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Si on prend une des périodes où vous êtes souvent intervenu, la "fin" de l'Empire romain, si on ne se base que sur les rares traces écrites, il y a un tas de barbares qui ont envahi avec succès l'empire romain, ils ont pris Rome, ils ont détruit l'empire et ils se sont partagés les restes en nous renvoyant en arrière dans l'échelle des civilisations. Combien de fois,, vous êtes intervenu pour montrer que les choses ne se sont passés passée de manière aussi caricaturale ? Les historiens, en se basant sur l'étude d'artefacts, et sur des études archéologiques ont effectivement revu de fond en comble ce qu'il faut penser de cette période. Le déclin relatif de la part occidentale de l'empire romain viendrait aussi d'une repli de cet empire vers sa partie la plus riche et la plus facile à défendre, la part orientale. L'empire byzantin que l'on voyait comme le successeur, mais qui serait en fait la continuation de la même entité a tenu encore 10 s
Bien entendu mais les études d’Histoire économique, très quantitatives qui nous apparaissent du coup rationnelles et objectives n’en demeurent pas moins partielles. Elles sont démunis face à lunivers symbolique par exemple. L’Histoire est une discipline qui ne fonctionne pas par exclusion, on a trop peu de sources pour cela (excepté en contemporaine), elle implique d’employer autant de moyens que possible pour rendre compte au mieux des périodes étudiées. Le problème à hiérarchiser les informations c’est de passer sous silences certains aspects au profit d’autres. Les études de terrains doivent nous servir à adapter notre biais d’analyse sur les textes, et les propos des auteurs y gagnent un sens tout à fait riche d’information. Parce que ce dont vous parlez finalement c’est un élément particulier de l’Histoire de cette période qui ne le résume absolument pas et dans ce champ immense les études statistiques voire même l’archeologie Ne nous sont pas toujours d’un grand secours.
Au delà, il ne faut jamais oublier qu’une étude qui se veut scientifique et qui utilise des protocoles de science dure ne parvient pas à éviter tout biais d'interprétation parce qu’on a sous le nez appartient souvent à une culture plutôt exotique pour nous.
Et également l’etude des textes comporte encore beaucoup de richesses que l’apport d’autres sources ont permis de révéler. Un exemple ; on trouvait des passages sur des campagnes romaines en pleine Germanie sous Maximin le Thrace dans les textes et la plupart des historiens y voyaient des emphases pensant à de timides incursions sur les frontières. L’archeologie en a révélé la réalité et croisé les textes.
Encore une fois puisque je pense qu’on ne m’a pas bien compris, je ne suis pas en train de faire le procès des méthodes des sciences dures appliquées à l’Histoire. Je récuse ce que disait sir peter à l'égard de toute forme d’Histoire qui ne les utiliserait pas et qui serait un vestige amusant d’un âge dépassé, d’avant la seule vraie raison humaine. Des domaines d'étude, par ailleurs passionnants, ne les utilisent pas parce que ce n’est pas l’objet et je trouve d’une suffisance incroyable de torcher d’un revers de manche leurs travaux sous prétexte qu’ils n’ont pas eu le bonheur de recevoir l’estampille scientifique permettant de les valider. Et c’est bien cet absolu qui est problématique et qui fait, à mon sens, mode. Pas la légitime utilisation de la science pour appuyer l’Histoire, mais bien l’exclusivisme d’une lecture qui ferait du reste des babillages enfantins.