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Aigle a écrit :
Oui mais ce qui est vrai pour l'Italie ne l'est pas pour l'Allemagne.
Les patriotes italiens pouvaient s'inquiéter de la fragilité d'une construction nationale restée inachevée du fait de la coupure Nord Sud, del apparition du communisme et surtout du conflit latent avec l'Eglise depuis 1870
Il n'en allait pas de même en Allemagne où la matrice prussienne avait débouché sur un État fédéral assez solide.
Vous avez raison, les parallèles ne sont jamais heureux.
Cependant le post de Narduccio exprime bien les difficultés de construire un état solide avec une mozaïque ayant déjà derrière elle des siècles d'histoire.
Je ne trouve pas l'accouchement de la Petite puis Grande Allemagne aussi solide que cela. Certains traînent un passif non acceptable par d'autres durant ce long XIXème. D'aucun(s) ont eu la main quelque peu forcée pour l'intégration.
Mais autres choses me gênent.
D'abord la personnalité de ce Fischer, son passé, sa capacité d'adaptation (si j'ose dire) et surtout le crédit dont il jouit.
Quelles sont ces fameuses pièces desquelles la vision de la course vers la WW1 initiée par une volonté hégémonique de l'Allemagne ?
Pourquoi ces sources -si évidentes- n'ont pas été évidentes dans une reconstruction des faits ?
Comment un homme qualifié d'historien peut à ce point aller jusqu'à qualifier un fonctionnaire wilhelmien (Bethmann-Hollweg) de qualificatif aussi "
subjectifs" ne pouvant qu'aboutir non à une controverse mais des successions de polémiques.
Comment ces "
thèses" pouvaient être discutées dans cette période où l'Allemagne était bourrelée de culpabilité ?
Tout ceci en fait un personnage bien étrange, on ne peut ôter une volonté de -ne pouvant le faire pour le conflit où il fut partie prenante un temps- de présenter une vision -sa vision- où visiblement la part est faite belle à certains... D'où sans doute ce crédit.
Fischer au départ met en avant surtout l'église luthérienne et son impact pour bien vite rééquilibrer le tout comme si, cet essai était par trop caricatural...
Que l'Allemagne ait été derrière l'Autriche après les événements de Serbie, quoi de plus normal les deux pays étaient liés par une alliance.
Qu'il y ait eu du tripotage de papiers, des lenteurs voulues par une minorité entre Berlin et Vienne, on le savait.
Mais voir l'Allemagne comme recherchant une hégémonie sur le continent européen (quand je dis "
hégémonie" le mot est faible) et non seulement européen mais africain : là, je trouve tout de même la vision un peu "décalée" et je ne demande qu'à lire les arguments (les fameuses pièces un peu
deus ex machina).
Jusque là, pour ce qui me concerne, il ne peut rien sortir de bon sinon une sorte de fouillis où chacun voit ce qu'il souhaite voir, discute d'un point et d'un seul -oubliant l'ensemble- etc.
Il y a eu une forte volonté de sortir l'Autriche de ses responsabilités. Ceci a été d'autant plus facile que son vieil empereur s'est décidé à mourir durant le conflit et que Charles Ier sentant la chose perdue a souhaité oublier le jeu des alliances. Ceci n'est pas spécialement dans une volonté d'humanité (la béatification a joué...) mais dans celle de garder un trône via des arrangements pas très nets (il suffit d'avoir en tête ce qu'il est prêt à lâcher et surtout ce qu'il souhaite garder). Mais tout ceci va être vite oublié...
Si l'on prend la Russie, elle a été drôlement plus réactive que l'Allemagne qui -je puis me tromper- s'essaie à l'apaisement mais trop tard : Nicolas II a décrété la mobilisation.
On peut décliner.
J'ai toujours eu bcp de mal à considérer que l'Allemagne avait une bonne assise après 1971. Ce fut trop vite, trop politique, trop violent. Une fois retombée l'excitation du conflit (peut-être trop court ?) ; on note une sorte d'oscillement constant (dû peut être aussi à la personnalité de son empereur).
Les partis se cherchent, les alliances ne donnent pas une impression de constance : le tout fait "fouillis". Ce tout ne trouve pas sa vitesse de croisière ni la caution semble-t-il de l'ensemble d'un peuple (si tant est que l'on puisse parler de peuple, là est le problème).
Maintenant, je me trompe certainement sur certains points.
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