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 Sujet du message : François Truffaut
Message Publié : 05 Juin 2018 18:57 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
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Bonsoir !
:mrgreen:

François Truffaut a été un réalisateur très important.
Quel est le film de François Truffaut que vous trouvez le plus remarquable, celui qu'il faut absolument voir ?

Merci de vos idées.
:mrgreen:

_________________
Le souvenir ne disparait pas, il s'endort seulement.
Epitaphe trouvée dans un cimetière des Alpes

La science de l'histoire est une digue qui s'oppose au torrent du temps.
Anne Comnène, princesse byzantine (1083-1148)

Le passé fait plus de mal que le présent
Proverbe Albanais


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 Sujet du message : Re: François Truffaut
Message Publié : 05 Juin 2018 19:44 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 23 Déc 2010 13:31
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Vaste question.
Je conseillerais :
Les Quatre cents coups
La Nuit américaine
Jules et Jim
Le dernier métro
L'Homme qui aimait les femmes
La Mariée était en noir
Tirez sur le pianiste


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 Sujet du message : Re: François Truffaut
Message Publié : 05 Juin 2018 21:54 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Inscription : 25 Juil 2007 21:37
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Je cite, outre "Les 400 Coups", voire "La Nuit Américaine",
"La Sirène du Mississipi", avec Belmondo/Deneuve.
Mais, en fait, je me rends compte que Truffaut m'ennuie profondément.

Je préfère encore citer Lelouch, rien que pour cette scène impitoyable du film "La Bonne Année" :

https://www.youtube.com/v/m9-inNRd26c

Rarement vu ça, pour un film français.
Ca rappelle Renoir et Bunuel (pour sa carrière française).
Lino Ventura était... immense.

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- "Heil Hitler !"
- "Heil Myself !"

"To Be or not To Be" - Ernst Lubitsch (1942)


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 Sujet du message : Re: François Truffaut
Message Publié : 06 Juin 2018 6:24 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 22 Sep 2005 18:53
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Robert Spierre a écrit :
JMais, en fait, je me rends compte que Truffaut m'ennuie profondément.


Rassurez-vous, Robert spierre (si cela était nécessaire), vous n'êtes pas le seul :wink:

_________________
Hugues de Hador.


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 Sujet du message : Re: François Truffaut
Message Publié : 06 Juin 2018 7:24 
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Eginhard
Eginhard
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Inscription : 04 Juin 2008 20:24
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Puisqu'on est quand même sur un forum d'histoire et que je j'aime / j'aime pas ne me semble pas particulièrement fructueux il faut quand même souligner le rôle historique de Truffaut, mais aussi son évolution. Il incarne la Nouvelle Vague (expression de François Giroud de 1957, mais qui ne concerne pas spécifiquement le cinéma) même si Godard, Chabrol ou Rivette peuvent lui disputer le titre. L'histoire a consacré finalement Truffaut et JLG. Historiquement, Rivette aurait signé le premier film de la Nouvelle Vague en 1956 mais on retient généralement comme manifeste de cette école le court métrage de 1957 de Truffaut, Les Mistons, puis la consécration médiatique par Les 400 coups (1959). JLG arrive toujours avec une longueur de retard (Charlotte et son Jules, 1959 puis A bout de souffle en 1960).
Les Mistons fait figure de manifeste : acteurs non professionnels (pour l'instant... Bernadette Laffont irradie ce film), scénario qui se limite à un canevas, liberté des acteurs, tournage en extérieur, son direct. Truffaut prend le contrepied de la qualité française d'alors (incarnée par Duvivier) qui tourne des scénarios très écrits, avec des dialogues léchés (Aurenche et Bost en sont les parangons), des acteurs bien caractérisés dans leurs personnages (Jean Gabin, Fernandel) au risque de cabotiner et dans des décors tout ce qu'il y a de pas naturels. Ce cinéma paraît poussiéreux et réactionnaire (il a eu son âge d'or sous Vichy pour des raisons + matérielles qu'idéologiques du reste) un peu comme le théâtre de boulevard. Truffaut veut un cinéma en prise directe avec la vie, et d'abord celle qu'il a vécue. Les Mistons (des mauvais garçons) annoncent évidemment les 400 coups.
Une première partie de son oeuvre vise donc à inventer une autre manière de filmer, qui prend le contrepied d'un style trop artificiel, un peu comme les impressionnistes arrêtent de faire de la peintre d'histoire pour aller mettre leur chevalet dans les campagnes aux alentours de Paris. De ce point de vue, avec qq années de retard, il acclimate en France le néo-réalisme italien où on retrouve les mêmes éléments.
Mais Truffaut a un rapport + complexe que ce côté mauvais garçon. Il déteste le film de genre quand il est français mais l'adore quand il est américain, et en particulier le film noir type Hitchcock. Il a aussi une passion pour les films de Guitry dont le moins qu'on puisse dire est qu'ils ont des dialogues ciselés. Son cinéma va "s'embourgeoiser" d'où la rupture avec JLG qui reste lui un "pur" et a tracé une voie qui lui est totalement propre (Rivette aussi alors que Chabrol a un parcours à la Truffaut).
La rupture se fait avec La Nuit américaine, qui est une déclaration d'amour au cinéma dans laquelle Truffaut entremêle beaucoup de ses films précédents. Il entame alors une nouvelle période où je pense qu'il retrouve (avec bonheur) beaucoup de ce qu'il critiquait chez ses aînés. Il revisite le film de genre y compris le film noir (La Mariée était en noir), la comédie policière (Vivement Dimanche) et "pire" encore le film en costume (Le dernier métro) et la liberté fragile des débuts laissent la place à un art consommé de la réalisation. Il y a des chefs d'oeuvre de toute façon dans toutes les périodes.
Mes deux préférés sont La Peau douce (tu parles : François Dorléac ! ) et L'homme qui aimait les femmes mais son meilleur reste La Nuit américaine. La scène d'ouverture est exceptionnelle. Le film naît sous nos yeux (d'abord la musique avec la voix de Delerue en répét) puis une scène hyper léchée et travaillée, à l'ancienne (le 2nd Truffaut), dans laquelle se glisse toute la liberté (qui prend l'apparence d'un reportage ) du Truffaut 1ère manière. Un des plus beaux hymnes d'amour au cinéma.
https://vimeo.com/200813773
Avant d'être influencé par les commentaires qui me désespèrent ci-dessus ;) , regardez ces 7 mn de bravoure !

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"Denken heisst überschreiten" : Penser signifie faire un pas au-delà. Ernst Bloch (1885-1977)


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 Sujet du message : Re: François Truffaut
Message Publié : 06 Juin 2018 18:29 
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calade a écrit :
Puisqu'on est quand même sur un forum d'histoire et que je j'aime / j'aime pas ne me semble pas particulièrement fructueux


J'ai hésité à déplacer le sujet dans la partie Agora, où il aurait plus eu sa place. Mais après, on dit que je suis le méchant modérateur ...

Merci d'avoir remis la discussion sur une vision plus historique. Truffaut, on aime ou on n'aime pas. Mais, il a participé à l'histoire d'un moment particulier de l'histoire du cinéma français.


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 Sujet du message : Re: François Truffaut
Message Publié : 06 Juin 2018 18:41 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Inscription : 25 Juil 2007 21:37
Message(s) : 1395
Hugues de Hador a écrit :
Robert Spierre a écrit :
JMais, en fait, je me rends compte que Truffaut m'ennuie profondément.


Rassurez-vous, Robert spierre (si cela était nécessaire), vous n'êtes pas le seul :wink:
Par contre, je trouve toujours amusant/surprenant de le voir dans "Rencontres du 3ème type"

Image.

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 Sujet du message : Re: François Truffaut
Message Publié : 06 Juin 2018 18:51 
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Si on reste dans ce type de contributions, le sujet sera déplacé à sa vraie place ...


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 Sujet du message : Re: François Truffaut
Message Publié : 09 Juin 2018 6:56 
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Marc Bloch
Marc Bloch

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Je félicite Calade pour son exposé.

Une question me vient à l'esprit :cette hostilité de la Nouvelle Vague contre la traditionnelle "qualité française" était elle sincère ou simplement sur jouée pour permette à des jeunes sans argent de faire leur place en attendant d'avoir les moyens de réaliser des films bien lèchés ?

Et si elle était sincère pouvons nous y voir une sorte de rébellion contre la tradition non seulement typique de ces années mais aussi un signe avant coureur de 1968 ?


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 Sujet du message : Re: François Truffaut
Message Publié : 09 Juin 2018 12:47 
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Eginhard
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La génération des années 1950 a aussi été porteuse d'une révolte contre les conventions étouffantes de la période. C'est aussi l"époque de James Dean et d'Elvis aux EU qui choquent les bonne moeurs. Il y a aussi les angry young men en Angleterre (dans le théâtre, terme apparu en 1956). L'esprit de la Nouvelle vague n'est pas celui de Mai 68, même si les auteurs de la NV ont tenté et réussi de faire capoter le Festival de Cannes en 68.
Révolte sincère contre la génération des parents ? Sûrement. Dégoût du pétainisme, hostilité du gaullisme autoritaire, incapacité à se reconnaître dans le PCF stalinien. 3 modèles politiques paternalistes et autoritaires qui poussent à la recherche de la liberté. Mais le coeur de la rébellion est probablement l'idée que la cinéma de qualité française est associée à la France de Vichy avec des auteurs comme Autant-Lara. C'est le péché à expier du cinéma français (
Et ce que vous dites est tout aussi vrai : ils théorisent une pratique du cinéma sans moyen parce qu'ils sont fauchés (comme les néo-réalistes) alors que le matériel devient un peu plus léger.
Mais je veux pointer l'ambiguïté d'un mouvement qui a cherché à condamner certains aînés et se chercher des ancêtres :
- les films de genre français de studio sont condamnés mais les films de genre américains produits par les majors encensés (les westerns de J. Ford ou les films noirs de Hitchcock);
- qq cinéastes français échappent à la vindicte de ces jeunes iconoclastes. Jean Renoir à cause de sa liberté et inventivité formelle ce qui se comprend mais 2 autres très éloignés politiquement. Marcel Pagnol car il sait utiliser les décors naturels alors qu'il fut pétainiste et Sacha Guitry qui a le triple handicap de faire des films en costume, avec des dialogues écrits (et quels dialogues!) et d'être de droite. Mais ces 3 cinéastes ont inventé leur style et sont des marginaux (les 2 derniers surtout) dans le cinéma français.
Autre élément qui montre que cette étiquette NV ne veut pas dire grand chose :
- Rivette est resté fidèle à l'esthétique du début
- Godard est parti dans une sophistication intellectuelle bien loin du cinéma vérité quasi documentaire qui était recherché
- Chabrol et Truffaut ont rejoint la "qualité française" honnie.
Donc je vois cette nouvelle vague comme une révolte instinctive et fauchée de jeunes hommes en colère, qui rejettent la génération de leurs pères, et veulent voire sur l'écran des gens qui leur ressemblent physiquement et intellectuellement, en s'en fichant de ne pas avoir de sous. Une fois le choc de la révolte encaissé, ils ont pu faire leur chemin et devenir des auteurs avec des parcours différenciés. Un peu comme pour les écrivains surréalistes avec un Aragon iconoclaste qui devient un écrivain très classique.

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 Sujet du message : Re: François Truffaut
Message Publié : 09 Juin 2018 18:41 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

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calade a écrit :
Donc je vois cette nouvelle vague comme une révolte instinctive et fauchée de jeunes hommes en colère, qui rejettent la génération de leurs pères, et veulent voire sur l'écran des gens qui leur ressemblent physiquement et intellectuellement, en s'en fichant de ne pas avoir de sous. Une fois le choc de la révolte encaissé, ils ont pu faire leur chemin et devenir des auteurs avec des parcours différenciés. Un peu comme pour les écrivains surréalistes avec un Aragon iconoclaste qui devient un écrivain très classique.


Je suis assez d'accord et, essentiellement, à cause des références que la Nouvelle Vague revendique comme Hitchcock, Hawks ou Minelli, qui ne semblent pas répondre à un cinéma "intellectualisé".


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 Sujet du message : Re: François Truffaut
Message Publié : 09 Juin 2018 21:25 
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Marc Bloch
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Question d'un non spécialiste : le cinéma néo-réaliste italien n'avait-il pas ouvert la voie :?:

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 Sujet du message : Re: François Truffaut
Message Publié : 10 Juin 2018 7:35 
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Eginhard
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Tout à fait, mais avec une différence, l'engagement politique beaucoup plus marqué. Le message du néo-réalisme est beaucoup plus profond, ne serait-ce que Rome Ville ouverte ou Paisa qui célèbrent la résistance. Politiquement, la Nouvelle Vague n'a rien d'autre à dire que les idéologies des aînés sont périmées. L'attention aux "petits" chez Truffaut se porte sur les enfants et non les classes sociales pauvres et les phénomènes d'oppression sont ceux du monde des adultes, de la société en général pris comme un tout indifférencié. On y trouve pas la dénonciation socialement engagée d'un De Sica dans Le voleur de Bicyclette.
Et l'histoire du cinéma italien est encore plus marquée puisque ce fut un outil au service de l'État totalitaire. Le fils de Mussolini, Vittorio, joua un grand rôle et le père du néo-réalisme italien, Rossellini, en fut un ami proche (comme beaucoup de cinéastes). Il réalisa ce qu'on appela la "trilogie fasciste" et obtint la coupe Mussolini en tant que scénariste. On voit que le meurtre du père est bien plus complexe dans ce cas !
Retournement en 1943 avec l'effondrement du fascisme mais le parcours politique de Rossellini reste opaque. Il n'a pas été proche du PCI je crois, même si Europa 51 est très "lutte des classes". L'essentiel est pour lui la foi catholique. Le fascisme est un cadavre tellement énorme dans le placard du cinéma italien qu'il fallait une rupture esthétique totale. On récuse les "Téléphones blancs" (on appelle ainsi les films de studio où les personnages disposent de ces objets magiques : très peu d'Italiens ont le téléphone et ils sont toujours noirs!). Même aspiration de liberté après des films très écrits et passés par le visa de la censure. A cela s'ajoute le dénuement de la fin de la guerre et la nécessité d'un "arte povera".
On retrouve donc le choix (plus ou moins volontaire...) de moyens pauvres, le son direct, les scènes en extérieur, les scénarios simples canevas, une aspiration farouche à la liberté et la haine du studio mais je dirai que les néo-réalistes ont une conscience politique et sociale bien plus forte que nos trublions français !
Et pour finir, on retrouve une évolution qui ramène vers le studio et le costume puisque Rossellini choisira de travailler pour la télévision et notamment l'ORTF avec La prise de pouvoir par Louis XIV...

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