Almayrac a écrit :
La vie de Jésus est LE phenomène historique. Même si cela n'a pas été le premier, il a été quand même un élement fondateur de la discipline en occident.
Curieuse façon de parler de la religion chrétienne : cette "discipline" a modelé 20 siècles de l'histoire européenne ! (Le yoga est une discipline, si vous voyez la différence que je fais.)
Pour ma part je considère que Jésus est l'homme qui a eu le plus d'influence de toute l'histoire humaine - même si la question de sa nature divine est une question de foi - et dont le message reste influent aujourd'hui, en particulier parce qu'il a eu l'intelligence de s'exprimer par paraboles plutôt que de façon "directive" - comme l'a fait Mahomet, dont les interdits alimentaires, entre autres, ont mal vieilli - paraboles qui nous restent intelligibles, même si ça fait référence à une culture agricole ancienne : si on ne tue plus "le veau gras" dans les grandes occasions, par exemple, l'idée reste largement compréhensible.
Je me souviens que l'accueil réservé au film de Scorsese a été affreux. J'ai encore en tête les gens brûlés dans l'incendie criminel d'un cinéma à St Michel. Chez moi à Besançon c'est un des cinémas de la Boucle, le centre-ville ancien, qui a brûlé.
Citer :
Le 12 août 1988, la sortie du film aux États-Unis suscite des protestations dans tout le pays.
La sortie du film en France le 28 septembre 1988 déclenche une guérilla à coups de tracts et d'attentats. À Besançon, le 3 octobre, le cinéma Le Building est incendié après la dernière séance. À Metz, en raison de la visite du pape Jean-Paul II le 10 octobre 1988, le film est déprogrammé. De nombreuses salles retirent vite le film de l'affiche, les autres sont protégées par la police. Le 19 octobre, il n'est plus visible que dans deux salles parisiennes. Un début d'incendie endommage le Gaumont Opéra. Le 23 octobre 1988, un groupe de catholiques traditionalistes déclenche un incendie dans une salle attenante du cinéma Espace Saint-Michel à Paris pour protester contre la projection du film. Cet attentat fait quatorze blessés dont quatre sévères
L'article complet donne une idée de la façon dont la bronca a été orchestrée, notamment depuis les USA. (Je me trompe où on parle aussi d'évangélistes ?)
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Derni%C3%A8re_Tentation_du_Christ_(film)#Controverses_et_pol%C3%A9miquesPour le film de Mel Gibson c'est un peu différent : son propos n'est pas transgressif - il ne heurte aucune conviction religieuse - il cherche plutôt à montrer de façon réaliste les souffrances de la passion, et on peut juste lui reprocher d'en faire trop. (A la limite je trouve ça malsain : il peut bien s'agir du Christ, il n'empêche que c'est un film centré sur la torture d'un homme jusqu'à sa mort. Je n'ai pas éprouvé le besoin de le voir. C'est très représentatif des protestants américains les plus convaincus, mais c'est inutile, et à mon avis à ce stade ce n'est plus un message religieux. - et au passage j'avais relevé qu'à cette période Mel Gibson était victime de graves problèmes d'addiction alcoolique : il aurait mieux fait de s'occuper de ses affaires que de vouloir prêcher la planète.)
Edit : en cherchant l'hypothèse dont parle Beaumont, contenue dans le film de Scorsese, je tombe sur l'
évangile de Judas (apocryphe et très tardif) une trouvaille archéologique très étonnante faite dans les années 70 en Egypte. L'idée est inacceptable pour l'Eglise - d'où le déferlement de haine contre Scorsese - mais j'avoue que c'est une réflexion que je m'étais déjà faite : après tout, Judas est prédestiné à trahir le Christ, sans cela pas d'arrestation, d'exécution ni de résurrection. (Je serais intéressé qu'un de nos participants, meilleur catholique que je ne le suis, me dise comment l'Eglise concilie cette prédestination d'un traitre avec son libre-arbitre ? - Ma plus jeune soeur s'est contenté de m'incendier sans m'éclairer !)
A moins qu'on se range pour Judas au mobile imaginé par Maxime le Forestier dans un très jolie chanson : "
ballade pour un traitre.".