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Attention à ne pas tout confondre : ce n'est pas parce que les gens du Proche-Orient ancien ne vénéraient pas des divinités zoomorphes que l'imagerie animale était absente de leur religion et de leur culte. Les divinités avaient des symboles, et parmi ces symboles on trouvait souvent des animaux, comme le taureau pour le dieu de l'Orage, le lion pour la déesse-guerrière, le chien pour la déesse-guérisseuse mésopotamienne. C'est un phénomène très bien connu et bien étudié. Mais on ne parle jamais de divinité dans le cas de ces animaux, ils ne sont que des attributs de la divinité, qui reste anthropomorphe. En ce sens il y a bien une grande différence entre divinités mésopotamiennes et égyptiennes, qu'on ne peut nier.
Le veau d'or chez les Hébreux et symbole de Baal Shamon chez les Parlmyréens, la baqara (vache en Arabe et par ailleurs, veau doré tel que désigné dans le Qur'an chez les Arabes), le taureau tantôt ailé, tantôt pour les offrandes votives chez les Mésopotamiens. Le veau a été adoré chez les Cananéens avant l'abandon pour l'aniconie de la religion judaiste.
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Quant aux chimères, je reviens sur ce que j'ai dit : aucun texte ne parle d'un temple ou d'un culte à un Pazuzu, à Lamashtu ou à un Lamassu et autres. Ils ne sont clairement pas considérés sur le même plan que les divinités et c'est pour cela qu'on ne les considère pas comme tels. Reprendre le qualificatif de génie pour les qualifier est donc ce qu'il y a de plus pertinent.]
En effet, et pour preuve, ce sont les gardiens de ces temples mais au delà des lamassu, il y a des évocations d'êtres hybrides qui sont des semi divinités. Lilith (que l'on assimile à Ishtar/Ashtarté) n'est elle tantôt divinité tantôt démon-e ? les deux sont intimements liés et dans l'ordre célestes, aux chemins entre Hommes et Dieux pour lesquels on suppose que des édifices tels que les ziggurats ont été érigés. Je ne dis donc pas qu'ils sont au même plan mais qu'ils ont un caractére semi-divin? Dans son ouvrage, A. Le Maillot s'interroge sur le terme
mala'ak mais ce n'est ni plus ni moins que le terme voisin de
mala'ik qui veut dire ange en Arabe et non messager comme il l'indique car messager, et les prophètes en sont, se dit
rassoul qui donne
rissala(t) signifiant message. Un terme qu'il ne faut pas confondre avec
malik qui signifie roi parfois même prince et que l'on peut approcher du mot akkadien
maliku qui désigne le souverain, le roi.
Pour adorer, nul besoin de temple. Les Arabes du déserts adoraient les pierres (béthyles/pétrolatrie), les idoles sans même qu'il n'y ai de temple. Parfois, c'était les deux et la Ka3ba situé à la Mecque chez les Arabes en est la parfaite illustration.
Parler de génie est parcellaire. Génie, que l'on peut lier au mot djinn indique tant la bienfaisance que la malfaisance quand il s'agit des semi-divinités. Dans l'Islam, on retrouve cette classification avec les djinns bienfaisants créés à partir de la lumière et les djinns malfaisants créés à partir du feu. Certains de ceux que l'on dit être des génies en Mésopotamie sont précédés de la mention sumérienne de DINGIR. Or, DINGIR indique la divinité. Autre détail qui sème le flou dans la classification, certains sont même coiffés de tiare. Or, une fois de plus, la tiare indique la divinité. Dernier élément, l'iconographie. Ces génies sont parfois entourés de rayons du soleil. Or, les rayons du soleil, quand ce ne sont des flammes, indique une fois de plus très souvent le caractère divin.
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