Anténor a écrit :
Dans ce cas précis, il y a corrélation entre traces de conflits et apparition d'un nouveau groupe dans la région. La proximité culturelle n'a jamais empêché les conflits violents et ce qui nous semble être aujourd'hui des différences minimes avait beaucoup d'importance et de sens pour leurs créateurs de l'époque. On ne créé pas un signe distinctif par hasard.
Comment les archéologues du futur interprétons-ils le fait que l'on change de faciès culturel environ 2 fois par ans à l'occasion des nouvelles collections de modes ? Puisqu'on ne créé pas de signes distinctif par hasard, il doit bien y avoir une raison. [Mode ironique/ON]Et ne venez pas nous dire que c'est pour une histoire de paraître, soyons sérieux.[Mode ironique/OFF]
Anténor a écrit :
Les faciès céramiques auraient donc bien une valeur identitaire forte et leurs diffusions ne seraient pas seulement le témoignage d'échanges économiques soutenus mais bien aussi celui de la prise de contrôle d'un territoire par une entité politique et culturelle cohérente.
En fait, à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, quand on a commencé à creuser les archéologues sont tombés sur des faciès culturels bien définis. Donc, pour eux c'était clair, un faciès correspondait à une culture et le changement de culture ne pouvait se faire que suite à un remplacement de population (lire la conquête du territoire de la tribu A par la tribu B qui a pris sa place). De plus, cela correpondait bien à la vision nationaliste qui prédominait dans pas mal de sciences à l'époque.
Sauf que l'on a continué de creuser et de fouiller et que cela n'a pas toujours éclairci la situation. Mais déjà à l'époque, certains avaient noté qu'au milieu du faciès B on reconnaissait parfois quelques traits du faciès A. Mais, si on prend les populations néolithiques qui avec les méthodes de culture de l'époque étaient obligées de déménager régulièrement, on a parfois trouvé des sites intermédiaires qui montraient comment sur plusieurs décennies on passait du faciès A au faciès B. Dans certains cas, des archéologues ont même professé que çà pouvait être simplement le renouvellement des générations qui faisaient que l'élève-artisan ne travaillait pas toujours comme son maître (celui qui lui avait appris le métier).
Dans d'autres cas, les variations de faciès semblent signer des métissages, des rencontres. Mais, il y a toujours les cas bien identifiés de remplacements de populations. Dans le cas qui nous occupe, le site est habité depuis un certain temps et les archéologues connaissent bien les faciès. Mais, il y a effectivement eu un remplacement de population et on voit la manifestation de violence à travers les découvertes réalisées par les archéologues. Je ne possède pas les détails (peut-être en avez-vous), mais il ne me semble pas qu'il soit identifier que le remplacement de population ait entrainé une modification caractéristique de faciès céramiques. Puisqu'il s'agit de 2 populations culturellement assez proches puisqu'elles appartiennent toutes les deux au groupe des danubiens. Bref, vous semblez sauter bien vite aux conclusions. Et c'est dommage car, dans de nombreux cas, la situation semble être plus complexe que la caricature que vous en faites.