Il n'y a pas de guerres serviles ni même de révoltes d'esclaves à Athènes à l'époque classique ; les esclaves mécontent prennent la fuite, de manière individuelle, rien de collectif même si le phénomène peut être massif à l'occasion des guerres qui offrent à l'esclave des opportunités en trouvant des refuges dans les cités antagonistes (par exemple à Mégare). Au moment de la guerre du Péloponnèse, lorsque les Lacédémoniens occupèrent Décélie au cœur de l'Attique, ils furent 20 000 à en profiter, surtout des ouvriers qualifiés qui bénéficiaient déjà d'une large autonomie, mais sans qu'il y ait insurrection, toujours des initiatives individuelles et conjoncturelles.
Les premiers cas, très limités, de révolte serviles apparaissent à l'époque romaine, en particulier aux mines du Laurion en 130, mais ce sont des contrecoup des guerres serviles siciliennes contemporaines qui ont fait des émules un peu partout. Mais ce n'est pas le cas à l'époque classique : les esclaves étaient bien trop divers, avec des intérêt individuelles antagonistes, pour se rebeller ; de plus, leur situation était loin d'être catastrophique dans une société très largement esclavagiste, mais où les toutes petites structures familiales servaient de cadre, contrairement aux immenses concentrations serviles italiennes.
Sparte est un cas à part, car l'esclavage de type hilotique offre justement une conscience de groupe, avec son histoire prestigieuses, ses structures, ses héros, ses cultes, son patrimoine culturel commun, ses ambitions territoriales (l'indépendance de la Messénie), etc. Autant de choses que l'esclave marchandise ne saurait revendiquer.
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