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Et bien elle faisait exactement la même tête que la Pièta !
L'histoire de Jésus n'est pas particulièrement drôle, mais une mère qui fait la même tête avec son bébé sur les genoux et son fils mort dans les bras, ça n'existe pas !
Une oeuvre d'art n'est pas un "arrêt sur image" : de même que le
Discobole de Miron ne représente pas un instant dans la succession des gestes effectués par un lanceur de disque (l'analyse d'images en rafale a révélé que la position du
Discobole ne correspond à aucune des positions successives adoptées par un sportif quand il lance le disque), de même, une vierge à l'enfant ou une pietà ne représentent pas forcément (à la manière d'une photo instantanée) l'instant figé où une mère tiendrait son enfant (bébé ou adulte mort) dans ses bras. Dans les deux cas (statue du
Discobole et statues de vierges à l'enfant ou pietàs), il s'agit d'une "composition", d'une "recomposition". En ce qui concerne les vierges à l'enfant, on peut rappeler la prophétie du vieillard Syméon adressée à Marie lors de la présentation de Jésus au Temple
"... et toi-même, un glaive te transpercera l'âme" (Luc, 2, 35). Or
"Marie conservait avec soin tous ces souvenirs et les méditait en son coeur" (Luc, 2, 19). Il n'est donc pas interdit de penser que l'artiste a opéré un raccourci et inséré une angoisse prémonitoire dans l'attitude de la Vierge tenant son petit enfant.