Voici un article qui donne une explication sur le disque de Nebra :
Des astres et désastres dans le potagerVoici la partie qui intéresse le disque :
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Les plus anciens artefacts retrouvés par l’archéologie moderne montrent les liens qui ont toujours lié intimement l’astronomie et l’agriculture.
Le célèbre Disque de Nebra, par exemple, a été découvert fortuitement en 1999 à Nebra-sur-Unstrut (Allemagne), par deux fouilleurs clandestins équipés d’un détecteur de métaux. Leur méthode de « fouille » (à la pioche !) a d’ailleurs sévèrement endommagé cet artefact inestimable, daté depuis à 1 600 ans av. JC. Le voici ci-dessous, une fois restauré (on voit le coup sur le cercle doré à gauche).
Cet objet unique en son genre de 2 kg se présente sous la forme d’un disque en bronze sur lequel ont été inscrits des motifs en or (croissant, cercle, points et lignes courbes sur le côté). Il est, à l’heure actuelle, la probable représentation du ciel la plus ancienne de la voûte céleste jamais découverte.
Son décryptage n’a évidemment pas été des plus facile, mais l’explication dominante actuellement est que les deux gros astres centraux ne serait pas le Soleil et la Lune, mais plutôt la Pleine Lune (à gauche) et un croissant de Lune (à droite). Tout autour sont représentées des étoiles. Entre la Pleine Lune et le croissant de Lune, un astronome amateur averti reconnaîtra très vite l’amas d’étoiles des Pléiades, encore visible à notre époque dans le ciel, en hiver, juste au-dessus de la constellation du Taureau.
L’arc de cercle sur le bord droit du disque, à côté du croissant de Lune, a été créé avec une longueur très précise et couvre, sur le cercle, un angle de 82 degrés. Lorsqu’on le tient à l’horizontale à Nebra (schéma ci-dessous), cet arc de cercle donne précisément la position du coucher du Soleil, entre le jour le plus long de l’année, le solstice d’été (à l’extrémité basse de l’arc de cercle) et le jour le plus court, au solstice d’hiver (où le Soleil se lève dans la direction de l’autre extrémité supérieure de l’arc doré).
Outre une simple représentation du ciel, ce disque était donc probablement aussi utilisé pour marquer le passage du temps et suivre précisément l’évolution des saisons, en fonction de la position du lever et du coucher du Soleil à l’horizon, entre ses positions extrêmes au solstice.
Mais ce n’est pas tout ! Cette carte du ciel préhistorique doublée d’un calendrier extrêmement avancé pour l’époque avait certainement aussi une utilité… agricole.
Comme nous l’avons dit plus haut, les Pléiades ne sont visibles dans le ciel que l’hiver. Elles disparaissent sous l’horizon au printemps pour n’apparaître à nouveau dans le ciel qu’à l’automne suivante. Il se trouve que le croissant de Lune apparaît à côté des dernières Pléiades de printemps, en début de soirée, au cours du mois de Mars, précisément au moment des semailles. A l’inverse, la Pleine Lune apparaît à côté des premières Pléiades d’automne, à l’aube, au cours du mois d’octobre, vers la fin des moissons. La partie centrale de ce disque montre donc probablement comment utiliser le ciel pour organiser le travail des champs, quelques milliers d’années seulement après l’émergence de l’agriculture dans l’humanité.
Cette correspondance entre les rythmes du ciel et les cycle de la Nature a été observée par les humains très tôt dans leur évolution, bien avant que l’on ne comprenne l’origine astronomique des saisons. Il est donc normal que le Monde du haut (le ciel, les étoiles, les planètes) ait grandement influencé notre représentation du Monde du bas (la terre, la Nature et l’agriculture), et que le lien entre les deux ait toujours été une évidence.
Pas mal de chercheurs pensent que de tels outils, qui permettent d'estimer les dates pour les semailles et les récoltes, pouvaient être des outils "de pouvoir/savoir", dans le sens qu'ils permettent à un officiant de prédire la bonne date pour semer et récolter, malgré les aléas météorologiques.