Narduccio a écrit :
Du coup, le bacille peut passer d'un humain à un autre et se répandre. Cela explique l'augmentation de la virulence.
Ce n’est pas si évident que cela.
L'augmentation de l'incidence est associée à l'augmentation de la virulence dans le cas des résistances aux antibiotiques. En effet, lors d'infections à l'hôpital la sélection naturelle va favoriser le germe qui possède le gène de résistance aux antibiotiques et donc au final celui qui sera le plus difficile à soigner, mais pas forcément le plus virulent. Sauf si le gène de virulence est situé à proximité du gène de résistance, c'est malheureusement de plus en plus le cas dans les infections nosocomiales.
Dans la nature, la sélection du germe le plus virulent se voie dans le démarrage d'une épidémie dans les 6 premier mois. Le cas du choléra par exemple : il possède une toxine qui va provoquer la diarrhée, la virulence est associée à la présence de cette toxine, mais cette virulence va être aussi associée au mode de dispersion du germe. Mais lors d'une mutation de la toxine en toxine hémorragique, la diarrhée devient sanglante et le patient meurt rapidement et ne peux donc contaminer que moins de monde que la toxine normale. Ce gène apparait donc de façon sporadique mais comme il peut être transféré à d'autres espèces bactérienne l'effet va être spectaculaire comme l'épidémie de Paris en 1832 qui va tuer le président du conseil : Casimir Perrier.
Si vous prenez le cas de la Syphilis la virulence (taux de mortalité chez les personnes déclarant la maladie au stade 1) a diminué entre le XVème et le XIXème siècle et surement pas à cause des traitements mercuriels inefficaces. Le stade III n'est pas en prendre en compte car il s'agit d'une réaction auto-immune de l'hôte et à ce stade le germe n'existe plus.
La dose de pénicilline capable de tuer le tréponème a doublé entre 1945 et 1980 ce qui traduit non pas une résistance mais une habituation du parasite à son hôte.
Si la grippe a décimé les amérindien après 1492 je ne pense pas qu'elle soit plus virulente en Amérique qu'ailleurs aujourd'hui. Depuis le temps l'arsenal d'anticorps que les hommes ont fabriqués à permis de rendre la grippe plus benigne en revanche le virus y a gagné une meilleure diffusion dans la population.
Il faut aussi remarquer que la fabrication d'anticorps c'est de l'acquis et que ça échappe à l'hérédité, en revanche ces caractères acquis peuvent être transmis par le lait maternel. Pour dire que le modèle Darwinien a ses limites (je n'irais pas à préconiser un modèle Lamarckien). En effet la sélection d’Anticorps se fait par un mécanisme génétique dans des régions hypervariables de l’ADN, ces régions fabriquent de façon aléatoire des anticorps différent, lorsque l’anticorps s’adapte parfaitement à sa cible il est sélectionné et amplifié. Tout se passe comme si on avait dans le même individu une sélection génétique portant sur des milliers de générations.