Merci à Hérodote qui est capable de raconter les événements en quelques phrases.



https://www.herodote.net/almanach-ID-2833.php
https://fr.wikipedia.org/wiki/Journ%C3%A9e_de_Potsdam

Voici des images d'actualité de cette journée:

https://wissen.garnisonkirche.de/wissen ... sonkirche/

A 4.13, il me semble que c'est le Kronprinz à côté de Mackensen. Que faisait il là ?

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Oui, c'est bien lui.
C'est l'époque où ne cachant pas ses sympathies avec les nazis, ces derniers le présentent comme le symbole de l'Allemagne passée qui légitime la prise du pouvoir par Hitler, afin de rassurer au sein de la population les conservateurs les plus sceptiques.
Protection d'Hitler à l'égard de la maison royale de Prusse qui ne sera jamais démentie, même au cours de la guerre, ce qui lui permettra de mener un train de vie faste.
Le drôle, une fois l'Allemagne défaite en 1945, en plein chaos, serait même aller voir de Lattre pour lui demander de subvenir à ses besoins...

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

Terribles images, où une république fait la fête pour marquer sa soumission aux nazis. Quelques députés en chapeau, le reste en uniforme de la SA et l'armée omniprésente, défilé et fanfare en tête. Tout cela sous l'oeil larmoyant de Hindenburg et la présence du Kronprinz qui vient se prostituer en apportant la caution des Hohenzollern. Un cauchemar !

(Que les démocraties aient refusé pendant les 6 années suivantes de constater ce qui se passait reste mystérieux : ces images sont sans aucune ambiguïté.)

En fait ses besoins personnels étaient largement couverts par ses possessions en Bavière. Il est allé trouver De Lattre qui progressait le long du Danube pour lui demander d'intervenir auprès des Russes afin que ses propriétés dans les territoires envahis soient protégés des destructions. (Par exemple le château de Cecilienhof, offert à son épouse Cecilia, se trouve à Potsdam.) De Lattre scandalisé a évoqué les réfugiés allemands qui crevaient de faim en fuyant sur les routes, les populations des villes vivant dans les ruines et et s'est indigné qu'il ne se montre pas solidaire de son peuple en ne pensant qu'à sa fortune :"Vous êtes lamentable, monsieur, lamentable !" avant de le congédier.

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)

Hindenburs a près de 85 ans en 1933, les vieux maréchaux ne font pas des bons politiques. Il mourra en 1934, enterré à Tannenberg, les Allemands trouveront le temps de déplacer sa dépouille lors de la débâcle. Il repose désormais à Marburg.



D'ailleurs, voici ce qui reste du mémorial de Tannenberg, rien que des champs.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Wiki présente cette photo d'un dialogue entre Hitler et le Kronprinz ce jour-là à Potsdam :

Le Kronprinz porte le bonnet des Hussards de la Mort, son régiment avant la Grande Guerre.
Wiki affirme qu'il portait régulièrement le brassard à croix gammée.

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)

D'un autre côté une partie de l'élite allemande et des "héros" de l'"Allemagne passée" étaient là pour cautionner le coup de force hitlérien, à une époque où le bolchevisme faisait davantage peur...


Merci pour l'information, qui en dit long sur le "décalage" du personnage.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

C'est juste. Ma remarque ignore le contexte de l'époque.

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)

Ce qui est plus surprenant - mais c'est un autre débat - c'est l'aveuglement total d'une partie de cette élite sur les dangers de l'hitlérisme.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

Merci pour ces archives en tout cas, si vous avez d'autres documents peu ou pas connu je suis preneur.

Le commentaire qui accompagne la vidéo :
Bundesarchiv | Bestand Film: K-82536, 29.03.1933
Die zahlreichen akkreditieren Foto- und Filmjournalisten aus aller Welt bekamen besondere Plätze zugewiesen, um beste Sicht auf das Spektakel zu bekommen. Diese Sequenzen der Emelka-Tonwoche geben auch ohne weiteren Kommentar anschaulich die euphorische Stimmung in der Stadt wider. Der Film zeigt die Menschenmassen auf den Straßen, den Reichspräsident und die katholischen Abgeordneten beim Verlassen ihrer Gottesdienste sowie die Mitglieder der Reichsregierung von Adolf Hitler auf dem Weg zur Garnisonkirche, in der dann Hindenburg auf die Würde des Ortes verweist und Hitler in seiner Regierungserklärung verspricht, dass „die Regierung der nationalen Erhebung“ entschlossen sei, „ihre vor dem deutschen Volk übernommene Aufgabe zu erfüllen.“ Nach dem Staatsakt in der Kirche folgte ein Salutschießen. Der greise Generalfeldmarschall und andere Militärs sowie die Regierung nahmen die Parade von militärischen Truppen, Polizei- und SA-Verbänden sowie weiteren paramilitärischen Gruppen ab.

Traduction en français :
Les nombreux journalistes photographes et cinéastes accrédités du monde entier se sont vus attribuer des places spéciales pour avoir la meilleure vue du spectacle. Ces séquences de l'Emelka Sound Week reflètent clairement l'ambiance euphorique de la ville sans autre commentaire. Le film montre la foule dans les rues, le président du Reich et les députés catholiques quittant leurs services religieux, et les membres du gouvernement du Reich d'Adolf Hitler en route vers l'église de la garnison, dans laquelle Hindenburg fait alors référence à la dignité du lieu, et Hitler promet dans sa déclaration gouvernementale que "le gouvernement du soulèvement national" était déterminé "à accomplir la tâche qu'il avait entreprise devant le peuple allemand." Après la cérémonie d'État dans l'église, il y eut un salut au canon. Le maréchal âgé et d'autres officiers militaires et le gouvernement ont pris le défilé des troupes militaires, de la police et des associations SA et d'autres groupes paramilitaires.


Quelques images de Wikipedia :

Hitler (au centre) et Papen (à sa gauche), suivis par Goebbels, se dirigent vers l'église de la Garnison à Potsdam.


Hitler (debout au centre) prononce son discours à l'intérieur de l'église, devant Hindenburg (assis à droite).

Certes mais Hitler n'était il pas confondu avec Mussolini, un dictateur bravache mais finalement pas bien méchant ?...qui pouvait imaginer la shoah ? A l'inverse depuis 1917 de nombreux témoignages sur les crimes communistes étaient arrivés en Europe occidentale !

De ce point de vue la présence de Hindenburg et du Kronprinz ne rappelait elle pas le binôme Mussolini Victor Emmanuel III?

La "shoah" ou "holocauste" aggrave considérablement le sinistre bilan des nazis. Mais ce n'est pas la seule chose qui fut reprochée aux nazis lors du procès de Nuremberg.

Non, la première chose qui leur fut reprochée est d'avoir déclenché une guerre mondiale.
(Incrimination de "complot contre la paix".)



Ce jour-là à Potsdam Hitler fayotait manifestement Hindenburg, à qui il devait sa place de chancelier.
(Paris vaut bien une messe, et il reste à faire voter la "loi des pleins pouvoirs".)
L'année suivante, à la mort du vieux maréchal,
Hitler annexera sans chichis le titre de président de la République.
(On n'allait pas voter, n'est-ce pas ?)

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)

Cette photo illustre un trait de caractère de Hitler aujourd'hui bien oublié : la roublardise...Le futur criminel contre l'humanité savait se présenter comme un simple caporal face à un respectable maréchal !