Duc de Raguse a écrit :
C'est d'ailleurs tout le sens que donne Mussolini à cette "marche" : il ne veut pas véritablement prendre le pouvoir par la force, mais bien être appelé légalement au pouvoir par le souverain. Il se sert donc cela pour exercer une pression et cela fonctionne parfaitement.
Il semble même hésitant et prêt à renoncer alors que ses "troupes" sont lancées et que l'opération est en cours. Il craint réellement l'intervention de l'armée. Ses lieutenants furent plus déterminés que lui, et l'essentiel de la prise de pouvoir des fascistes s'exerça dans les villes où les squadristes prirent le pouvoir sans coup férir ou presque. Vous avez raison,Mussolini veut une solution "légaliste" et la classe politique est prête à se ranger derrière lui.
Duc de Raguse a écrit :
Très franchement, on a vraiment l'impression que le personnel politique en place et le roi sont totalement débordés, incapables d'entrevoir une autre alternative.
Ensuite, Mussolini, une fois au pouvoir, devra prendre une relative distance avec ses arditi (parfois encore utilisés pour les basses oeuvres du régime), devenus trop violents pour le président du Conseil.
Le roi Victor-Emmanuel III semblait déterminé à empêcher les fascistes à entrer dans Rome. La garnison de 28 000 hommes du général Pugliese est tout à fait en mesure de le faire. Le roi a rédigé un décret mettant la ville en état de siège... Mais apparemment, le roi a joué un double jeu en essayant de négocier en parallèle avec Mussolini, son entrée dans un gouvernement Salandra. Le leader fasciste refuse, c'est un échec. Un renversement du roi et son remplacement par le duc d'Aoste est mis en avant, ce que Victor-Emmanuel prend très au sérieux.
Victor-Emmanuel va donc reculer, refusant également de plonger le pays dans la guerre civile et estimant qu'il parviendra à dompter et discipliner Mussolini ( Hindenburg et la droite allemande fera le même calcul avec Hitler 11 ans plus tard).
Vous avez raison je pense, la classe politique a abandonné le roi à ses responsabilités. Le cabinet Luigi Facta était démissionnaire et aucune alternative ne se dessinait. Le plus beau est que Mussolini, "planqué" à Milan rechigne à venir à Rome et le roi doit se fendre d'un télégramme pour le convaincre de venir ! D'autres ont argué que le roi n'avait proposé qu'un poste de ministre à Mussolini d'où son refus de se rendre à Rome...