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Message Publié : 28 Oct 2022 9:20 
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Philippe de Commines
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Dans cet ouvrage qui arrive à point nommé pour le 100e anniversaire de la Marche sur Rome du 28 au 30 octobre 1922 et après les élections italiennes qui ont vu une extrême droite héritière du fascisme s'imposer, Didier Musiedlak reconstruit les événements qui ont permis l'arrivée de Benito Mussolini au pouvoir.

Le livre s'appuie sur une historiographie déjà très riche en la complétant par des sources moins systématiquement exploitées, comme celles du hiérarque Cesare Maria De Vecchi, proche du Duce mais aussi fervent monarchiste.

Loin de toute approche téléologique, l'auteur rappelle bien combien la position de Mussolini était fragile à l'automne 1922, pris entre les exigences révolutionnaires des squadristes, l'opposition politique et l'État libéral, affaibli certes mais encore doté de la puissance militaire. Loin d'une vision « héroïque » de l'événement, l'auteur décortique les tractations qui se déroulèrent durant ces journées, la crise ouverte par l'accélération du processus insurrectionnel, la passivité de la classe politique libérale et son incapacité à s'entendre face aux fascistes. Loin d'être uniquement une révolution, comme la propagande du régime l'a ensuite célébrée, la Marche sur Rome fut une opération politique « traditionnelle » alliant « pression et recherche d'une entente gouvernementale ». Ce ne fut pas seulement une insurrection (Emilio Gentile, Giulia Albanese) ni un accord gouvernemental, mais une voie médiane difficile à négocier et à préserver. La transformation rapide et violente des règles de la vie politique italienne, ouvrit, en quelques années, la voie au régime fasciste. Un livre qui, en insistant sur les atermoiements et les concessions de la politique « traditionnelle » dans ce qui deviendra une prise de pouvoir, doit nous faire réfléchir.


En fait ne s'agit-il pas tout simplement d'un incroyable coup de bluff ? Le roi et les classes dirigeantes se sont-elles laissées intimider, par ignorance?, par acceptation ?

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Message Publié : 28 Oct 2022 12:39 
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Même si la "marche sur Rome" fut un évènement aussi pluvieux que piteux, il me semble que Mussolini et ses squadristes - composés par de nombreux anciens arditi - tenaient déjà bien les campagnes italiennes. S'étant posés comme le parti de l'ordre, face aux grèves et actions violentes des socialistes et communistes d'après-guerre, ils ont rassuré certaines élites italiennes.
La marche sur Rome n'est que la conséquence d'un mouvement déjà bien installé en Italie, mais pratiquement inexistant dans les institutions politiques du pays.
D'après les contemporains le gouvernement et l'armée pouvaient les balayer, mais en avaient-ils véritablement envie ?
En réalité Mussolini prend le pouvoir sans avoir livré le moindre combat ce jour là, peut-être tout simplement en raison du vide politique qui régnait alors dans un régime en pleine décomposition.

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Message Publié : 28 Oct 2022 14:07 
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Duc de Raguse a écrit :
il me semble que Mussolini et ses squadristes - composés par de nombreux anciens arditi - tenaient déjà bien les campagnes italiennes.


Pas toutes les campagnes... Dans certaines régions, il y avait un fort prolétariat agricole. Et ce prolétariat était plus rouge que noir.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
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Message Publié : 28 Oct 2022 15:54 
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Pierre de L'Estoile
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Sauf erreur de ma part, France 5 a consacré une soirée récemment sur Mussolini et ses débuts
à revoir en replay

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il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer


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Message Publié : 28 Oct 2022 16:27 
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Narduccio a écrit :
Pas toutes les campagnes... Dans certaines régions, il y avait un fort prolétariat agricole. Et ce prolétariat était plus rouge que noir.

Absolument, dans le cas contraire, les squadristes n'auraient pu se poser comme un rempart à des "rouges" encore bien présents, mais tout de même sur le déclin en 1921-1922.
Les Biennio Rosso, ou les "deux années rouges" (1919-1920), sont perçues par certains comme le terreau qui a favorisé la prise en main des campagnes et des usines par des arditi en mal d'action (malgré la participation de certains à la prise de Fiume) et qui craignaient une révolution de type bolchevique.
Certains grands propriétaires terriens et patrons d'usines ont joué cette carte d'un soutien aux squadristes, d'autres moins, parfois l'armée est demeurée passive face aux exactions fascistes, ce qui est certain c'est que le pouvoir politique paraissait totalement dépassé et par les violences "rouges" et par les "noires".

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Message Publié : 28 Oct 2022 17:26 
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Philippe de Commines
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Duc de Raguse a écrit :
D'après les contemporains le gouvernement et l'armée pouvaient les balayer, mais en avaient-ils véritablement envie ?En réalité Mussolini prend le pouvoir sans avoir livré le moindre combat ce jour là, peut-être tout simplement en raison du vide politique qui régnait alors dans un régime en pleine décomposition.


Pour les libéraux, la Marche n'était qu'une rodomontade et l'arrivée au pouvoir de Mussolini allait faire rentrer dans le rang les fascistes, qu'ils pensaient pouvoir contrôler. Pour les socialistes, les choses n'allaient pas beaucoup changer puisque les forces de l'ordre et la classe dirigeante étaient déjà largement complices du fascisme. Lors de la "grève légalitaire" de juillet 1921, ce sont les fascistes, quasi exclusivement, qui ont brisé le mouvement dans le sang et les flammes et "rétabli l'ordre"...
De fait, le souverain a légitimé le mouvement fasciste en refusant de signer le décret d'état de siège qui aurait permis aux 28 000 hommes de la garnison romaine d'intervenir. Mais cet acte fut ensuite approuvé par les forces démocratiques présentes au Parlement, par la constitution d'un gouvernement de coalition dirigé par Mussolini auquel participèrent, outre les fascistes, les nationalistes, les populaires (chrétiens-démocrates), les sociaux-démocrates et les libéraux.

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Message Publié : 28 Oct 2022 19:31 
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C'est d'ailleurs tout le sens que donne Mussolini à cette "marche" : il ne veut pas véritablement prendre le pouvoir par la force, mais bien être appelé légalement au pouvoir par le souverain. Il se sert donc cela pour exercer une pression et cela fonctionne parfaitement.
Si cette démonstration - d'ailleurs certaines chemises noires en route pour Rome ont été facilement stoppées par la police (visiblement ils n'avaient rien prévu pour s'alimenter...) - ne reposait pas sur les succès remportés les deux années précédentes par les squadristes contre les grèves, il est peu probable que ce coup de force se soit soldé par un aussi bon résultat pour les fascistes.
Très franchement, on a vraiment l'impression que le personnel politique en place et le roi sont totalement débordés, incapables d'entrevoir une autre alternative.
Ensuite, Mussolini, une fois au pouvoir, devra prendre une relative distance avec ses arditi (parfois encore utilisés pour les basses oeuvres du régime), devenus trop violents pour le président du Conseil.

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Message Publié : 29 Oct 2022 10:19 
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Duc de Raguse a écrit :
C'est d'ailleurs tout le sens que donne Mussolini à cette "marche" : il ne veut pas véritablement prendre le pouvoir par la force, mais bien être appelé légalement au pouvoir par le souverain. Il se sert donc cela pour exercer une pression et cela fonctionne parfaitement.

Il semble même hésitant et prêt à renoncer alors que ses "troupes" sont lancées et que l'opération est en cours. Il craint réellement l'intervention de l'armée. Ses lieutenants furent plus déterminés que lui, et l'essentiel de la prise de pouvoir des fascistes s'exerça dans les villes où les squadristes prirent le pouvoir sans coup férir ou presque. Vous avez raison,Mussolini veut une solution "légaliste" et la classe politique est prête à se ranger derrière lui.


Duc de Raguse a écrit :
Très franchement, on a vraiment l'impression que le personnel politique en place et le roi sont totalement débordés, incapables d'entrevoir une autre alternative.
Ensuite, Mussolini, une fois au pouvoir, devra prendre une relative distance avec ses arditi (parfois encore utilisés pour les basses oeuvres du régime), devenus trop violents pour le président du Conseil.


Le roi Victor-Emmanuel III semblait déterminé à empêcher les fascistes à entrer dans Rome. La garnison de 28 000 hommes du général Pugliese est tout à fait en mesure de le faire. Le roi a rédigé un décret mettant la ville en état de siège... Mais apparemment, le roi a joué un double jeu en essayant de négocier en parallèle avec Mussolini, son entrée dans un gouvernement Salandra. Le leader fasciste refuse, c'est un échec. Un renversement du roi et son remplacement par le duc d'Aoste est mis en avant, ce que Victor-Emmanuel prend très au sérieux.
Victor-Emmanuel va donc reculer, refusant également de plonger le pays dans la guerre civile et estimant qu'il parviendra à dompter et discipliner Mussolini ( Hindenburg et la droite allemande fera le même calcul avec Hitler 11 ans plus tard).
Vous avez raison je pense, la classe politique a abandonné le roi à ses responsabilités. Le cabinet Luigi Facta était démissionnaire et aucune alternative ne se dessinait. Le plus beau est que Mussolini, "planqué" à Milan rechigne à venir à Rome et le roi doit se fendre d'un télégramme pour le convaincre de venir ! D'autres ont argué que le roi n'avait proposé qu'un poste de ministre à Mussolini d'où son refus de se rendre à Rome...

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Message Publié : 29 Oct 2022 11:06 
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Liber censualis a écrit :
Il semble même hésitant et prêt à renoncer alors que ses "troupes" sont lancées et que l'opération est en cours. Il craint réellement l'intervention de l'armée. Ses lieutenants furent plus déterminés que lui, et l'essentiel de la prise de pouvoir des fascistes s'exerça dans les villes où les squadristes prirent le pouvoir sans coup férir ou presque.

En effet, il n'y participe même pas et se réfugie à Milan - je crois - pendant l'opération. Mussolini semble douter du succès de l'opération.
Un Balbo, entre autres, est bien plus déterminé que le chef.
Qui plus est, il y a des lieux où ils échouent pitoyablement.

Liber censualis a écrit :
Le plus beau est que Mussolini, "planqué" à Milan rechigne à venir à Rome et le roi doit se fendre d'un télégramme pour le convaincre de venir !

Un signe qui justement prouve le doute de Mussolini de la réussite de l'opération ? Il exige un message écrit du souverain afin de dissiper toute autre forme d'aboutissement à cet événement ?

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Message Publié : 29 Oct 2022 13:16 
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Duc de Raguse a écrit :
Liber censualis a écrit :
Il semble même hésitant et prêt à renoncer alors que ses "troupes" sont lancées et que l'opération est en cours. Il craint réellement l'intervention de l'armée. Ses lieutenants furent plus déterminés que lui, et l'essentiel de la prise de pouvoir des fascistes s'exerça dans les villes où les squadristes prirent le pouvoir sans coup férir ou presque.

En effet, il n'y participe même pas et se réfugie à Milan - je crois - pendant l'opération. Mussolini semble douter du succès de l'opération.
Un Balbo, entre autres, est bien plus déterminé que le chef.
Qui plus est, il y a des lieux où ils échouent pitoyablement.

Liber censualis a écrit :
Le plus beau est que Mussolini, "planqué" à Milan rechigne à venir à Rome et le roi doit se fendre d'un télégramme pour le convaincre de venir !

Un signe qui justement prouve le doute de Mussolini de la réussite de l'opération ? Il exige un message écrit du souverain afin de dissiper toute autre forme d'aboutissement à cet événement ?

A priori il voulait l assurance que le roi l appellerait à la présidence du Conseil. C est son lieutenant De Vecchi qui est à la manœuvre à Rome. Il était le plus monarchiste des fascistes et a su faire le lien entre Mussolini et la monarchie.

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Message Publié : 03 Nov 2022 20:57 
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Liber censualis a écrit :
Le roi Victor-Emmanuel III semblait déterminé à empêcher les fascistes à entrer dans Rome. La garnison de 28 000 hommes du général Pugliese est tout à fait en mesure de le faire. Le roi a rédigé un décret mettant la ville en état de siège... Mais apparemment, le roi a joué un double jeu en essayant de négocier en parallèle avec Mussolini, son entrée dans un gouvernement Salandra.

Il n'est pas facile de déterminer la méthode du roi pour faire face à ces événements. Il semblait déterminé à agir énergiquement avant de changer d'avis.

Nous pouvons citer Wikipedia :
Victor-Emmanuel III refuse de signer l'état de siège proposé par le président du conseil Luigi Facta. Pourquoi ? Parce qu'il estime que Facta a déjà commencé à l'appliquer sans son aval. Il est blessé dans son honneur et ses prérogatives de souverain. Privé des moyens de faire face à la situation, Facta démissionne (28 octobre) et le roi offre à Mussolini la charge de former un nouveau gouvernement de coalition (29 octobre).

Source :
fr.wikipedia.org/wiki/Benito_Mussolini


Le roi était « soucieux d'éviter l'effusion de sang » si l'on en croit l'historien Fabrice Grenard :
Soucieux d'éviter l'effusion de sang, le roi Victor-Emmanuel III refuse de signer le décret d'état de siège et de faire intervenir l'armée comme le lui a demandé le président du Conseil Facta, qui préfère démissionner. Le 29 octobre 1922, Victor-Emmanuel III propose à Mussolini de former le nouveau gouvernement.


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Message Publié : 03 Nov 2022 21:20 
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Je suis étonné de la facilité avec laquelle Mussolini l'a emporté. Peut-on dire que le roi manquait de personnalité ? (Mine de rien, il vient de condamner son règne et sa dynastie !)

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Message Publié : 03 Nov 2022 23:55 
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Pierma a écrit :
Je suis étonné de la facilité avec laquelle Mussolini l'a emporté. Peut-on dire que le roi manquait de personnalité ? (Mine de rien, il vient de condamner son règne et sa dynastie !)

Victor-Emmanuel a craint au dernier moment de plonger l'Italie dans la guerre civile et s'est convaincu que l'exercice du pouvoir transformerai et assagirai Mussolini. Le fasciste monarchiste De Vecchi, présent à Rome pendant ces heures décisives semble avoir convaincu le roi que le fascisme se montrerai loyal envers la couronne.

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Message Publié : 04 Nov 2022 0:08 
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Effectivement, c'est la réponse la plus plausible.
Mais le vide politique italien patent de l'époque n'est pas sans effet sur la décision royale, qui fait alors de Mussolini l'homme providentiel issu des masses populaires (faut-il rappeler qu'il avait été rejeté par les partis politiques traditionnels et que tout son combat de la fin du conflit à la Marche sur Rome a été de balayer cette classe politique, issue de l'élite italienne conservatrice ?).
Ainsi, ce personnage si atypique - aussi populaire que craint - devient la garantie de la stabilité future d'un régime qui fait peau neuve. Il est toujours plus agréable de s'entourer d'un gardien de l'ordre contre les risques d'un retour de la "terreur rouge".
En réalité il est alors l'homme d'une situation, qu'il a contribué lui-même à construire à partir des premières luttes de ses squadristes contre les grèves et les occupations d'usines dès 1919.
Le monarque n'a alors pas d'autre choix.
Je sais que c'est une vision quelque peu déterministe, mais très franchement je ne vois pas ce qui aurait pu être fait d'autre, ni avec qui.

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Message Publié : 04 Nov 2022 0:28 
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Duc de Raguse a écrit :
Le monarque n'a alors pas d'autre choix.
Je sais que c'est une vision quelque peu déterministe, mais très franchement je ne vois pas ce qui aurait pu être fait d'autre, ni avec qui.

Comme vous le disiez plus haut, les squadristes qui marchient sur Rome étaient mal armés et leur ardeur probablement émoussée par les trombes d'eau qu'ils avaient essuyées tout au long de leur progression. Les troupes du général Pugliese étaient tout à fait à même de les repousser. On peut tout à fait imaginer qu'une réaction énergique du roi aurait entrainé un "dégonflement" de ce qui n'était finalement qu'un coup de bluff de la part de Mussolini, qui, à Milan pouvait rapidement se réfugier en Suisse.

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