Le 4 novembre 1956, les chars soviétiques entraient dans Budapest où des combats se déroulèrent avec violence. Les autres villes hongroises furent aussi occupées. Bilan, 2500 morts hongrois, 700 soviétiques et 200.000 magyars passèrent en Autriche.

Un certain nombre de communistes de l'ouest abandonnèrent les partis communistes, et ceux-ci reculèrent aux élections suivantes.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Voilà une oeuvre de "déstalinisation" qui se transforma en révolution nationale et en un rejet massif du communisme.
Visiblement la réaction soviétique fit des morts également dans d'autres parties du pays.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

Oui, j'ai quelques bouquins sur le sujet, qui m'a interessé parce que mon beau-père était d'origine hongroise, mais il est venu en France avnt la guerre.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

En France, en tous cas, le PCF s'aligna stupidement sur la thèse de Moscou (il s'agit d'un soulèvement fasciste) ce qui déclencha une baisse électorale, mais également la désertion de nombre d'intellectuels prestigieux, qui jusque-là faisaient figure de compagnons de route.

J'ignore si le nombre de morts cités ci-dessus inclut aussi les victimes de la répression et de l'épuration du parti communiste hongrois qui suivit.

La Hongrie allait dans les années suivantes s'aligner de façon systématique sur les positions officielles de Moscou, faisant figure d'allié sans faille. En revanche, après le retour au calme, la Hongrie allait suivre silencieusement (et surtout sans offrir la moindre libéralisation politique, Moscou pouvait dormir tranquille) une démarche d'ouverture économique, avec en particulier la privatisation des artisans, du petit commerce, de l'hôtellerie-restauration - au moins en partie pour ce que j'en sais - et peut-être des petites entreprises.

Bref, une ébauche d'économie concurrentielle ouverte, avec une certaine liberté d'entreprendre, si bien qu'avant la chute du communisme c'était devenu le pays de l'est avec le meilleur niveau de vie. ("La cellule la plus agréable du Bloc !" )

Au passage, c'est ce qu'aurait pu faire Gorbatchev, à pas comptés, pour faire évoluer le communisme en URSS. Il avait ce modèle hongrois sous les yeux, s'il manquait d'idées... Au lieu de quoi il a commis l'erreur de mener de front libéralisation économique et libertés politiques ce qui allait rapidement faire sauter le couvercle de la cocotte-minute. (Je pense qu'en bon apparatchik il se faisait des illusions sur le degré d'adhésion du peuple au communisme. Et puis franchement, un premier secrétaire du PCUS qui entame son mandat par un rationnement de la vodka, que sait-il du peuple ? )

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)

Les premiers furent les Allemands de l'Est en juin 1953 où il y eut quelques morts. Il il y eu aussi en 1956 en Pologne et en Tchécoslovaquie qui firent aussi des morts. Il faut dire qu'augmenter les normes de 10 % revenait à baisser les salaires d'autant.

En tout cas, ce qui est vrai, c'est la relative liberté dont bénéficiaient les Hongrois sous Kadar, une fois les "nuisibles" éliminés. C'était une spécificité hongroise partagée par la Roumanie de Ceausescu dans les années 60 avant qu'il ne tourne casaque. La Roumanie de l'époque ne se gênait pas pour critiquer l'URSS, ce qui lui valut une visite de de Gaulle en 1968.

J'ai d'ailleurs un livre assez curieux qui date de 1972 qui est intéressant de lire 50 ans après où l'auteur prédit notamment l'éclatement de la Yougoslavie, mais se trompe aussi suer d'autres choses.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Mais en 53 les chars russes dans les rues n'ont pas choqué l'opinion occidentale encore très réticente envers l'Allemagne, et la propagande russe (un mouvement lancé par des nazis) est passée comme une lettre à la poste. (Je crois que les Allemands de l'est, après quelques tirs dans les rues, n'ont pas insisté : ils savaient jusqu'où pouvaient aller les Russes.)



Tiens, j'ignorais ça. Curieux que le Kremlin mette la pression à deux pays en même temps. Est-ce que c'est la même chose qui a déclenché le mouvement en Hongrie ?

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)

Le limogeage de Rakosy, stalinien pur et dur et son remplacement par Nagy qui promit des conditions un peu moins dure fut le déclencheur. Il faut dire que Nagy avait été nommé avec l'aval du Kremlin. Des manifestations monstres eurent lieu et la police tira sur la foule qui réagit et s'empara des armes des casernes et de la radio. Nagy annonça son intention de quitter le pacte de Varsovie en assurant que le pays demeurerait communiste. C'était agiter un chiffon rouge sous le nez de Moscou.

Les Hongrois n'ont jamais supporté d'être dominé par quiconque, les Turcs et les Autrichiens en savaient quelque chose. D'ailleurs, ce phénomène continue avec Orban, si on ne connaît pas un peu l'histoire de la Hongrie, on peut avoir du mal à comprendre les irritations épidermiques de ce peuple qui n'a toujours pas digéré le traité de Trianon. Cette révolte de 1956 était pleine de référence à celle de 1848 qui amena la création de l'Autriche-Hongrie en 1867.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)