Caesar Scipio a écrit :
Que les premiers siècles de Rome, à l'époque de la royauté comme aux débuts de la république soient très mal connus et fortement marqués de traits légendaires ou topiques, c'est incontestable.
En revanche, l'étude des sources multiples, et notamment des sources non-romaines (celles issues des autres cités archaïques d'Italie, ont permis de faire un certain nombre de rapprochements.
Si ma mémoire ne me trahit pas, je crois que Servius Tullius a été rapproché d'un certain Macstarna.
Votre mémoire ne vous trahit pas
En revanche, les réformes qu'on lui attribue sont franchement anachroniques. Je me permets de vous renvoyer sur ce sujet à un colloque tout à fait passionnant : COUDRY Marianne,
L'Invention des grands hommes de la Rome antique : actes du colloque du Collegium Beatus Rhenanus, Augst 16-18 septembre 1999, 2001.
Citer :
En revanche, j'ai du mal à vous suivre sur la référence que vous faites à Claude Nicolet.
Claude Nicolet,
Le métier de citoyen dans la Rome républicaine, Paris, 1989.
Citer :
Que la création de la monnaie romaine soit très tardive (3ème siècle) est incontestable. Il n'en reste pas moins établi (à ma connaissance) qu'avant d'avoir une monnaie en bonne et due forme, les romains fondaient leur système censitaire sur la détention de lingots de cuivre (d'où l'utilisation du mot "as" comme unité de compte).
En fait, la création de la première monnaie à Rome date de la fin du IVème siècle. La véritable raison de l'institution de cette monnaie à Rome est militaire. Elle doit être mise en rapport avec création du stipendium, elle même liée à la réforme manipulaire. Or, l'instauration des comices centuriates (ou la réforme pour d'autres) ainsi que celui des comices tributes est liée à l'introduction de la réforme manipulaire.
Citer :
Je vous rejoins volontiers sur l'importance et l'effet des lois de 367, mais pas forcément dans le même sens que celui que vous leur donnez.
Les lois de 367 n'ont pas mis à mal la concorde. Au contraire, elles ont eu pour but (pour les effets, c'est plus nuancé mais ça reste vrai) d'apaiser des tensions qui devenaient insupportables entre plèbe et patriciat.
Je me suis effectivement mal exprimé. Les lois de 367 sont très clairement le reflet d'un certain malaise. Or, ce malaise, bien qu'apaisé par les lois de 367, ne disparaît pas complètement. De ce fait, il a fallu mettre en place une institution dont le but était de légitimer une organisation où le poids de l'aristocratie serait forte et pourrait ainsi aboutir à la concorde des ordres.