Faget a écrit :
L'explication de la non consommation d'alcool imposée par Mahomet se justifie par le fait qu'il faut être parfaitement conscient quand on fait la prière rituelle et ne pas être troublé par l'ivresse. Comme il y a cinq prières par jour, le plus simple est de prescrire l'interdiction totale. Cette théorie que j'ai lue m'a été confirmée par un musulman de bon niveau culturel.
En contexte musulman, il est à mon sens difficile de conclure qu'il s'agit là de l'explication car il n'y a pas de texte (verset coranique, hadith) qui explique la chose clairement comme tel. Par-contre, selon la tradition musulmane, l'interdiction en question est effectivement passée par trois étapes. Dans un premier temps, la question ne fut pas abordée. Un incident eut ensuite lieu (à l'époque médinoise) lorsqu'un fidèle a participé à la prière rituelle en état d'ébriété, et qu'un verset coranique fut proclamé en interdisant à quiconque de participer à la prière en étant ivre (
lā taqrabū a-salāt wa antum sukārā) puis, dans un second temps, un nouveau verset est venu proscrire définitivement la consomation (
innama al-khamru wa l-maysiru rijzun min a-Shayțāni fa ijtanibūh).
Le terme
rijz pourrait être traduit par "abomination", mais il comporte aussi en arabe une dimension de "mal " au sens physique, ou de "source d'emmerdes" si on veux ...
D'ailleurs, l'interdiction de la boisson fermentée (
khamr) est associée dans le verset en question à une autre pratique qu'est le jeu de hasard (
al-maysir), les deux étant qualifiés d'abomination inspiré directement du Diable. Le jugement est donc sans appel en Droit islamique qui, dans de tels cas de textes explicites (
naşş şarîh), se passe d'explication pour être opératif, exactement comme pour l'interdiction de la viande de porc ou celle des bêtes sacrifiées aux idôles par exemple.