Ilibade a écrit :
Les Grecs ont naturellement été en contact avec les doctrines hindoues, d'abord, parce que les hindous ont émigré par groupes à diverses époques, ensuite par le fait que des contacts ont existé sans cesse entre les peuples. Je ne dis pas que les Grecs n'ont pas ajouté leur propre part à ces influences, mais nous ne voyons pas d'influence en sens inverse, comme d'ailleurs cela est également établi par les linguistes.
Je doute que sur son île de Samos, Pythagore ait été en contact avec quelques brahmanes hindous. Je vous accorde qu’il n’est pas resté dans son île, qu’il est allé en Syrie, Babylonie et Egypte, mais l’Inde ce n’est quand même pas la porte d’à coté !
Je sais bien que les philosophes grecs se tenaient au jus de tout ce qui pouvait se dire dans le monde d’alors mais de là à dire qu’ils ont pompé la métempsychose, métensomatose ou palingenèse aux hindoues par exemple, je n’y crois pas parce que les idées ne sont pas aussi similaires que vous le prétendez. Toute la réflexion grecque se base sur l’être et non sur le non-être. Ceci dit, je ne pige absolument rien en philosophie et religions orientales, je me cantonne au christianisme et à la philosophie grecque et c’est déjà énorme.
Je pense que les grecs se sont nourri de leur propre pensée, de leur propre culture même si cela n’exclu pas pour autant des circulations d’idées d’une culture à une autre mais je ne vois pas bien l’intérêt de vouloir faire un rapprochement avec une culture qui me semblent fort différente. Pythagore était aussi le contemporain de Confucius et de Zoroastre, pourquoi ne pas alors chercher des similitudes de ses cotés-ci également ?
Ilibade a écrit :
De même, il ne faut pas être surpris si je vous dit que le texte hébreu du pentateuque provient des prêtres égyptiens, qui l'ont composé face à une situation de péril social, lorsque le monothéisme d'Akhénaton a ébranlé l'empire. Il était pour eux important de préserver leur connaissance sous une écriture et de la confier à un peuple errant afin qu'elle soit diffusée.
Là encore vous affirmez ce que je me garderai bien de faire, on peut toujours émettre ce genre d’hypothèse, mais jusqu’à preuve du contraire cela reste une hypothèse gratuite. Mais là encore, je ne l’exclu pas, pourquoi pas, mais j’en doute.
Ceci dit, que les hébreux tiennent beaucoup de l’Egypte et de la Babylonie, cela ne fait aucun doute pour moi. Il suffit de regarder la genèse pour y déceler deux récits accolés, une de Babylonie, l’autre d’Egypte. L’AT est cent fois plus trafiqué que le NT, une chatte n’y retrouverait plus ses petits. Freud à essayer lui aussi de tirer l’affaire au clair, mais ses déductions, restent elles aussi des hypothèses.
Ilibade a écrit :
il n'y a aucune différence entre logique et raison, raisonnement et discernement. C'est pourquoi, les bases de la métaphysique peuvent être reconstituées n'importe où.
Je suis d’accord, je suis un fan de métaphysique, mais cette discipline est hélas tombé dans les oubliettes du temps et pourtant la lumière à mon sens a jailli des métaphysiciens.
Ilibade a écrit :
Or justement, la séparation de la métaphysique et de la physique par Aristote est un des points de divergence par rapport aux influences hindoues, qui elles, ne font pas de différence entre les deux, la nature visible et la nature invisible procédant du même principe (l'esprit) agissant seulement à des degrés différents de l'existence.
Ben justement les grecs au moins depuis Socrate font une distinction sensible, le sensible n’est que l’ombre d’une toute autre réalité.
Ilibade a écrit :
En ce sens, les Grecs ont altéré la connaissance.
Pourquoi altéré, altéré par rapport à votre point de vue ! Personnellement, je pense que l’on ne doit pas comprendre une pensée autre avec les prismes de sa propre pensée, sinon on ne comprend absolument pas la pensée de l’autre, telle qu’il la comprend lui-même. La pensée d’Aristode il faut la penser telle que lui la voit, pas comme vous la jugez par rapport à votre pensée. Aristote n’altère rien, il pense autrement que vous. La pensé aristotélicienne va apporter un grand bouleversement en effet dans le monde de la pensée. C’est lui qui dira le premier que les contraires ont des principes contraires. Et que par là on peut comprendre ce retournement de foi de la pensée chrétienne. Cela vient d’ailleurs à la suite de Socrate qui avait démontré, je cite : « l'absurde affirmation selon laquelle Dieu a voulu le mal. Si Dieu est bon, et c'est ce que montre la philosophie, il ne peut être cause que du bien. Le concept d'un "Dieu méchant" se contredit au moment même où il s'énonce. »
Voici le texte :
Socrate - (…) Il faut toujours représenter Dieu tel qu'il est, qu'on le mette en scène dans l'épopée, la poésie lyrique ou la tragédie.
Adimante - Il le faut, en effet.
S - Or, Dieu n'est-il pas essentiellement bon, et n'est-ce pas ainsi qu'il faut parler de lui ?
A - Certes.
S - Mais rien de bon n'est nuisible, n'est-ce pas ?
A - C'est mon avis.
S - Or, ce qui n'est pas nuisible ne nuit pas ?
A - Nullement.
S - Mais ce qui ne nuit pas fait-il du mal ?
A - Pas davantage.
S - Et ce qui ne fait pas de mal peut-il être cause de quelque mal ?
A - Comment le pourrait-il ?
S - Mais quoi ! le bien est utile ?
A - Oui.
S - Il est donc la cause du succès ?
A - Oui.
S - Mais alors le bien n'est pas la cause de toute chose ; il est cause de ce qui est bon et non de ce qui est mauvais.
A - C'est incontestable, dit-il.
S - Par conséquent, poursuivis-je, Dieu, puisqu'il est bon, n'est pas la cause de tout, comme on le prétend communément ; il n'est cause que d'une petite partie de ce qui arrive aux hommes et ne l'est pas de la plus grande, car nos biens sont beaucoup moins nombreux que nos maux, et ne doivent être attribués qu'à lui seul, tandis qu'à nos maux il faut chercher une autre cause, mais non pas Dieu.
A - Tu me parais, avoua-t-il, dire très vrai.
Ilibade a écrit :
Le jugement intervient bien dans la mort de l'individu, pour lesquels ses corps physique (terre) et subtils (cieux) sont jugés. Mais cela n'intervient que si la seconde naissance (résurrection) n'a pas eu lieu durant la vie consciente de l'individu, qui le libère des réincarnations. La notion d'enfer est liée au fait de se réincarner dans un univers physique cristallisé qui glisse progressivement vers un matérialisme de plus en plus mécanisé, d'incarnation en incarnation. Ou si vous voulez, chacune des incarnations s'effectue dans des conditions de plus en plus enchaînantes, éloignant peu à peu l'individu des possibilités de libération.
Je suis d’accord sur le fond, je ne le dirai pas comme cela, mais en gros c’est ça également pour moi, comme c’était le cas pour certaines écoles chrétiennes dites hétérodoxes.