Bon je crois qu'il y a eu dans cette discussion une confusion très grande entre les termes, qui a plusieurs causes : - l'angle d'attaque : les archives font-elles l'histoire ? C'est ici avant tout concevoir les archives dans leur dimension historique, qui n'est qu'une approche, même si elle est la plus symbolique. -la méconnaissance des archives : j'entends la méconnaissance de ce que sont légalement les archives, et le rôle des institutions d'archivage.
Reprenons donc depuis le début : les archives font-elles l'histoire ? La définition des archives a été donné précédemment. Les archives ne font pas l'histoire : ce sont les historiens qui par leurs études font l'histoire, il permet aussi de donner une vie et un sens à ces dernières. Les archives ne sont dès lors que des matériaux. Faisons une comparaison plus parlante : la pierre fait-elle le bâtiment ? Non. C'est le maçon qui fait le bâtiment, avec les matériaux et les techniques qu'il a à sa disposition.
Revenons sur ce que sont les archives et ces institutions parce qu'on a pu lire tout et n'importe quoi. Les archives sont des documents : on entend par là un support de données. Cela comprend il que les papiers et non les objets ? Évidemment non. La loi est claire sur la question : "quels que soient leur support"! La Pierre de Rosette est par définition un document d'archives. Le parchemin, le bois, l'écorce, tout peut être support et donc potentiellement un objet. A partir de quand un document devient document d'archives ? Dès sa création, puisqu'il n'y a pas de limite de date. Ainsi le ticket que vous avez reçu lors de votre visite à Trucmucheland lors des JEP est un document d'archives. Les archives ne sont-elles que des originaux ? NON. Les archives peuvent amplement être des copies. D'ailleurs une grande partie des archives anciennes, sont des copies d'originaux. Cela n'empêche pas le fait que ce soient des archives. Bref les archives sont vraiment omniprésentes dans la vie quotidienne, même si souvent, pour la majorité de la population, ce ne sont que de vieux papiers poussiéreux et inutiles. Sans archives, pas d'État, pas de loi, bref, les archives étant un fondement même de la vie administrative et des citoyens, cela explique les actions menées par l'Unesco, dans le cadre du Bouclier Bleu, et d'Associations comme les Archivistes Sans Frontières, lors des catastrophes d'Haïti, du Var, de Xynthia, de Cologne, etc....
Ensuite les institutions : les archives étaient placés sous la direction du Ministère de la Culture et dirigées par la DAF (Direction des Archives de France). Dans le cadre, me semble-t-il de la RGPP, la DAF est devenue SIAF (Service Interministériel). A mon sens, on peut lire ce remaniement comme une volonté de rapprocher les services d'archives des services administratifs souvent ignorant des dispositions légales. Ainsi on peut observer ce que certains archivistes appellent "l'élimination sauvage", des administrations qui envoient à la benne des kilomètres de documents sans autorisation du Directeur des Archives départementales, seul habilité, en tant que représentant du Ministre à valider ou non toute élimination. Ainsi bon nombre de services se trouvent dans l'illégalité. Car les archives, outre leur fonction administrative, ont une fonction juridique, et la loi indique que tout citoyen peut avoir accès à sa demande aux archives. Si ce n'est pas le cas, l'administration est en tort et peut être envoyé devant le tribunal administratif. Bref, ce sont de longues dispositions légales. ¨Par conséquent, les services d'archives sont promptes à recevoir les archives publiques et administratives mais tout type d'archives : les archives d'écrivains ne font pas exception. Comme certaines bibliothèques acquièrent des fonds d'archives, il est possible que l'on trouve un certain nombre d'ouvrages dans les fonds d'archives. Les mémoires d'étudiants en sont un parfait exemple.
Bref tout cela pour passer un message : si vous travaillez dans une administration ou dans une entreprise (privée de service public : eau, transport en commun), renseignez-vous sur l'état et les liens qui existent et doivent exister entre votre service et celui des archives départementales. Et d'une pour être conforme à la loi, et de deux pour ainsi pouvoir améliorer la gestion des informations chez vous et par la suite, pouvoir conserver à but historique (c'est le but du forum). Enfin je ne saurais que trop engager les personnes à être attentive aux archives privées qui sont des sources historiques non négligeables mais qu'il est difficile de collecter.
Enfin dernier appel pour Alceste, le mot archives est un nom féminin pluriel. Le mot "archive", est un néologisme récent que l'on voit employé pour parler de théorie sur les archives. Au mot "archive", il est préférable d'utiliser "document d'archives". En outre, parler de l'archive vous fait tout de suite passer pour une néophyte dans le milieu des archives, etest plutôt mal considéré d'un point de vue professionnel.
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