Narduccio a écrit :
Moi, je suis très sceptique sur l'amalgame qui peut être fait sur 2 comportements aussi éloignés qui peuvent être le fait colonial et la Shoah.
Tout comme vous, mais la démonstration peut prêter à confusion.
Pour le 1er paragraphe, je suis Jérôme et à la place de force répétition du mot "
certain" -ce n'est pas parce-que l'on place "
certain(s)" X fois que ceci donne une certitude-.
Des sources seraient bienvenues (je crois d'ailleurs que la Charte en fait une obligation si demande).
Citer :
Je pense que fondamentalement il y a une différence entre le fait colonial et l'extermination. Dans la pensée de certains colonisateurs les colonisés sont l’équivalent d'un bétail animal dont on cherche à maximiser le rendement. Comme ils savent qu'ils ont accès à des réserves de populations plus dociles, on peut exterminer celles qui ne sont pas dociles car on saura les remplacer. Dans leur vision raciste de l'humanité, eux et les colonisés n'appartiennent pas à la même humanité et ils pensent que la supériorité qu'ils ressentent leur donne tous les droits.
Dans les camps de concentration, les déportés seront aussi "l
'équivalent etc." , bétail tout autant docile, tout autant remplacé et la vision de l'humanité peut aussi être qualifiée de "raciste". Les Juifs non plus n'appartenaient pas à la race des seigneurs et l'expression "sous-homme" peut tout autant être employée dans un cas comme dans l'autre.
Citer :
La situation des juifs est plus complexe. Ils sont peu ou prou socialement intégrés. Certains ne montrent quasiment aucune différence d'avec leurs voisins. On peut trouver des photos de l'époque...
Tout dépend de ce qui est compris comme "
intégrés" et "
époque".
En avançant n'importe quelle époque, il doit être possible de trouver des écrits à l'encontre des Juifs (déicides, accapareurs...).
Les photographies seront la base de la démonstration que le "juif" est différent (nez, oreilles, odeur, profil : ce ne sont pas les images de propagandes qui manquent). C'est justement cette différence "
physique" mise en avant qui sera un des piliers majeurs dans la démonstration et du classement du "juif" comme élément à extirper pour l'obtention d'une race pure.
Citer :
Les juifs en Europe occidentale sont en cours d'intégration au XIXème siècle.
C'est étrange cette affirmation.
"
Le terme « antisémitisme » et ses dérivés apparaissent en Allemagne à la fin du xixe siècle bien que la réalité des faits qu’ils décrivent soit plus ancienne."
-
https://fr.wikipedia.org/wiki/Antis%C3%A9mitismeIl semblerait donc que cette intégration en cours ne soit pas si évidente puisqu'il faut un néologisme pour témoigner d'une différence qui atteindra son paroxysme avec le XXème.
Je ne pense pas que le "Juif" ait jamais été considéré comme "intégré", preuve en est : il sera toujours le bouc émissaire de tous problèmes.
En remontant dans l'Histoire, peut-on même considérer ce peuple comme "intégrable" ?
Citer :
Ils sont mêmes devenus des citoyens normaux.
? ? ?
Citer :
Il y a effectivement une différence par rapport au juif médiéval qui paye sa protection aux instances gouvernementales de l'époque via un tribu.
Ceci se voit ailleurs (gens du livre dans l'empire ottoman).
Citer :
Les nazis ont vite compris qu'ils ne pouvaient pas exclure les juifs de la société allemande de l'époque, l'opinion y était opposée.
Là encore quelle "époque" ? Il semble que les Nazis n'aient pas attendu très longtemps l'aval de leurs compatriotes pour initier certaines lois.
De toutes les manières depuis la défaite du premier conflit mondial, le rôle des juifs avait été mis en avant. Parfois même en doublé : le juif communiste...
Nico86 a écrit :
... démontre avec exactitude le lien existant le romantisme allemand du XIX siècle dans son culte du peuple
Je pense qu'une bonne connaissance de la littérature allemande du XIXème peut mettre fin à ce genre d'affirmation.
L'antisémitisme n'est pas l'apanage des Allemands pas plus que de leur littérature.
Les littératures françaises, russes, espagnoles (on peut décliner) du XIXème peuvent-elles être la source de cette détestation du "juif" qui était une sorte de "normalité" en Europe quelles qu'aient été les époques ?
Hors la présentation du livre, auriez-vous des exemples dans la littérature allemande qui vous oriente vers cette piste ? Parce-qu'un livre c'est bien, le lire : c'est bien mais faire la démonstration que la Shoah était déjà inscrite en subliminal chez Goethe ou autre, faut le faire...
-
https://fr.wikipedia.org/wiki/Romantisme_allemandJe vous ai mis ce lien afin que dans "les représentants du romantisme allemand", vous puissiez y trouver nombre de personnes en parfait accord avec leur judéité et le romantisme.
Le
Sturm und Drang se retrouve dans la plupart des romans anglais du XIXème. Ce style semble ne pas avoir "pris" dans la littérature française hormis quelques exceptions beaucoup plus "soft". Il en est de même pour le fameux "
Ich bin sehnsuchtig...". Une plongée dans la littérature allemande est donc préférable à un condensé dont on peut tirer manifestement n'importe quelle conclusion.
Voir en la colonisation un germe de l'antisémitisme puis de la Shoah est à la limite -bien entamée cette limite- une invitation au révisionnisme.
Voir dans la littérature romantique allemande du XIXème, une sorte d'exaltation pouvant amener à l'antisémitisme est tout autant malsain.
-