Un petit recentrage de débat ? ^^
Le mot ânkh est une phonème trilitère; il est composé de trois sons, notés ʻnḫ en alphabet de translittération, et anx au format Manuel de Codage. Je le cite pour mémoire, ces deux systèmes d'écriture étant conventionnellement utilisés par les égyptologues. En alphabet latin, ce terme est rendu par ânkh, le â permettant de distinguer le ayin du aleph, rendu lui par un a normal en alphabet latin, un A majuscule en Manuel de Codage, et un 3 en translittération.
Concernant la prononciation de l'ancien égyptien, il s'agit d'une convention entre les spécialistes de cette langue. Celle-ci se base sur différents acquis: - la connaissance de la langue copte, dernier état de la langue égyptienne pharaonique; - la prononciation de l'arabe et de l'hébreu, toutes deux langues sémitiques proches de l'ancien égyptien dans leur syntaxe (l'égyptien est classé dans la famille des langues chamito-sémitiques). Donc oui, la prononciation de l'ancien égyptien est quelque chose de totalement artificiel - comme pour la plupart des langues mortes -, mais c'est très pratique pour pouvoir étudier et pratiquer cette langue. Les lettres arabes correspondantes pour le mot ânkh sont le ayin, le nun et le kha; en hébreu, ce sont le ayin, le nun et le kaf (aussi appelée khaf ou kaph). En ancien égyptien comme en arabe ou en hébreu, il n'existe pas de voyelles. Il n'y a que des consonnes et des semi-consonnes - ces dernières, rendues par des sons dérivés de a, i et ou, aidant à la vocalisation. Lorsqu'un ensemble de consonnes semblent imprononçables, la convention a été adoptée d'intercaler un son e accentué (é, è ou ê), sur le modèle de ce qui se fait en arabe.
Visuellement, le signe ʻnḫ correspond au hiéroglyphe S34 de la classification Gardiner, et qui correspond à une attache de sandale. Il s'agit à l'origine d'un idéogramme qui n'a rien à voir avec l'idée de vie, donc le terme de "croix ansée" par lequel ce signe est souvent désigné est impropre à en rendre compte. Si le signe a été utilisé, c'est parce que les anciens Égyptiens appréciaient les jeux de mots; un mot ʻnḫ servait initialement à désigner la vie, mais pas sous cette graphie. C'est parce que le signe S34 se prêtait particulièrement bien à un gain de temps pour sa gravure (un hiéroglyphe au lieu de trois, voire quatre avec le déterminatif), ainsi qu'au jeu de symétrie cher aux inscriptions monumentales de l'Égypte ancienne, qu'il fut adopté pour rendre le terme de vie. Il y a, dans ce cas précis, un jeu sur l'homophonie.
Après, pour les questions de pure étymologie, je ne crois pas que cette partie du forum soit la mieux indiquée. ^^
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