supertomate a écrit :
Je ne comprends pas bien la notion de "pourcentage de gènes communs". C'est en nombre de gènes? L'importance de ces gènes n'en n'a pas?
Autrement dit, si j'ai deux gènes:
-un qui me fait marcher à deux pattes
-un qui me fait fermer l’œil droit lors des solstices d'été
Celui qui partage mon 2è gène aura 50% de gènes communs avec moi?
Euh, c'est un peu plus compliqué que cela. Vous pouvez avoir un gène sans qu'il s'exprime, soit parce qu'il est récessif, soit parce qu'il est inhibé par divers mécanismes.
Ensuite, il y a 3 façons de regarder les corrélations entre les populations. La première, la plus ancienne est de regarder les différences au niveau d'un pool génétique pris en référence. Ce pool peut ressembler un nombre plus ou moins grands de personnes représentatives de cette population. La seconde, est de prendre quelques portions déterminées comme spécifiques et de regarder la "distance" entre ces portions provenant d'organismes ou de populations différentes. C'est ce qui avait permis de faire des "cartes" où l'on voyait que l'homme est plus proche de la souris que de la vache et plus proche d'un serpent que d'un requin. La troisième est de déterminer un certain nombre de marqueurs "spécifiques" d'une population donnée. Si vous avez tel marqueur, vous avez tant de chance de faire partie de telle population. Il faut donc multiplier les marqueurs pour avoir un résultat le plus pertinent possible. Mais, comme je l'ai signalé, il reste toujours sujet à caution. Ainsi, je peux avoir tel marqueur, présenté sur certains forums comme spécifique de telle population alors qu'aucun de mes ancêtres n'en a jamais fait partie. Soit parce que la variation en question s'est produite à 2 ou plusieurs reprises, soit parce que ce marqueur provient en fait d'une population plus ancienne qui a disparue.
Si on postule, par exemple, que les ancêtres des basques ont bien occupé à une époque très lointaine presque toute l'Europe. Il ne serait pas absurbe de trouver des marqueurs "basques" dans plusieurs régions d'Europe. Ils signeraient soit des isolats qui ont réussi à se maintenir, soit les "hybridations" antiques entre les anciens occupants de l'Europe et des nouveaux arrivants.
Tolan a écrit :
Malgré tout les résultats sont loin d'être dans les choux comme vous semblez le croire.
Par exemple, les résultats d'un français sur ce blog:
http://legall-bzh.blogspot.fr/2013/10/i ... andme.htmlSon père est 100% breton, sa mère: origine italienne, allemande et française
Je vous laisse juge...
Merci de cet exemple qui montre bien les différences d'approches entre la démarche scientifique des généticiens des populations et la démarche approximative que je dénonce. La génétique des populations sert à déterminer le lien entre diverses populations. Donc des
ensembles plus ou moins nombreux d'individus qui semblent avoir de nombreux points communs. Là, on prend un cas particulier et on essaye de déterminer à quelle population il peut appartenir. De plus, on a des niveaux "spéculatif", "standard" et "prudent". Et bien entendu, il sélectionne le niveau spéculatif. ce qui veut simplement dire qu'il y a environ 50% de probabilités que ce qu'on lui annonce soit vrai (et autant que ce soit faux). C'est moi qui laisse juge les lecteurs ...
Ce monsieur est étonné qu'être breton et de se découvrir des racines celtes ... pardon, britannique et irlandaise. Il me semble que les celtes (ainsi que des romains) ont colonisé la Bretagne (qui n'était pas encore Grande à l'époque). Puis que des Celtes Brittoniques sont venus se réfugier en Armorique.
Ensuite, prenons l'haplogroupe : L21 et la carte qui va avec :
Cette carte représente sa répartition actuelle. Pour certains haplogroupes, on a aussi une idée de leur répartition à certaines périodes antiques parce qu'on séquence de plus en plus d'ADN ancien. A partir de là, on peut dire que si vous êtes L21, vous avez de forte chance d'habiter l'Europe occidentale. Mais, vous pouvez aussi être originaire du Moyen-Orient. La couleur indiquant le pourcentage de la population analysée qui porte ce gène. Sachant que toute la population n'a pas été séquencée et qu'il peut y avoir des effets de marge assez importants.