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non seulement la civilisation grecque florissante mais toutes les grandes civilisations rayonnantes d'abord par une certaine richesse indispensable sans laquelle rien n'est possible..........
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. Encore faut-il, bien sûr avoir des humains aptes... ça n'a pas toujours été évident..
au-delà de toute considération idéologique (il y aurait beaucoup à dire, mais je m'abstiendrai, ce n'est pas l'objet du forum), je pense que pour comprendre de tels phénomènes, il faut vraiment sortir de cette lecture quasi instinctive qui hiérarchise les cultures et les civilisations.
Chaque civilisation/culture s'inscrit dans un contexte donné. Et c'est ce contexte qui va permettre leur expansion, leur rayonnement ou au contraire leur effondrement (et généralement, toutes les civilisations passent par ces étapes à un moment ou un autre et plus ou moins localement).
Les Grecs, à la période classique, sont les héritiers de beaucoup de choses de l'ancien monde oriental de l'âge du bronze, notamment des phéniciens (mais pas seulement). D'ailleurs encore à cette époque, l'immense et colossal empire perse est au zénith de sa puissance, et la Grèce n'est pour lui qu'une marche barbare qui résiste plus que les autres. En outre, l'histoire du monde grec à la période classique, c'est une longue liste de guerres, de violences, de coups bas, de trahisons, de velléités impérialistes diverses, que des choses très banales.... et on constate l'échec de tout cela, que ce soit Athènes qui perd son empire maritime, Sparte qui perd son hégémonie contre Thèbes au point d'être réduite à peu de choses, notamment à cause d'un conservatisme désastreux qui a vu le nombre des citoyens être réduit à peau de chagrin, et enfin l'échec de l'hégémonie de Thèbes qui n'a su exploiter ses victoires et qui a du à nouveau laisser la place à Athènes, pour une courte durée puisque les macédoniens les mettent au pas rapidement après.
Seul le destin exceptionnel mais brutal d'Alexandre a donné les conditions qui ont permis à la culture grecque de s'étendre et de perdurer, et même de devenir une référence pour l'Occident jusqu'à nos jours. Par la suite, l'adoption de la culture grecque par Rome, et la constitution d'un empire autour de lui, puis l'association du christianisme à la culture greco-romaine ont permis à cette civilisation de garder l'aura qu'on lui connait jusqu'à nos jours (notamment en permettant la transmission des textes jusqu'à nous).
Et nous la considérons aujourd'hui comme une culture exceptionnelle parce qu'on peut y voir l'origine de la nôtre. Mais imaginons que dans 1000 ans, la civilisation la plus influente sur Terre descende de celle des Chinois (par exemple). La civilisation grecque gardera-t-elle une place "à part" dans l'imaginaire et la culture de cette période? Pas sûr, elle pourra même être considérée comme un épiphénomène n'ayant concerné qu'un tout petit bout de la planète (bien moindre que la partie du globe ayant été influencée par la civilisation chinoise).
nous lisons le monde et l'histoire à travers un prisme déformant, il ne faut jamais omettre cela.
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c'est ce qui différencie, selon moi es Grecs des Indiens des plaines par exemple....
Et au fond quelle est cette différence? La disparition de la culture des indiens des plaines? Une partie s'est transmise dans l'imaginaire et la culture populaire américaine.
Quant aux grecs, si leur culture est parvenue jusqu'à nous, leur civilisation de l'antiquité n'existe plus.
En outre, c'est un bon exemple du rôle joué par le contexte....
Les indiens des plaines, qu'est-ce (même si ça n'a rien à faire dans la section "Monde grec ancien", je vais tâcher de faire court)?
Des tribus indiennes à l'origine sédentaires d'agriculteurs, chassés de la région des Grands Lacs (pour les Sioux en tous cas) par d'autres tribus au XVIIème siècle (tribus notamment armés de fusils par le commerce avec les européens, on peut quasiment dire que la culture des plaines est une "créature" de la colonisation européenne) et qui se sont réfugié dans les grandes plaines, milieu oh combien hostile où personne ne vivait. Ils auraient du y mourir. Mais alors qu'ils n'avaient jamais vu de cheval de leur vie, ils sont tombés sur des troupeaux retournés à l'état sauvage depuis quelques individus échappés des élevages européens. Ils les ont rapidement domestiqué au point de devenir parmi les meilleurs cavaliers que le monde ait porté, ce qui leur a permis de chasser les immenses troupeaux de bisons (et d'en exploiter absoluement toutes les possibilités: vêtements, habitat, outils, armes, parures, spiritualité....etc) et de développer une culture unique et fascinante, qui a dominé tout le centre des futurs Etat-Unis pendant une grosse partie du XVIIIème et du XIXème siècle, extrêmement riche et astucieuse, dotée d'une société complexe et de nombreux rites, une culture du bison et du cheval vraiment étonnante, qui finira par être engloutie dans l'avènement de la modernité occidentale.
Je crois qu'en termes d'aptitude et de la "place de l'imaginaire humain se donne face à la nature", on peut difficilement faire mieux. Mais le contexte était si différent de celui des grecs....
On ne peut comparer ainsi deux culture si éloignées dans le temps et l'espace, qui ont été confrontées à des réalités totalement différentes (les Grecs étaient à la pointe de la technologie de l'époque, notamment en matière militaire alors que les Indiens des plaines étaient des chasseurs cueilleurs qui ont rencontré une civilisation si différente de la leur que ça a eu peu ou prou le même effet que si nous débarquions chez les Grecs anciens avec des divisions blindées et une aviation moderne). Ces cultures ont choisi des voies différentes, liées à leur contexte, aux opportunités, bref, à tout un tas de facteurs indépendants de leur volonté. rien qui permette de hiérarchiser, d'autant que je ne suis pas sûr qu'un sioux envoyé par magie à Athènes au Vème siècle av JC aurait été fasciné et admiratif... plutôt tout le contraire.