Jérôme a écrit :
en.parler avec les membres de votre famille qui furent enrôlés de force
Fort difficile, car les très rares encore en vie sont plus que centenaires aujourd'hui...
Barbetorte a écrit :
D’ailleurs, et quoiqu’il en soit, n’aurait-il pas été bien jeune pour endosser l’uniforme en juillet 1942, à tout juste quinze ans et demi ? : c’est en effet assez douteux.
C'est plus que douteux, car l'ordonnance date d'août 1942 et certainement pas pour des gamins de cet âge. Il fallait avoir 18 ans à cette date.
Déjà que le
gauleiter Wagner a fait des pieds et des mains - dans ses délires de germanisation et de nazification de la région - pour obtenir du haut commandement militaire allemand (qui ne voulait pas d'Alsaciens dans l'armée) et d'Hitler cette incorporation. En 1944 cela aurait été différent, mais en 1942 c'est hautement improbable.
Après, il reste bien le
Reichsarbeitsdienst, où pendant six mois (au départ) les jeunes hommes et les jeunes femmes de 17 à 25 ans devaient servir un
Reich en guerre, mais certainement pas des gamins de quinze ans.
Pour avoir quelques exemples sur le cas des incorporées de force alsaciennes - appelées improprement "malgré-elles" - on peut se rendre ici :
http://www.crdp-strasbourg.fr/data/hist ... ?parent=27 et là :
http://www.crdp-strasbourg.fr/data/hist ... ?parent=11 Barbetorte a écrit :
Sa mère aurait été allemande. Allemande Marie, Amélie Faugeron ?
C'est possible. Tous les patronymes alsaciens ne sont pas exclusivement à consonance germanique.
Pierma a écrit :
Dans les années 80, un copain de fac originaire d'Alsace me disait : "Tu entendrais les anciens discuter en alsacien au troquet du village tu serais épouvanté ! " Par les récits des combats, je pensais, mais il avait en tête les opinions du genre "la France c'est toujours le b...l, alors que l'Allemagne ils restent aussi solides qu'à l'époque nazie".
Hmm... il y a toujours eu des abrutis dans les bistrots de toutes les régions du monde pour sortir ce genre d'ineptie, cela ne veut pas dire que la majorité de la population pense comme eux. Les brèves de comptoir c'est un peu minime comme étude sociologique !
Allons d'abord faire un tour dans la région de Montauban, de Paris ou de Lyon pour aller voir le pourcentage d'engagés volontaires dans la LVF, la Milice ou encore la Waffen-SS et on en reparlera !
Narduccio a écrit :
Je n'ai pas de membres de ma famille qui ont été Malgré-Nous.
Personnellement, j'ai eu un grand-père qui a été incorporé de force (arrêtons avec l'expression "malgré-nous" qui date de 1920 pour les quelques Mosellans qui s'était sentis, "malgré-eux" obligés de servir dans l'armée impériale allemande en 1914 et qui avaient constitué cette association d'anciens combattants, car cela ne peut conduire qu'à une confusion dans le sens donné à ce terme) dans l'armée allemande, après son RAD réalisé. Il est parti sur le front italien, après une sommaire instruction militaire reçue en Sardaigne, en 1944 sur la
Linea Gotica, son frère a eu moins de chance : il a été envoyé sur le front russe, comme l'écrasante majorité de ces incorporés de force.
Les soeurs de sa femme, ma grand-mère, avaient été réquisitionnées en 1944 dans le cadre de leur RAD (prolongé à une année) à servir dans la
Flak pour tirer, entre autres, sur les avions alliés lors des bombardements.
Dans la confusion générale qui régna à l'hiver 1944-1945 une avait pu se sauver, mais ses parents redoutaient le retour des Allemands après la contre-offensive des Ardennes et l'opération
Nordwind. Par chance, les soldats de la
Wehrmacht et des divisions de la
Waffen-SS engagées dans le secteur en janvier 1945 n'ont pas eu le temps de véritablement chercher ces déserteurs et de déporter/exécuter leurs familles. Puisque c'était le sort réservé à ces personnes - il y avait également la possibilité de faire "un stage" de deux mois au "camp de redressement" de Schirmeck, mais celui-ci n'était plus accessible et utilisable en janvier 1945 -, on dépasse bien le cadre des simples "malgré-eux" ou "malgré-elles".