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C'était des histoires oubliées, silencieuses, et des vies fragiles bien particulières. Personnellement je suis revenu depuis longtemps de la fascination trouble que le crime, la folie et la mort exerçaient sur Foucault,
et exercent aujourd'hui sur l'époque où son magistère se déploie, de la Pléiade aux plateaux TV.
Peut-être cherchait-il à trouver la norme ou une vérité de son époque en partant de exclus de celle-ci. Lorsqu'il fait sortir
Herculine Barbin de l'ombre, il posait déjà la question du genre et de ce que révélait comme problèmes un éventuel changement de sexe (on voit aujourd'hui la résonance de tout cela). Lorsqu'il évoque les "fous" et les prisonniers, c'était aussi pour interroger le présent et cette fameuse peine de mort. Enfin, sur le crime, sa présentation de Pierre Rivière (le film est intéressant au passage) était déjà une tentative de comprendre, avant les
profilers de
Mindhunter, ces parias de la société.
D'après Veyne et d'autres, Foucault voulait faire sortir de l'ombre ces
microstoria: sommes-nous très loin de Carlo Ginzburg, du Pinagot de Corbin et d'autres?
Prendre Foucault comme une "toolbox" (voir année 1984 dans
l'Histoire mondiale de la France est utile: il éclaire dans de multiples domaines.