Entropie a écrit :
L’origine de cet haplogroupe fait aujourd’hui consensus en Afrique sub-saharienne.
C’est possible. Mais la génétique des populations est une science récente. Il y a encore peu de certitudes. J’ai relevé (
http://www.thefullwiki.org/Haplogroup_E1b1a_(Y-DNA)#wikipedia_Notes) :
It has been hypothesized that E1b1a originated in Northern Africa and then spread to sub-Saharan Africa with the Bantu expansion. However, Rosa et al. (2007) and others suggest that it likely originated in and expanded from West Africa (i.e., the Sudanese Belt) within the last 20,000 to 30,000 years based on the fact that the frequency and diversity of E1b1a in this region are among the highest found. En français :
Il a été émis l’hypothèse que E1b1a a son origine en Afrique du nord et s’est ensuite répandu en Afrique sub-saharienne avec l’expansion Bantoue. Toutefois Rosa et al. (2007) et d’autres suggèrent qu’il est probablement originaire d’Afrique de l’ouest (soit la bande sahélienne) et s’est répandu durant les derniers 20 000 à 30 000 ans en se fondant sur le fait que la fréquence et la diversité de E1b1a sont parmi les plus élevées qui aient été relevées. Ce résumé est prudent :
hypothèse,
suggèrent,
probablement. La thèse proposée en 2007 est peut-être maintenant confirmée, mais cela demanderait tout de même à être vérifié. Parler de consensus me semble audacieux.
Entropie a écrit :
La répartition de cet haplogroupe, qui est aujourd’hui en Afrique subsaharienne, est exactement la même qu’il y a 10 000 ans.
Certainement pas. Il y a eu de vastes mouvements de population. Sur l’
article de wikipedia portant sur l’expansion bantoue on peut même lire :
l'haplogroupe L0, marqueur des populations pré-bantoues, est manquant, ce qui indique un remplacement massif de population.
D’ailleurs, pour pouvoir affirmer que rien n'a changé depuis 10 000 ans, il faudrait disposer de suffisamment de restes suffisamment bien conservés pour qu’on puisse en analyser l’ADN. On est actuellement en mesure de dresser des cartes de répartition génétiques de la population contemporaine mais, pour le passé, il faut encore attendre. On vient juste de commencer pour l’Egypte où le travail est facilité par la présence de nombreuses momies.
Entropie a écrit :
Ce que vous n'avez manifestement pas compris sur un haplogroupe Y, est qu'il se transmet uniquement, de père en fils.
Si, je l’ai signalé et j’ai bien précisé qu’il ne fallait pas confondre l’appartenance à un halogroupe avec l’appartenance à une ethnie déterminée. Ramsès III était égyptien. Le type physique des Egyptiens de l’antiquité est bien documenté :
On ne peut sérieusement affirmer que Ramsès III ressemblait plus à un Nubien moyen qu’à un Egyptien moyen.
Qu’est-ce qui explique son appartenance à l’haplogroupe E1b1a ? Je n’en sais strictement rien. Cette appartenance parmi les Egyptiens de l’époque était-elle fréquente ? Je n’en sais rien. Il y a de quoi s’interroger parce qu’il y a tout de même un paradoxe mais il n’y a pas de quoi tirer la moindre conclusion de cette seule donnée.
A la suite de la conquête de Jules César ont bien dû pénétrer en Gaule quelques esclaves ou légionnaires nubiens portant dans leur chromosome Y un marqueur typiquement africain et certains de ces Nubiens ont probablement eu une descendance. Aussi doit-il bien y avoir à Romorantin ou à Douarnenez quelques Français « de souche » qui ne se connaissent aucun ancêtre étranger depuis des siècles et qui ne se distinguent en rien du Français moyen mais qui conservent dans leur ADN la trace de ce lointain ancêtre nubien. Ils ne sont certainement pas nombreux, mais il doit y en avoir. Ce n’est pas parce qu’on appartient à un halogroupe typiquement africain qu’on présente les caractères physiques ou biologiques d’un Africain.
Au fil des générations, l’héritage génétique se dilue et le seul chromosome Y n’en transmet qu’une infime partie active.Entropie a écrit :
Comment un haplogroupe peut-il changer de spatialité en l’espace de trois mille ans. Cela voudrait dire, s’il est apparu en Afrique du Nord, que les populations ont migré vers le Sud à contre courant des migrations climatiques. Chose qui sur quatre millions d’années, n’a jamais été recensé. Les migrations ont toujours été Sud-Nord en Afrique.
Toujours, je ne sais pas, mais, pour l'époque historique, oui. Si l'haplogroupe E1b1a ne peut s'être déplacé vers le nord et refluer ensuite, ce que je crois comme vous, pour ce qui concerne Ramsès III, je ne vois que deux explications possibles. Soit, tout simplement, l'information selon laquelle Ramsès III y appartenait est erronée, soit la lignée patrilinéaire de Ramsès III est tout à fait exceptionnelle parmi les Egyptiens de l'époque, comme celle de mon Français de souche descendant d'un nubien qui vivait il y a 2 000 ans.