutait fort mal, la chaleur du 10 août 1792 emporte tout sur son passage. Cette dernière questionne souvent : la déposition future du roi était-elle prévisible dès le printemps 1789 ? Pouvait-on réformer ce qui ne parvenait à l'être depuis les années 1770 sans changer de régime politique ?


La tentative de Monarchie constitutionnelle engagée dès 1790-91 s'est abîmée avec la déclaration de guerre c'est certain. Louis XVI a t'il joué sincèrement le jeu ? D'aucuns comme Petitfils pensent que Louis XVI avait sincèrement renoncé depuis deux ans à l’absolutisme de ses prédécesseurs, y compris au moment de Varennes et en avril 1792, il n’a ni «trahi » ni joué double jeu, en déclarant une guerre voulue par les Girondins. D'autres historiens ont largement mis en avant que le roi était persuadé que ce nouveau régime n'était pas viable, et a mené la politique du pire, comptant notamment sur l'intervention des armées étrangères pour l'aider à retrouver la plénitude de son autorité...

Duc de Raguse a écrit :
Le Manifeste de Brunswick a sans doute constitué la goutte qui a fait déborder le vase, le pire engrenage à apporter à une situation déjà bien délicate dans laquelle se trouvait Louis XVI, plaçant définitivement ce dernier (qui ne semble avoir rien demandé) dans le camp de la réaction et des partisans de l'absolutisme.

La République inimaginable au départ, devient la seule solution pour la majorité des révolutionnaires.


Ce sont les événements qui ont joué le rôle décisif dans cette évolution rapide. Sans la fuite manquée de Louis XVI, faisant éclater toutes les ambiguïtés d'une Constitution conservant un roi doté d'un droit de veto face à une Assemblée extrêmement puissante, sans la déclaration de guerre à l'Autriche et les multiples contradictions que cachait une telle décision, sans le conflit, inévitable, entre le roi et l'Assemblée législative, sans le manifeste de Brunswick et l'insurrection du 10 août, jamais les Français n'auraient adopté aussi vite le régime républicain, défini comme le gouvernement du peuple par ses représentants mais sans roi.

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Message Publié : 22 Sep 2022 10:03 
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J'ai déjà eu sous les yeux, dans une conférence universitaire, une lettre de Louis XVI à l'Autriche, disant qu'il devait donner l'impression d'être favorable à nos armes, même s'il souhaitait la victoire de ses ennemis. Double jeu un peu ridicule, parce que trop transparent. (Faute de donner des gages, comme par exemple des visites aux armées : il aurait fallu qu'on le voit jeter feu et flammes pour la victoire, sinon le soupçon était inévitable. Et le manifeste de Brunswick, erreur politique majeur, n'a fait qu'aggraver les chose. - décidément l'Europe n'avait pas encore compris que quelque chose avait changé en France.)

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Message Publié : 22 Sep 2022 10:16 
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Localisation : Provinces illyriennes
Liber censualis a écrit :
Louis XVI ne fut pas exactement un réactionnaire borné. Marqué dans sa jeunesse par le courant dévot, il a su s’en dégager intelligemment, intégrant dans sa réflexion les éléments positifs des Lumières, sous l’influence notamment de deux de ses ministres, Turgot et Malesherbes. De son avènement en mai 1774 à la réunion des états généraux en mai 1789, conscient de la nécessité de réformer l’appareil de l’État, il n’a eu de cesse de vouloir moderniser son royaume

Bien entendu, Louis XVI ne peut être considéré comme un réactionnaire - à ce titre il n'aurait pas ôté les troupes autour de Paris le 16 juillet 1789.
Il est conscient, a voulu, mais n'a finalement pas fait ce qu'il fallait avant l'été 1789 et, surtout, n'a pas été convaincu de ses propres décisions à cette époque, qu'il a estimé ensuite comme ayant été soutirées par la contrainte.

Liber censualis a écrit :
C’était précisément ce dont ne voulaient à aucun prix les parlements et les éléments les plus rétrogrades de l’aristocratie et de la noblesse de robe

Précisément et cela fait partie de ce manque de fermeté qui caractérise tant Louis XVI, alors qu'il sait très bien que ces réformes sont indispensables et inévitables. Mais les Turgot et les Necker sont systématiquement renvoyés par lui, visiblement sous la pression (encore) de la Cour et des privilégiés.

Liber censualis a écrit :
D'aucuns comme Petitfils pensent que Louis XVI avait sincèrement renoncé depuis deux ans à l’absolutisme de ses prédécesseurs, y compris au moment de Varennes et en avril 1792, il n’a ni «trahi » ni joué double jeu, en déclarant une guerre voulue par les Girondins

Délicat de trancher avec certitude, mais la lettre qu'il laisse lors de son départ est assez claire : trop de choses lui auraient été imposées et, finalement, c'est sous la contrainte qu'il a dû composer avec ce régime de monarchie constitutionnelle qui ne lui plaisait finalement pas.

Liber censualis a écrit :
Ce sont les événements qui ont joué le rôle décisif dans cette évolution rapide. Sans la fuite manquée de Louis XVI, faisant éclater toutes les ambiguïtés d'une Constitution conservant un roi doté d'un droit de veto face à une Assemblée extrêmement puissante, sans la déclaration de guerre à l'Autriche et les multiples contradictions que cachait une telle décision, sans le conflit, inévitable, entre le roi et l'Assemblée législative, sans le manifeste de Brunswick et l'insurrection du 10 août, jamais les Français n'auraient adopté aussi vite le régime républicain, défini comme le gouvernement du peuple par ses représentants mais sans roi.

Sans aucun doute, mais dans les faits que vous rappelez sa responsabilité est importante (moins au niveau de la guerre).
Après, au niveau des péripéties de la guerre, il s'est retrouvé, malgré lui (mais pas de sa femme) comme étant le représentant de l'absolutisme en France, que ses voisins venaient justement rétablir dans ses prérogatives, en promettant la mort (ou un jugement "exemplaire") à tous ceux qui auraient participé de près ou de loin aux événements révolutionnaires.

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Message Publié : 22 Sep 2022 13:02 
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Jean Froissart
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Pierma a écrit :
... une lettre de Louis XVI à l'Autriche, disant qu'il devait donner l'impression d'être favorable à nos armes, même s'il souhaitait la victoire de ses ennemis. Double jeu un peu ridicule ... décidément l'Europe n'avait pas encore compris que quelque chose avait changé en France.)

Sans doute parce-que rien ne permettait d'estimer que les faits ne pouvaient pas reprendre un cour estimé normal.
Chemin repris avec une aide extérieure mais rien de bien nouveau pour l'Histoire de certains royaumes.
Ce changement établi augurait-il d'un « mieux » ? Pour la province, il est permis d'en douter. Que Paris animé par quelques uns se montre brouillon : rien de très normal, que du "déjà vu". L'essentiel de la vie n'est pas à Paris.
Maintenant qu'après s'être donné une monarchie constitutionnelle estimée comme humiliante par le représentant, ceci impacte forcément les autres royaumes politiquement (tant pour leur politique intérieure qu'extérieure pour certains).
Jusqu'où vont aller ces factieux français ? Que cherchent-ils ? Que veulent-ils au final ?
Manifestement pas une monarchie constitutionnelle puisque tout a été fait pour en dégoûter le représentant. Il faut croire que cette constitution avait été très mal taillée pour une transition.
Il ne s'agissait plus du travail d'une représentation reconnue par la France mais des intérêts de quelques uns adroitement mixés avec les utopies de quelques autres. On va aller jusqu'où ainsi ? Que cherche la faction au pouvoir à ce moment ? A-t-on franchement besoin -alors qu'il y a problème à l'Est- d'une France cul par-dessus tête et dont les choix commencent à impacter certains ?

Qu'une faction pour des raisons non compréhensible mais très claires et explicitées via les émigrés à l'extérieur se donne un mal de chien à travers des déclarations pour initier un conflit, il était évident que le tout aboutisse, n'était-ce que pour la survie de cette faction.
Quel roi pouvait alors songer que les factieux allaient jouer la carte d'un appel au peuple et de levées soutenues par une atmosphère forcenée et que le tout allait fonctionner : c'était nouveau ; tellement nouveau que ceci va évidemment lasser une partie de la France.

La déclaration de Brunswick n'est pas du meilleur goût politique. L'Autriche laisse la main, elle est occupée à réactiver des alliances. Il ne fallait pas attendre d'un F-Guillaume II des exploits d'ingéniosité et de nuances.

L'Europe ? Quelle Europe ?
La Russie ne songe qu'à s'étendre alors les états d'âme d'un Bourbon, au final de la France...
L'Angleterre a fait sa révolution sans déborder chez les voisins et elle entreprend une alliance avec l'Autriche.
L'Autriche est contrainte politiquement parce-que son archiduc est aussi ESERG et que la Prusse est menée par un roi loin d'avoir une politique à la Frédéric II et un peu préoccupé par la politique de la Russie.
Il est donc évident que pas grand monde va se donner la peine de bien évaluer les forces en face. Les émigrés -si pénibles à Léopold II- démontrent qu'à défaut de menaces, il s'agira d'une simple balade.
La menace (manifeste) est très « prussienne » dans son rédactionnel. Eut-elle été moins abrupte, certains auraient été bien à mal en France, et se seraient contenté d'une virgule ou d'un point estimé mal placé (on le verra le siècle à venir).

On entrait dans une ère « politicienne » et de court terme, ce qui -là encore- n'était pas une construction augurant d'un futur très positif.
Brunswick se trouve face à une révolte qui pose problème à son roi et qui peut être -qui sait?- une source d'expansion ou tout du moins de récupération de territoires, pourquoi ne pas chevaucher ? Il n'a pas épousé la France de Louis XVI pas plus que la monarchie constitutionnelle.
Quelque part, la Prusse se trouve dans la même position qu'Henri II lorsqu'il se voit proposer les évêchés et plus par une faction protestante : pourquoi se gêner ? Une faction française demande un coup de main moyennant quelques dédommagements, où est le problème lorsque l'on analyse les événements intérieurs français ?
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"... we shall fight on the seas and oceans, we shall fight ... whatever the cost may be ... we shall never surrender...." (W. L. Churchill)
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