Caesar Scipio a écrit :
Quel est ce peuple, surtout en 1830 ?
Vous comprenez bien que le problème est que ceux qui parlent ont naturellement tendance à employer le mot "peuple" pour qualifier ceux qui ne sont en réalité que leurs partisans et qui ne sont qu'une minorité active au sein de la population urbaine, elle-même très minoritaire dans le pays.
Le Pelé de Paris, et meme une partie seulement du peuple de Paris, ce n'est pas "le Peuple".
On est d'accord là dessus, c'est vrai que cette notion de peuple reste vague et très subjective. Mais il faut pourtant lui donner un nom à cette masse qui se révolte.
Je continue de croire que cette masse qui se révolte représente une frange hétéroclite de la société française de l'époque et qu'il n'est pas exagéré de nommer peuple, ce qui conduit à nous questionner sur qui est ce peuple révolutionnaire et ce qui le pousse à se révolter.
La période de la Restauration est, comme je l'ai évoqué précédemment, une période de crise économique aussi bien en ville que dans la campagne. D'ailleurs toute la première moitié du XIXème siècle se caractérise par une longue phase de baisse des prix, de l'activité industrielle et commerciale, d'augmentation du chômage. C'est aussi une période d'exode rural et la condition ouvrière à tendance à s'aggraver. Dans les campagnes la condition paysanne est entre 1828 et 1832 de plus en plus alarmante du fait d'une grave crise subsidiaire. La famine gagne du terrain partout.
Cette paupérisation conduit à la révolte, on préfère risquer de se faire tuer les armes à la main plutôt que de se laisser lentement mourir de faim sans rien tenter. Les syndicats, les communautés villageoises, les diverses formes de solidarité qui naissent en ce temps favorisent le rassemblement.
Tout ceci alimente les grèves puis les barricades. Bientôt la révolte entraine une répression des troupes, on passe alors du stade des revendications sociales à la lutte politique par association du gouvernement au malheur économique du temps.
Je pense que c'est se glissement de la lutte sociale vers la lutte politique qui déclenche les révolutions, dont le peuple est à la base. Charge aux penseurs de tenter ensuite d'y apporter une solution politique.
Bien cordialement