J'avais vu
Alphaville et j'avais bien aimé. J'avais l'impression de regarder un épisode de
Star Trek avec un trench coat à la place du pyjama, et sans les oreilles pointues. Il y avait de bonnes idées : l'ordinateur qui contrôle les individus, les évalue individuellement, interdit les sentiments mais leur envoie des "séductrices" ou des gros bras, ou les fait exécuter. Le héros qui lit le Figaro-Pravda et vient vérifier si ledit ordinateur n'entend pas conquérir le monde depuis La Défense

.Le dénouement est un magnifique phantasme d'intellectuel : démarrer une révolution en citant Paul-Éluard, triompher en citant Borgès
Le film tient sa place dans une anthologie de la citation/référence au cinéma : "Taxi : où allez-vous ? - Héros : je voyage au bout de la nuit. - Ordinateur : que craignez-vous ? - Héros : Le silence de ces espaces infinis m'effraie." J'ai l'impression que le cinéaste s'adresse à une fan-base qui va décortiquer son film en s'échangeant la solution de toutes les devinettes qu'il a laissées - comme ils font aujourd'hui avec chaque nouvelle production "Star Wars". Coup de chance : il semble que ces geeks avant l'heure étaient tous à l'époque critiques de cinéma.
Pour les prises de position politique, elles sont symptomatiques des gauchistes français qui manifestaient autant de complaisance envers le terrorisme palestinien - qui, à mon avis, a grandement desservi sa cause - qu'envers les guerrillas sud-américaines ou les joyeusetés maoïstes.