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Le peuple ne refuse pas l'instruction.
Ce n'est pas ce que je pense.
C'est un ensemble de leviers qui ne sont plus utilisés par les gouvernements français depuis plusieurs décennies qui empêche cette instruction, le premier résidant dans une Education Nationale ayant actuellement le statut de naufragée, voire de réfugiée politique.
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Comment aurait-il géré les piliers de la sagesse devant une classe où la religion musulmane aurait été numériquement la plus forte ?
Comment évoquer le NS devant une minorité (une minorité) de blonds aux yeux bleus ? Les coalitions napoléoniennes avec quelques prénoms anglo-saxons ?
A l'école de la République ces questions ne devraient même pas se poser. Si elles se posent, c'est plus que grave et elles dénotent l'état de banqueroute morale dans laquelle les enseignements doivent se décliner.
Or depuis plus de vingt ans elles se posent et nos élites ne sont pas étrangères à ce processus. Tout doit être enseigné à l'école, mais rien d'important au final. Je passe sur la gestion politique des différentes vagues migratoires de la seconde moitié du XXème siècle, entrainant une ségrégation socio-spatiale honteuse pour un pays comme le nôtre, tout comme l'absence de l'Etat dans de nombreux territoires. Celui-ci n'a d'ailleurs plus de discours ni de creuset comme l'Etat-nation du XIXème ou du XXème siècle (achevant alors sa formation).
A l'heure où tout se vaut au nom d'une culture narcissique de l'émotion, il est clair que la frilosité est de rigueur et c'est bien triste.
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Oui, des français de couleurs étaient promus à des postes importants en France métropolitaine. Pendant ce temps, ceux restés dans les îles subissaient la loi économique des békés. Du moins, eux percevaient un racisme ordinaire qui n'avait pas cours en France où on voyait au-delà de la couleur de la peau et où les classes sociales comptaient plus.
Faute à l'Etat français qui n'est jamais parvenu à régler ce problème socio-économique dans les territoires ultramarins ayant une population issue de l'esclavage. Il a laissé en place l'élite blanche et mulâtre et s'est mis à "assister" socialement les descendants des esclaves à titre de compensation morale. Une paix sociale acheté à bon compte, mais qui ne tient pas sur le long terme. La loi Taubira n'a rien changé au problème.
Mais ce n'est pas du racisme que cela, c'est un état de fait qu'on a jamais vraiment souhaité modifier.
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Oui, ils vivent en France, mais leurs histoires familiales qu'ils soient descendants d'esclaves ou descendants de colonisés sont différentes que celles que nous avons en mémoire.
Je ne pense pas que le sujet soit là. En tout cas il ne se posait pas pour la première génération immigrée.
Sans pour autant citer Renan, lorsqu'on veut construire une Nation, réaliser des créations et oeuvres collectives sur un territoire commun qu'on participe à aménager et à modeler, on évite d'apporter avec soi des aigreurs d'un passé - parfois fantasmé - d'il y a plus de 10 générations. Dans le cas contraire, l'opération est vouée à l'échec dès le départ.
Nos contemporains sont tout de même formidables : ils expliquent benoîtement que l'UE en quelques années a permis une réconciliation des mémoires entre les Allemands et les Français après 3 guerres aussi dévastatrices que meurtrières ces deux derniers siècles (encore que les Allemands parlent toujours d'"invasion" pour ce que nous nommons le débarquement de Normandie...
), mais la France n'aurait pas réussi à solder les conséquences de la colonisation et de l'esclavage en plus de quatre siècles.
Enfin, je ne me sens nullement tributaire de ce que des négriers nantais ou bordelais ont pu faire il y a trois ou quatre siècles.
Faudra-t-il, une énième fois, rappeler que ces population étaient déjà esclaves lorsque les Européens les achetaient ou les troquaient ?