C'est à dire ? Des tablettes qu'on ne peut pas traduire ou bien des tablettes qui n'ont pas été traduites, mais qu'on peut traduire ?
Pour les premières, il y en a très peu. Ce sont généralement des tablettes archaïques du IVe ou du IIIe millénaire écrites dans des langues peu ou pas comprises comme certaines formes littéraires du sumérien (très rare) ou les premières écritures de l'élamite (élamite linéaire, proto-élamite). Après il y a des langues encore mal comprises comme le hourrite ou l'élamite. Mais cela constitue un nombre limité de tablettes.
Par contre, les secondes peuvent être plus nombreuses. Il y a encore un certain nombre de tablettes non publiées qui dorment dans des collections publiques (musées, universités) ou privées. Certaines sont des tablettes administratives brèves qui ont peu d'intérêt, tandis que d'autres contiennent des informations plus intéressantes, mais n'ont pas été publiées. C'est notamment le cas des tablettes de l'époque kassite (région de Babylone dans la seconde moitié du IIe millénaire), dont une grosse moitié n'a toujours pas été traduite dans un ouvrage accessible en université. De fait, certains assyriologues ont traduit eux-mêmes de ces tablettes, mais n'ont jamais publié les tablettes ni leurs traductions. Il existe encore un bon nombre de ces tablettes jamais publiées, qui attendent. Certaines tablettes découvertes depuis plus de vingt ans n'ont toujours pas été rendues accessibles aux chercheurs. Donc même si on s'arrêtait de découvrir de nouvelles tablettes sur des sites archéologiques, il y aurait encore de quoi traduire pendant au moins vingt ans.
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