Duc de Raguse a écrit :
Qui plus est, pour rebondir sur la remarque de Jérôme, il est effectivement exact que cette monarchie parlementaire était fort mal enracinée dans les catégories populaires du pays.
« L'Italie est faite, il faut faire les Italiens », la formule est célèbre et traduit bien l'enjeu de l'unification de la péninsule par la maison de Savoie. Dès le départ, les obstacles qui se dressaient contre elle étaient considérables. Car dans la nouvelle Italie s'opposaient le Nord et le Sud, les villes et les campagnes, les catholiques et les non-catholiques, les élites et la masse. Ensemble de clivages auxquels se surimposaient de très vivaces cultures régionalistes, qui rejetaient la "piémontisation" de la péninsule.
Une politique très volontariste fut menée tant en matière scolaire que militaire (je n'entre pas dans les détails) pour fonder la nation italienne, mais la Couronne et la classe politique n'en tirèrent aucun profit... Les classes populaires boudaient la vie politique et la participation électorale était faible, quant à la vie politique, rythmée par des alliances un peu hétérogènes (on parlait de "transformisme") elle ne reposait sur aucune légitimité nationale. C'est finalement Mussolini, au dépend de la dynastie, qui a suscité un sentiment d'adhésion et de ferveur nationale dans le pays...